A. LES AUTRES STRATEGIES D'IMPARTITION
Il existe une variété importante de
stratégies d'impartition et plus ou moins proches de l'externalisation.
Parmi celles qui prétent le plus souvent à confusion quand on
parle d'outsourcing, on cite :la délégation
d'activité, la sous- traitance, le centre de gestion partagé,
l'essaimage, le joint- venture.
· La délégation
d'activité
Déléguer une activité c'est «
créer une nouvelle activité et en confier la gestion, dès
sa création, à un prestataire ». Dans ce cas, il n'y a pas
de transfert d'actifs et /ou de personnel, pas de phase de migration et de
bascule, encore moins de réversibilité possible en cours ou au
terme du contrat l'antériorité internalisée n'existant pas
(FIMBEL, 2002). Ainsi FIMBEL (2002) semble
36Tenu en 2000
28
affirmer que c'est par « abus de langage
»37, les praticiens assimilent l'externalisation à de la
délégation d'activité.
· La sous- traitance
Le terme « Sous- traiter » est celui qui
préte le plus à confusion lorsque l'on aborde la question de
l'externalisation. Comme nous le remarquions déjà en
introduction, la sous- traitance concerne des actes ponctuels de gestion. Pour
BARREYRE (1992), la sous-traitance est une option occasionnelle
possédant une connotation technico-juridique. Il s'agit d'un contrat
impliquant une relation de subordination et le sous-traitant exécute la
tâche selon les directives du donneur d'ordre.
Au quotidien, cette manière de faire- faire prend la
forme d'une gestion de projet, (notamment lorsqu'on est dans un cas de
co-traitance). L'entreprise désigne alors un chef de projet responsable
de la définition des directives et la coordination des tâches
effectuées par différents acteurs (Baromètre ERNST et
YOUNG, 2002).
· Les centres de gestion partagée :
« Contrairement à l'externalisation, la
création de centres de services partagés constitue une
opération interne, regroupant dans un même lieu un ensemble de
fonctions back office. Dans les deux cas, le mode opératoire
demeure néanmoins similaire »38. C'est la raison pour
laquelle, du point de vue du site qui transfert une partie de sa gestion vers
ledit lieu, l'on pourrait confondre l'acte avec une externalisation
(Baromètre E&Y 2008).
· La filialisation
La filialisation est le fait pour l'entreprise
(généralement un groupe) de créer une entreprise (filiale)
dont le coeur de métier consiste à faire une activité
qu'elle ne peut plus réaliser en interne. Elle n'est pas une
externalisation au sens propre du terme dans la mesure oü l'entreprise y a
des parts et dans les cas d'un contrôle exclusif la filiale est un juste
un démembrement de l'entreprise.
· / 'essDIPDJe
Aux Etats- unis spin- off, l'essaimage est une
impartition qui relève essentiellement du style de leadership. Il
rejoint une politique de ressources humaines qui vise à gérer les
sureffectifs en encourageant ou aidant les salariés à reprendre
une activité de l'entreprise.
Plus clairement, DESCAMPS (2000, cité par AKSISSOU,
2006) énonce que l'essaimage - stratégique- est « [...]
l'implication et l'appui d'une entreprise à un projet de création
d'entreprise
37Au sens de FIMBEL (2002)
38Frédéric LE GOUVERNEUR, directeur
financier ORACLE- France 2002
29
nouvelle, reposant sur l'externalisation et la mise en valeur
d'une de ses activités, et sur le transfert des compétences et
des emplois des salaires affectés à cette activité [...]
».
Cette option se distingue donc de l'externalisation en ce qu'en
matière d'essaimage (comme de filialisation), le transfert de ressources
entraine des gains financiers convertis en prises de participation ou de
contrôle dans l'entreprise prestataire.
· Le joint -venture :
Dans un joint-venture, « deux entreprises (ou plus)
mettent en commun des ressources au sein d'une organisation commune et
indépendante. Les profits générés sont donc
répartis en fonction des investissements de chacun sans qu'il soit
nécessaire de spécifier ex ante la performance ou le comportement
attendus [...] elle évolue généralement vers un retrait
progressif de l'entreprise cliente afin de dégager sa
responsabilité sur trois volets importants : le management
opérationnel, le financement des investissements, la gestion du
personnel » (QUELIN, 2003).
B. LES VARIANTES DE L'EXTERNALISATION
Comme variante de l'externalisation, nous avons retenu :
l'externalisation traditionnelle, celle stratégique, le
Downsizing, l'externalisation offshore- nearshore- onshore,
la co- externalisation.
· L'externalisation traditionnelle
L'externalisation traditionnelle est l'externalisation (au sens
sus- défini) des activités en marge du coeur de métier.
Les auteurs semblent les avoir réparties en deux catégories :
- Les activités basiques (CHANSON, 2003) ou fonctions/
sous- fonctions annexes. Eg : Nettoyage, gardiennage, restauration,
garderie...
- - Les activités de simple gestion des installations et
des équipements ou facilities management (GOOSE, 2002)
· L'externalisation stratégique
L'externalisation stratégique renvoie à
l'externalisation des activités qui contribuent substantiellement
à la création d'une partie de la valeur ajoutée par
l'entreprise. Ou encore, les activités qui contribuent fortement
à la qualité du service ou du produit, et donc à la
création de valeur pour le client (QUELIN et BARTHELEMY, 2001).
C'est le cas des activités dites supports (PORTER,
1985) tel que l'informatique, le transport, la logistique, les
télécommunications, la gestion immobilière. Et de plus en
plus des activités relevant du coeur de métier (CHANSON,
2006).
·
30
Le downsizing
Recourir au downsizing signifie simplement améliorer
l'efficacité, la productivité et la compétitivité
d'une organisation en réduisant sa taille, généralement
via des suppressions d'emplois (QUELIN, 2003) et le
désinvestissement.
· Le crowdsourcing
Le crowdsourcing est une forme d'externalisation qui
consiste pour une organisation à confier via un site web, la gestion
d'une activité à un grand nombre d'individus dont
l'identité est le plus souvent anonyme. On parle
également d'externalisation ouverte (LEBRATY, 2009).
· L'externalisation offshore- nearshore-
onshore
Ces trois (03) termes mettent tout simplement l'accent sur
l'éloignement -géographique- du
prestataire par rapport à son client. HUGON et LOUPY
(2006) les définissent ainsi :
- - L'offshore, est un ensemble de services
réalisés en totalité ou en partie à
l'étranger (pays
du prestataire) et consommés dans le pays de l'entreprise
externalisatrice.
- Le nearshore désigne lR/RKR(e
réalisé dans un pays proche.
Eg : Maghreb et de l'Europe de l'Est pour la France.
- - L'onshore consiste à faire
travailler dans le pays de l'externalisateur du personnel venant des pays
offshore.
· La co- externalisation
Elle consiste à lier la rémunération du
prestataire à l'atteinte de certains objectifs.
Eg : En 1996, Perot Systems a conclu un
accord de co-externalisation avec Citibank, prévoyant que
Perot Systems serait rémunéré en fonction des
revenus générés par le système qu'il avait mis en
place. (WILLCOKS, 2002)
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