Rendus à la seconde moitié des années
2000, on ne saurait parler d'un consensus sur la définition de
l'externalisation (CHADUTEAU et al, 2002). D'un auteur à
l'autre, la définition est tantôt très large, tantôt
très restrictive. Partant des définitions « exhaustives
» à celles « simplistes » nous avons retenu celles de
deux chercheurs, d'une association professionnelle et d'un expert.
BARTHELEMY (2004, cité par AKSISSOU, 2006) dans son
ouvrage « stratégies d'externalisation » la
définit comme : « [...] Le fait de confier une activité
et son management à un fournisseur ou à un prestataire
extérieur plutôt que de la réaliser en interne. Une
opération d'externalisation peut s'accompagner du transfert de personnel
et d'équipements vers le fournisseur ou le prestataire. »
Autrement dit, et comme l'explique FIMBEL (2002),
l'externalisation est un processus (en trois étapes) concernant un
domaine (ou une fonction) auparavant assumer en interne. Pour qu'il y ait
externalisation, il faut obligatoirement qu'existe antérieurement une
gestion internalisée, et que ledit processus s'accompagne d'un transfert
d'actifs et/ou de personnel que l'entreprise dédiait à cette
activité, d'une possibilité de réversibilité en
cours ou au terme du contrat. Lorsque toutes ces
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Groupement patronale français
35 Association Internationale de Management
Stratégique
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dimensions ne sont pas incluses dans la stratégie de
faire- faire de l'entreprise, on est dans un cas de « sous- traitance
» (subcontracting) ou de délégation
d'activités.
Dans une acception complémentaire, le MEDEF soutint
pendant le colloque européen sur l'externalisation36que
« l'externalisation consiste à confier la totalité d'une
fonction ou d'un service à un prestataire externe,
spécialisé, pour une durée pluriannuelle [...] Elle
s'inscrit dans une perspective stratégique, implique un engagement
contractuel équilibré et clair, met l'Homme au coeur de la
démarche [...] et nécessite une culture partagée.
»
Enfin, des définitions données par les
praticiens de l'externalisation interrogés par Ernst et Young,
T. MULLER retient que l'externalisation est « la délégation
d'une fonction préalablement réalisée en interne à
un prestataire de services extérieur à l'entreprise
(spécialiste), sur une durée pluri- annuelle [...] L'entreprise
s'en remet largement audit prestataires quant au choix des moyens à
mettre en oeuvre et ne formule à l'endroit de ce dernier que des
exigences de résultats. »
Cette dernière définition nous apparaissant
synthétique et davantage pratique, c'est elle que nous avons retenu de
prime à bord dans ce travail de recherche. Ce qui, toutefois, n'implique
pas que nous passions outre la remarque insistante de FIMBEL quant à la
frontière étroite entre l'externalisation et maintes autres
stratégies d'extériorisation.
II. L'EXTERNALISATION ET LES AUTRES MODES
D'IMPARTITION
Nous le disions en introduction, l'outsourcing n'est
qu'un élément de la palette des stratégies de faire -
faire présentes dans les organisations. Il se pose la
nécessité de rappeler les nuances entre l'externalisation et les
stratégies s'apparentant juste à elle (A). Et même, la
nécessité de nuancer les variantes de l'externalisation elle-
même (B).