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L'externalisation: un mythe ou une stratégie pour les entreprises du Cameroun - l'exemple des banques commerciales

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par Géraldine FOUALEM
Université Catholique d'Afrique Centrale - MBA option Management et Controle de Gestion 2012
  

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II. LA PROBLEMATIQUE

Quelques références théoriques sur le thème

Les premières utilisations du mot « externalisation » remontent aux années 1980. Et trente (30) ans plus tard il n'est toujours pas possible d'arriver à un consensus sur la définition de l'externalisation (BLANCHARD, 2006). Dans cet essai nous avons a priori opté pour la définition que MULLER (2008) ressort de la somme des entretiens conduits auprès des dirigeants de son échantillon. A savoir : l'externalisation est « la délégation d'une fonction préalablement réalisée en interne à un prestataire de services extérieur (spécialiste) à l'entreprise, sur une durée pluri- annuelle... l'entreprise s'en remet largement audit prestataire quant au choix des moyens à mettre en oeuvre et ne formule à l'endroit de ce dernier que des exigences de résultats. ».

14« Quoique ces institutions n'externalisent que des domaines relativement moins complexes » (Baromètre d'ERNST&YOUNG, 2003).

15 Ministère des Petites et Moyennes Entreprises de l'Economie Sociale et de l'Artisanat

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La deuxième ambigüité qui ressort d'un travail bibliométrique sur l'outsYVT4ing relève de ce qu'il s'agit d'une variante de stratégie d'impartition -a priori- pas aisée à spécifier. Notamment quand il s'agit de la distinguer de la stratégie de sous- traitance.

Dans ce propos nous avons principalement épousé la terminologie comptable québéquoise. Elle révèle que le principe de faire- faire fut introduit dans la littérature sous le vocable d'impartition. A ce terme les canadiens ont donné un sens générique du point de vue de l'entreprise qui fait appel à un tiers. L'impartition engloberait donc, entre autres, la sous-traitance, la co-traitance, la coentreprise, l'externalisation16.

La terminologie poursuit en précisant que la sous-traitance est une pratique qui consiste pour l'entreprise à confier à un tiers l'exécution d'actes de production de biens et de prestation de services, en imposant des paramètres d'exécution ou en établissant un cahier des charges. Ainsi, en matière de sous- traitance on parle d'actes de gestion et en matière d'outsourcing on parle de fonction ou sous- fonction. L'entreprise conserve la responsabilité de définir tant les moyens que les résultats. Tandis que dans une externalisation le prestataire assure le management de l'activité externalisée. Ce qui, fondamentalement, signifie que l'externalisation se distingue de la soustraitance, parce qu'elle implique une modification durable des frontières de la firme (en soustraction de la firme vers le marché) et de la configuration structurelle de ses ressources (HAMDOUCH, 1996). Nous reviendrons (dans le chapitre premier et quatrième) sur cette distinction. Ainsi que sur la distinction entre l'externalisation et ces autres concepts qui lui sont proches.

Les chercheurs se sont, après les questions de perception et spécification, interrogés sur celles des circonstances qui portent à l'externalisation, des domaines concernés par la pratique, de la démarche, des avantages/ inconvénients, des facteurs de réussite etc.

Jusque-là une bonne palette de facteurs ont été recensés causes de l'externalisation de sept (07) fonctions et des dizaines de sous- fonctions dans les entreprises (Baromètre d'Ernst et Young, 2000). Notamment la nécessité de se recentrer sur son métier et ses compétences clés, de réduire les coûts, acquérir expertise et meilleure qualité (BARTHELEMY, 2004).

Par ailleurs de tels enjeux et un nombre aussi important de domaines généralement externalisés ne signifient nullement qu'externaliser un domaine soit une option au déploiement trivial. Au contraire, l'externalisation obéit à toute une démarche.

Comme dans la plupart des processus, la démarche d'outsourcingJs'articule autour d'une décision prise sur la base d'un diagnostic. Ce diagnostic interroge tant les besoins, atouts et manquements internes (défaut de ressources, performance insatisfaisante, possibilité ou non de

16Ordre des comptables agréés du Québec « faire mieux en faisant faire : sous- traitance, externalisation, impartition » Terminologie comptable, avril 2002 Vol. 3, n° 6

mettre en place un dispositif de suivi/ pilotage interne...) que les opportunités et les limites de l'environnement (Développement du marché des prestataires, développement des NTIC, style de 7 leadership ou alors Manque de prestataires fiables dans des domaines techniques pointus, Frein psychologique...) (AKSISSOU, 2006).

Ensuite interviennent les phases cruciales de mise en oeuvre et de suivi stratégique. Si pour de nombreux actes managériaux, l'opportunité de la décision concentre plus fréquemment l'attention que l'examen des facteurs de succès liés au fonctionnement du choix stratégique ou opérationnel opéré, on ne peut se permettre un tel déséquilibre en matière d'outsourcing (FIMBEL, 2002). En effet, le pilotage tant de la prestation que de la relation avec le partenaire est cité comme le principal sinon l'unique moyen de vaincre les désagréments que présente l'option dans certains cas (Baromètre ERNST et YOUNG, 2005).

Enfin l'on doit procéder à l'évaluation/ contrôle stratégique. Ce sont ceux qui ont atteint cette étape du processus qui ont aidé à enrichir la littérature de témoignages quant aux avantages et inconvénients la stratégie.

Entre autres ils citent d'un côté : la réduction des coûts par conversion d'un ensemble de coûts fixes en coûts variables, l'amélioration de la gestion etc. Et de l'autre : le dérapage de coûts pendant la phase de transition, la difficulté de coordination, le risque de perte de contrôle de la fonction/ sous fonction externalisée (qui porte à de la dépendance vis-à-vis du prestataire) etc. (CHALAYE et BARTHELEMY, 2007).

Au regard de cet ensemble de notes issus de notre premier travail bibliométrique on pourrait avoir l'impression que toutes les problématiques spécifiques de l'externalisation ont fait l'objet de recherche au moins une fois ces dix (10) dernières années. Experts et chercheurs ayant abordé diverses facettes de la stratégie. (De la définition du concept aux conditions de backsourcing en passant par le processus de décision d'externaliser, les enjeux stratégiques, le périmètre de l'externalisation, la mise en oeuvre d'un outsourcing, le pilotage de la prestation et la relation, les explications des théories de la firme etc.).Pour autant, on ne saurait éluder la problématique liminaire des « pratiques et des tendances » de la stratégie pour le cas particulier du camerounais.

Notre question fondamentale et ses aspects complémentaires

Dans la mesure où nous abordons le thème de l'externalisation notre contexte d'intérêt, notre étude a avant tout un caractère préliminaire. De fait, elle s'attèlera à apporter une réponse à la question :

8

L'externalisation/outsourcing constitue-t-elle/-il une« combinaison de voies et moyens »17 ou juste un mythe18 pour l'entreprise du Cameroun ?

Ainsi, de manière sous-jacente, et en nous focalisant sur le sous- secteur de la banque commerciale, il s'agira de répondre aux questions :

- Les situations qui portent les entreprises à l'externalisation d'une activité sont- elles celles

- Quelle conception ces structures ont elles de l'externalisation/ outsourcing - - Les démarches d'externalisation camerounaises arrivent elles à se rappr
comme démarche conduisant au succès d'un outsourcing ?

- - Les banquiers « externalisateurs » du Cameroun disent ils avoir fait u

monde?

Les objectifs et intérêts de notre étude

Ainsi, notre objectif principal est de produire un « baromètre de l'outsourcing »19 du sous-

secteur des banques commerciales du Cameroun.

Ce qui implique que, de manière secondaire nous objectons de:

- Présenter la perception que les «banquiers» du Cameroun ont de la stratégie l'externalisation ;

- Examiner ce qui se fait, pourquoi et comment en matière d'outsourcing au sein des banques

commerciales du Cameroun ;

-- Confirmer ou infirmer le recours à l'externalisation comme « une combinaison de voies et moyens ~ lorsqu'on est une entreprise et spécifiquement une banque au Cameroun.

Dans quel (s) intérêt (s) ?

Nous pensons que, d'un point de vue théorique, cette étude commencera à enrichir la littérature managériale sur une pratique managériale exceptionnelle pour ses fruits ailleurs mais apparemment encore peu explorée ou référencée dans notre contexte d'étude. Tout au moins, elle constituera un premier essai sur le sujet parlant du cas particulier du Cameroun.

D'un point de vue pratique, les destinataires de ce travail sont de trois (03) ordres :

- - Les banques commerciales, dans la mesure où, au terme de ce travail elles auront un

support leur présentant les pratiques et tendances de IRXTIRXrF/Q/ au Cameroun lequel

pourra être un élément pour le benchmarking. Eventuellement, elles pourront également

17 Définition de la « stratégie » donnée par BEGNE (1992). ). La combinaison de voies et moyens vise l'atteinte des objectifs et des buts que l'organisation s'est fixée. Ce que l'on pourrait résumer sous le terme de « rationalisation ».

18 Il serait utopique d'envisager un outsourcing réussi en contexte camerounais

19

Cette expression empruntée au Cabinet ERNST &YOUNG signifie tour simplement « présentation des pratiques et tendances de l'externalisation/outsourcing » nous la préférons parce que notre étude s'inspire grandement des baromètres d'ERNST&YOUNG mais aussi nous trouvons qu'il est plus synthétique de le dire ainsi.

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apprendre davantage sur la thématique de l'externalisation (concepts, motivations, enjeux, démarche, techniques, territorialité, domaines externalisables...).

- Les PME, en ce sens que ce moyen de rationalisation des GE procède (dans la mesure de leurs disponibilités sur le marché) de la participation des PME. Il est donc possible qu'au terme de ce propos, les PME disposent d'idées de projets d'entreprise ou encore d'orientations stratégiques (des points de vue commercial et organisationnel).

- Plus loin l'Etat du Cameroun, qui face à ses soucis actuels de développement compte sur « le dynamisme du secteur privé »20 et mise principalement d'émergence des PME. En effet une stratégie qui profite à la GE et à la PME constituera un véritable moyen pour l'atteinte de « la vision à l'KRrizRn 11111 ».

Enfin, ayant ressorti plus haut les caractéristiques essentielles du sous- secteur des banques commerciales au Cameroun, nous ne revenons pas ici sur l'intérêt empirique de cette étude. D'autant plus que nous en parlerons dans le prochain paragraphe consacré à la méthodologie de la recherche.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon