C- Mesures d'optimisation des charges de personnel.
La maîtrise de la masse salariale a conduit les
responsables de La Poste à élaborer une stratégie de
rémunération mise en oeuvre par la Direction de l'Administration
à travers la Division Gestion Administrative du Personnel. Elle a pour
mission d'établir un lien étroit entre les politiques et les
pratiques des rémunérations tant sur le plan du processus
d'élaboration que sur celui du contenu.
Cette nouvelle politique de rémunération prend
en compte, les pressions de l'environnement. Parmi les principales variables de
l'environnement qui affectent la productivité et la
rémunération, on peut citer les pressions légales et
politiques ainsi que les pressions économiques
1-)Pressions légales et
politiques.
Par les lois, les décrets et les
arrêtés, l'Etat établit des minimums et des maximums quant
à la rémunération que l'entreprise doit verser à
son personnel.
Tel est l'exemple de l'arrêté
N°848/MTFP/DC/SGM/DGT/DPRSS/ST du 9 décembre 2008 qui relève
tous les salaires minima de toutes les branches d'activités des secteurs
privés et parapublics, tel qu'il suit :
· 10% d'augmentation sur tous les salaires dont le
montant est inférieur à 31 625 F CFA ;
· 5% d'augmentation sur tous les salaires compris entre
31 625 F CFA et 130000 F CFA ;
· 2% d'augmentation sur tous les salaires de 130 000
F CFA et plus.
La revalorisation des salaires hiérarchisés a
entraîné une augmentation des charges salariales de La Poste du
Bénin, Budget exercice 2009, d'un montant estimé à environ
120 millions de F CFA, se décomposant comme suit :
- salaire de base : 1 380 000 000
x 6% = 82 800 000 F
- indemnité de résidence :
82 800 000 x 10 % = 8 280 000 F
- indemnité de logement :
20 700 000 x 20% = 4 140 000 F
- prime de logement : 62 100 000 x 12%
= 7 452 000 F
- Part patronale des cotisations sociales :
102 672 000 x 16,4% =16 838 208F
C'est également le cas des agents des
catégories B et C de la promotion 1980-1983 reclassés à
l'échelle 1 de leurs corps par le MTFP, ce qui a entrainé une
charge de plus de deux cents millions de F CFA en 2007.
Enfin, les relèvements successifs de la valeur du point
indiciaire ont provoqué un accroissement des charges patronales au titre
du Fonds National de Retraite pour les agents ayant statut d'APE.
En définitive, l'influence de l'Etat s'est accrue au
cours de ces dernières années, car celui-ci a pris d'importantes
décisions relatives à la rémunération. Ce qui
limite les actions des dirigeants de La Poste en la matière parce que
les actes réglementaires pris par l'Etat s'imposent à eux.
2-)Les Pressions économiques
La capacité financière d'une entreprise et sa
capacité de payer des salaires élevés à ses
employés dépend en effet beaucoup de la concurrence dans son
secteur et de l'élasticité de la demande de ses produits. Or, en
ce qui concerne La Poste, les produits commercialisés sont
obsolètes et cette entreprise subit une forte concurrence de la part des
sociétés intervenant dans le domaine des courriers (Top Chrono,
DHL, UPS, etc.) et les banques exerçant sur toute l'étendue du
territoire du Bénin. C'est ce qui explique le faible niveau de son
chiffre d'affaire traduisant ainsi sa part congrue du marché et sa
politique tarifaire. En effet, le tarif appliqué est imposé par
l'Etat (tarif social) et ne tient pas compte du coût de revient.
En plus des sources externes, quelques contraintes internes influencent
également la rémunération. Parmi
ces contraintes, on retient essentiellement les attitudes laxistes et les choix
peu pertinents des dirigeants.
En effet, face à une conjoncture économique
difficile que La Poste du Bénin connait depuis 2005 (se traduisant par
un résultat déficitaire chaque année et des tensions
récurrentes de trésorerie), certaines mesures ont
été prises afin d'éviter la cessation de paiement et la
détérioration de l'image de l'entreprise et du climat
social :
- adoption d'une nouvelle stratégie commerciale :
constitution des équipes d'agents commerciaux pour la promotion et la
vente des produits postaux et financiers (conquête de nouveaux clients et
fidélisation des anciens) ;
- chasse au gaspillage (plafonnement du quota
d'électricité et d'eau, suppression des avantages indûment
perçus, etc.) ;
- aménagement des contrats de travail (suppression des
heures supplémentaires par l'octroi d'indemnité de
sujétion) ;
- réduction de salaire (abattement de 5% sur les
salaires en 2007 et suppression de certains avantages) ;
- conversion de temps plein en temps partiel (recrutement de
main d'oeuvre saisonnière).
Vérification de l'hypothèse No
2: Les informations ci-dessus nous permettent de dire que
l'hypothèse No2 est aussi vérifiée.
Ces mesures précitées sont inscrites dans la
nécessité de redressement économique. Mais elles n'ont pas
produit les effets escomptés, car le ratio masse salariale sur le
chiffre d'affaires, est toujours supérieur à la norme comptable
(35%) prescrite par le Traité de l'OHADA
|