Annexe 3 : Entretien avec Philippe Besson (romancier,
chroniqueur dans Ça balance à Paris sur Paris
première)
-Quelles ont été vos motivations pour devenir
chroniqueur à la télévision ?
C'est le hasard qui m'a conduit à devenir chroniqueur.
On m'a vu faire le malin dans une émission de télé. On m'a
proposé de rejoindre la bande de Ça balance à
Paris, émission à laquelle j'avais participé en
qualité de romancier invité, et que je trouvais intelligente et
singulière. La perspective de travailler avec Pierre Lescure, Eric
Naulleau, Elisabeth Quin ou Philippe Tesson a achevé de me convaincre.
Je crois que tout est affaire de rencontres, d'affinités.
-Avez-vous l'impression de devenir une identité
à part, autonome, une marque qui ne serait plus là du fait de son
origine de romancier ?
Oui, notre origine se dilue peu à peu, dans l'esprit du
téléspectateur ou de l'auditeur. On devient celui qui donne son
avis sur un livre, un film. Mais est-ce si grave ? Ce qui est grave, c'est le
chroniqueur qui donne son avis sur tout, tout le temps.
-La télévision ne simplifie-t-elle pas et
n'enferme-t-elle pas un chroniqueur ?
On peut essayer d'être un chroniqueur intelligent, qui
argumente, explique, donne envie ou dissuade. On peut aussi tenter de parler
aux gens sans les prendre de haut, sans leur laisser penser qu'on sait et
qu'eux ne savent pas. Dès lors, on ne s'enferme pas. Mais il faut savoir
partir, ne pas durer trop longtemps. Je crois que c'est la durée qui
enferme.
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