4.2. De l'importance de
toujours questionner la place de la bibliothèque dans le rapport
à la lecture
La Fête du livre soulève également la
tension qui réside ente animation et lecture. En effet, la lecture est
avant tout une pratique individuelle, où le lecteur s'approprie
l'histoire, se crée un univers personnel. A l'inverse, l'animation
socialise la lecture, tend à verbaliser cette appropriation. Aussi, les
animations peuvent-elles être perçues par les enfants comme une
intrusion dans leur intimité et susciter chez eux de la peur ou de la
gêne. Malgré les objectifs mis en place avant les interventions
(notamment rassurer les enfants), la présence d'un animateur
extérieur assurant la promotion de la fête du livre montre
implicitement que la médiathèque attend quelque chose d'eux.
Cette tension rappelle également le désir
d'autonomie fortement présent chez les préadolescents et les
adolescents, qui se traduit par le refus de se soumettre à des
règles, à un cadre. Or, la fête du livre est un jeu, et
tout jeu se définit comme un ensemble de règles. A l'inverse, les
jeunes « usagers » qui viennent à la
médiathèque ne refusent que très rarement les conseils des
bibliothécaires. Cela montre qu'il est possible de se placer dans le
rapport à la lecture chez les jeunes, quand cette action est
spontanée.
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