4.5.2 Les prix pratiqués
par les commerçants
Une fois le produit mis à la
disposition du commerçant, il est manipulé par plusieurs
catégories d'acteurs. C'est ainsi que les prix diffèrent d'une
catégorie à une autre en fonction de la classe du régime.
Le tableau 16 donne les différents prix d'achat et de vente des
revendeurs de plantain en fonction des classes.
Tableau 16. Les prix d'achat et de vente moyens
pratiqués par chaque catégorie de vendeur,
par classe de régimes et
par kilogramme en FCFA.
Classe
de
régime
|
Catégorie de commerçants
|
Super grossiste
|
Super grossiste- détaillant
|
Grossiste- détaillant
|
Détaillant
|
Prix d'achat en FCFA
|
4-9 Kg
10-20 Kg
>20 Kg
|
800
1500
2000
|
800
1500
2000
|
1500
3025
6200
|
1750
4300
6500
|
Prix moyen en kg
|
96
|
96
|
238
|
279
|
Prix de vente en FCFA
|
4-9 Kg
10-20 Kg
>20 Kg
|
1500
3400
6000
|
1600
3500
6500
|
2050
4950
8000
|
2575
5200
8500
|
Prix moyen en kg
|
242
|
258
|
333
|
362
|
Le tableau 16 indique que le super grossiste et le super
grossiste- détaillant pratiquent les mêmes prix d'achat (96 F
CFA/kg). Ils pratiquent également les prix les plus bas. Ceci s'explique
par la simple raison que les deux groupes s'approvisionnent dans les
mêmes localités. Les prix d'achat varient moins que les prix de
vente. Ce qui prouve que le producteur a une très petite marge de
manoeuvre des prix. D'ailleurs, quand on compare les prix moyens
pratiqués par les producteurs et ceux aux consommateurs (102 F CFA/kg et
299 F CFA/kg), on remarque que le prix des revendeurs aux consommateurs est
plus du double du prix du producteur au revendeur. Il est vrai que le calcul
des marges viendra confirmer ou infirmer cette assertion.
Mais déjà, cette situation pourrait s'expliquer
par le fait que les producteurs se retrouvent en grand nombre face à un
nombre très limité d'acheteurs. Ceci réduit
considérablement leur pouvoir de négociation et surtout de
décision. Ils sont donc toujours obligés d'accepter les prix que
leur offrent les revendeurs venus de la ville.
Le producteur se retrouve dans une situation de soumission,
surtout que 95 % d'entre eux affirment vendre pour satisfaire les besoins
primaires de la famille (nutrition, scolarité des enfants et
santé). Ils déclarent qu'ils n'ont pas de choix que d'accepter
tous les prix, surtout que leur produit est une denrée très
périssable, qu'il faut écouler absolument. Pourtant, dans la
ville de Yaoundé, les acheteurs sont plus nombreux que les
commerçants. Cette situation donne une grande marge de manoeuvre aux
commerçants. Ces derniers fixent donc les prix sur les marchés
selon leurs convenances.
Cependant, sur les marchés, les prix au niveau des
grossistes détaillants et détaillants varient beaucoup. Lendres
(1990) explique cette variation par une absence de normalisation du produit.
Les détaillants vendent plus cher aux consommateurs. Cela s'expliquerait
non pas par la longueur de la chaîne de commercialisation, mais
plutôt par le caractère malin des intermédiaires qui
profitent de leur pouvoir de décision auprès des producteurs. Ils
achètent très souvent au grossiste détaillant qui
achète au super grossiste. Ces résultats sont différents
de ceux de Sop (1981) qui attribue la hausse des prix au consommateur au nombre
d'intermédiaires intervenant qui, dans le cas présent, n'est pas
vraiment élevé. Les prix d'achat et de vente des
commerçants sont liés au coût de transport que les super
grossistes paient aux transporteurs. Il faudrait noter que tous les prix
pratiqués par ces acteurs ne sont pas annuels ; ils sont
saisonniers et varient en fonction de l'offre.
La pratique de ces prix est souvent justifiée par
l'existence des charges et devrait conduire à une marge de
commercialisation positive ou négative.
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