2.3.5 Prix pratiqués sur
les marchés
Il est important de relever qu'en économie classique,
le prix se forme au niveau de la
rencontre entre la demande et l'offre. Depuis la
révolution Keynésienne, la formation du prix n'obéit plus
toujours à la loi classique. De plus, elle se fait parfois selon la
nature du marché.
En Outre, Friedman (1983) relève que la théorie
des prix tente d'expliquer comment les interactions de centaines de millions de
personnes, réparties sur la surface du globe, se répercutent sur
le marché pour déterminer le prix d'un bien ou d'un service, la
rémunération d'une heure de travail ou le coût d'une
unité de capital.
Sop (1981), étudiant l'impact de la MIDEVIV sur les
prix des produits vivriers à Yaoundé, relève que les
coûts de marketing (coûts de transport, frais de gardiennage et de
stockage, la patente...) concourent à la hausse des produits vivriers.
Pour lui, plus le nombre de maillons intervenant est élevé, plus
grand sera le prix au consommateur, car chaque intermédiaire veut
réaliser un certain profit.
Lendres (1990), dans son analyse de la filière de
commercialisation du plantain au Cameroun, fait remarquer que les prix se
discutent et ne sont pas contrôlés, suite à une absence de
normalisation du produit. D'ailleurs, nous pouvons noter que cette situation
n'est pas propre à la banane plantain. En effet, sur tous les
marchés, au Cameroun, les prix se discutent, même quand le produit
est normalisé.
Nyoungou (1992) note que dans les marchés de
détail de Douala, sur une moyenne de onze observations, le prix moyen de
détail du kilogramme de plantain est de 125 F CFA. La moyenne des prix
minima est de 93 F CFA tandis que celle des prix maxima est de 151 F CFA. Il
relève que ces prix varient par marché de détail et entre
les agents d'un même marché. Par ailleurs, il souligne que dans
les marchés de gros et de détail, le prix moyen du kilogramme de
plantain est, sur une moyenne de quinze observations, de 88 F CFA. Les prix
minima et maxima étant respectivement de 49 F CFA et 147 F CFA. Dans
l'ensemble, le prix moyen du kilogramme de plantain dans la ville de Douala est
de 106 F CFA. Pour lui, la grande variation des prix d'un marché
à un autre et d'un agent à un autre au sein d'un même
marché s'expliquerait par le type d'organisation liant les agents, la
structure des charges et la qualité du produit.
Dans la même lancée, Ngoma (2003) relève
que le prix moyen de gros par kilogramme de plantain sur les marchés de
production qui ravitaillent Douala est d'environ 180,34 F CFA tandis que le
prix moyen de détail par kilogramme sur les marchés de Douala est
d'environ 275,59 F CFA.
Les charges et les prix étant connus, les marges des
acteurs de la filière permettent-elles de juger la rentabilité de
la filière du point de vue du bien-être de tous les acteurs?
2.3.6 Marge de
commercialisation
Ce concept est d'une grande importance en marketing agricole. Il
représente la
différence entre le prix payé au premier vendeur
ou producteur et celui payé par l'acheteur final du produit ou
consommateur. C'est en d'autres termes la récompense du service rendu
dans le circuit de commercialisation d'un produit. Dans le cas de la
commercialisation des produits agricoles, les producteurs reçoivent une
partie de la marge de commercialisation. Lorsqu'ils assurent aussi les
activités de commercialisation, ils bénéficient
également d'une part supplémentaire de la marge totale.
Pomeroy et Trinidad (1998) déclarent qu'il n'y a pas de
terme lié à la commercialisation agricole plus mal compris que le
concept de marge commerciale. En effet, les activités d'échange
ajoutent au produit un profit de propriété et
génèrent aussi un revenu pour les vendeurs. La totalité de
ce revenu n'est pas un bénéfice pur. En réalité,
une marge importante de commercialisation peut déboucher sur un profit
limité ou nul, voire une perte pour le vendeur concerné, tout
dépendant des coûts de commercialisation ainsi que du prix d'achat
et du prix de vente. Pour les mêmes auteurs, lorsqu'il y'a plusieurs
acheteurs dans une chaîne de commercialisation, on calcule la marge en
cherchant les variations des prix aux différents segments, puis en les
comparant avec le prix final à la consommation. Ainsi, la part du prix
payé par le consommateur final et qui revient au producteur est la part
du producteur (PDP). Ils concluent qu'elle est de 41 % pour les pêcheurs
dans le prix de détail à Matulon, aux Phlippines, tandis que
celles des grossistes et des détaillants sont respectivement de 22 % et
30 %.
La revue de la littérature ci-dessus conduit à
penser qu'aucune étude n'a été menée sur ce
thème pour la ville de Yaoundé ; Ceci justifie une fois de
plus la nécessité de conduire la présente étude
pour apporter un plus à cette revue, surtout celle relative à la
filière banane plantain d'approvisionnement de cette ville.
La réalisation des objectifs spécifiques et, par
la suite des hypothèses énoncées au départ, passent
par l'usage de certains outils scientifiques et techniques qu'il est important
de décrire. Cette description fera l'objet du chapitre suivant.
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