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Le contrôle de la société anonyme par les actionnaires

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par Jacques Derthal ALBAS
Université de Lomé - DEA 2007
  

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B- L'utilité pratique de la procédure d'alerte

La procédure d'alerte est un moyen renforcé d'information et de contrôle de la gestion sociale aux mains des actionnaires. Il présente une utilité remarquable tant pour la société et que pour les actionnaires.

D'abord, la mise en oeuvre de la procédure d'alerte est utile pour la société. Elle permet d'éviter les questions orales fastidieuses qui peuvent être posées par les actionnaires aux dirigeants sociaux. Ces questions écrites visent aussi à éviter que les actionnaires abondent dans les couloirs de la société. Cela constituerait un obstacle au fonctionnement normal de la société. C'est pourquoi certains auteurs estiment qu'il est souhaitable que la société désigne un responsable chargé de l'accueil des actionnaires qui ont des informations à demander ou des observations à formuler115.

Ensuite, l'alerte consacre une égalité manifeste entre les actionnaires car la détention d'une fraction du capital n'est pas
exigée pour sa mise en oeuvre116. Elle permet d'éviter que les dirigeants ne donnent des réponses ambigües aux actionnaires
par le truchement des questions orales. Autrement dit, les actionnaires peuvent obtenir par ces questions écrites des réponses

110 Michel JEANTIN et Paul LE CANNU, Droit commercial, Instruments de paiement et de crédit, Entreprises en di~ficulté, Précis Dalloz, 5eme éd., Paris, 1999, n° 444, p. 286.

111 Maurice COZIAN et alii, Droit des sociétés, 16eme éd., LITEC, Paris, 2003, p. 159.

112 V. art. 371 ou 664 de l'AUSCGIE.

113 Maurice COZIAN et alii, ibid., p. 159.

114 Yves CHAPUT, ouvrage précité, n°40 cité par Filiga Michel SAWADOGO, ibid., n° 41.

115 Yves GUYON, Droit des Affaires, Tome 1, Droit Commercial Général et Sociétés, 12eme éd., Economica, Paris, 2003, n° 299, p. 303.

116 Voir art. 158 de l'AUSCGIE.

plus complètes que par le jeu des questions orales posées en cours d'assemblées117. « Ce droit à la curiosité, selon certains auteurs, est crucial pour les nouveaux actionnaires, anxieux de mieux connaître le navire sur lequel ils ont embarqué ainsi que son équipage »118. Encore faut-il que les actionnaires posent ces questions avec exactitude, c'est-à-dire, celles relatives aux "faits de nature à compromettre la continuité de l'exploitation" selon la formule de la loi et que les réponses aux questions qui leur sont destinées soient rédigées dans un style accessible aux non-spécialistes.

D'ailleurs, la procédure d'alerte montre à suffisance que la recherche de la transparence dans la gestion des affaires sociales est une nécessité pour les pays africains. Tout ceci participe du souci réel du législateur de l'OHADA de faire de l'information sur la gestion sociale, une priorité. Il pourrait s'agir selon les termes du texte d'un recours ouvert aux actionnaires en cas de situation de risque. A ce moyen de contrôle s'ajoutent divers autres nouveaux moyens.

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