2) Le changement de régime hydrologique des cours
d'eau : une conséquence prévisible du réchauffement
climatique qui entraînerait un décalage entre la
disponibilité de la ressource et les besoins hydriques des cultures
Une des conséquences prévisibles du
réchauffement climatique et du retrait des glaciers, car «
classique dans l'ensemble des secteurs en cours de déglaciation
», serait le changement de régime hydrologique des cours d'eau
andins qui passeraient d'un régime glaciaire à un régime
nival (COSSART, E., LE GALL, J., 2008). En outre, le pic des hautes eaux
s'atténuerait, la superficie englacée se réduisant, et la
période des hautes eaux deviendrait plus précoce,
l'élévation des températures provoquant un
raccourcissement de la saison hivernale d'une part, et une augmentation des
précipitations liquides au détriment des précipitations
solides d'autre part (LÓPEZ, P.M., SCHUMACHER M.C., VICH, A.J.,
2007).
Jusqu'à présent la période des hautes eaux
était centrée sur la période végétative. Une
avancée de celle-ci vers la fin de l'hiver (septembre) voire même
le début du printemps (octobrenovembre) engendrerait un décalage
entre la disponibilité de la ressource en eau et les besoins hydriques
des cultures. Ce décalage est illustrée dans la figure
ci-dessous, réalisée à partir de VILLALBA, R., «
Cambio Climático y Oferta Hídrica en el Oesta Argentino ».
Ce travail, qui fut présenté le 4 décembre 2008 lors des
IV Jornadas de Actualización en Riego y
Fertiriego14, montre le changement de régime
hydrologique du Río Atuel au cours du XXème
siècle : la courbe bleue (régime glaciaire) correspondant aux
débits compris entre 1906 et 1920 et la courbe rouge (régime
nival) à ceux compris entre 1988 et 2002.
14« IVème Journées d'Actualisation de la
Pratique de l'Irrigation »
Figure 8 : Un régime hydrologique désormais en
décalage avec la saison végétative (source :
élaboration propre d'après le travail de VILLALBA, R.)
D) La structuration de l'espace autour d'oasis : l'eau,
facteur structurant
Le recours à l'irrigation par dérivation des
cours d'eau superficiels a permis la mise en en valeur et donc l'appropriation
d'un espace aux conditions difficiles. L'expérimentation de ces
conditions aurait donné lieu à un savoir-faire hydraulique qui a
rendu possible le développement d'oasis. Installées au contact de
« deux mondes complémentaires »15, la
montagne exempte de maladies mais peu apte à l'agriculture et la plaine
aux limons fertiles mais bien trop secs, les oasis se présentent comme
des « espaces d'interactions homme-milieu » (LAVIE, E., 2007).
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