b) Les zones de plaines : un déficit hydrique
permanent
Dans les zones de plaines, également situées
dans l'aire d'influence de l'anti-cyclone semi-permanent de l'Océan
Atlantique, le maximum pluviométrique estival ne parvient pas à
compenser un déficit hydrique qui touche en moyenne huit mois dans
l'année : c'est le cas à La Paz qui, en raison de sa position
plus à l'est, reçoit plus de précipitations en
début d'été que Mendoza.
Figure 4 : Diagramme ombrothermique de Mendoza (source :
élaboration propre à partir des données de
tutiempo, 01/06/09)
Figure 5 : Diagramme ombrothermique de La Paz (source :
élaboration propre à partir des données de CAPITANELLI,
R.G., 1999)
c) Le piedmont : un déficit hydrique estival
Sur le piedmont, en revanche, le déficit hydrique est
moins accusé du fait de l'ascendance orographique des masses d'air
venant de l'Océan Atlantique. Néanmoins, ici encore, le maximum
pluviométrique estival ne suffit pas à compenser le
déficit hydrique à cette période.
Figure 6 : Diagramme ombrothermique de San Carlos (source :
élaboration propre à partir des données de CAPITANELLI,
R.G., 1999)
C) L'obligation de recourir à l'irrigation
L'aridité de la province de Mendoza,
caractérisée par l'association de températures
élevées et d'une pluviométrie faible, se traduit, dans les
zones de plaines et le piedmont, par des déficits hydriques
particulièrement prononcés y compris lors de la période
estivale. Or cette période coïncidant avec le démarrage de
l'activité végétative, le recours à l'irrigation
devient nécessaire. Il faut alors chercher un apport d'eau externe, soit
par pompage dans les nappes
phréatiques, soit par dérivation des cours d'eau
superficiels dont les débits sont tributaires de l'eau de fonte
nivo-glaciaire (MILANA J.P., 1998).
1) Des cours d'eau tributaires de l'eau de fonte
nivo-glaciaire
Le système d'irrigation dans la province de Mendoza est
un héritage de l'époque précolombienne (PONTE, J.R, 2006).
Il consiste à capter l'eau des cours d'eau qui descendent de la
Cordillère, pour ensuite la dériver vers les espaces agricoles au
moyen d'un vaste réseau de canaux dans lequel elle s'écoule par
gravité en suivant la pente des cônes de déjection
(Ibid). Ces cours d'eau, ou ríos, dont l'essentiel des
bassins-versants s'étend dans la Cordillère
principale13, sont en grande partie alimentés par les eaux de
fonte nivale ainsi que par l'eau produite par l'ablation s'opérant au
sein des glaciers (DROCOURT, Y., 2008). En effet, les précipitations,
tombées en hiver et stockées à l'état solide dans
les glaciers, sont libérées lors de la fusion glaciaire. Les
apports liés au déstockage de ces réserves d'eau solide
aboutissent à des débits maximaux en saison chaude, soit au
moment de la saison végétative où les besoins hydriques
des cultures sont les plus importants (COSSART, E., LE GALL, J., 2008).
Figure 7 : Coefficients Mensuels de Débits des
ríos Tunuyán (Valle de Uco) et Mendoza (Guido) entre
1956 et 2003 (source : élaboration propre d'après les
données de Estadística Hidrológica 2004,
24/04/09)
Dès lors, le rôle joué par les glaciers dans
la pratique de l'irrigation est à la mesure de leur contribution aux
débits des cours d'eau qui peut dépasser 75% de
l'écoulement total en
13 Cf. Annexe VII
période de sécheresse (MATURANO, A., MILANA,
J.P., 1997). Cependant, le réchauffement climatique et le recul des
glaciers, amorcé depuis le milieu des années 1970, pourraient
avoir des conséquences sur la disponibilité de la ressource.
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