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Des glaciers au vignoble : gestion de l'eau et stratégies d'irrigation dans les "terroirs" vitivinicoles de l'oasis de Valle de Uco (Mendoza, Argentine)

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par Joris Robillard
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master 1  2008
  

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1) Le DGI : la « conduite »

Le Département Général de l'Irrigation (Departamento General de Irrigaciòn) est le principal organisme de la gestion de l'eau dans la province de Mendoza. Créé par la Constitution Provinciale de 1894, il s'agit d'un organisme décentralisé (descentralizado) et autonome (autárquico) disposant d'un budget propre financé par un impôt sur le droit à l'irrigation. Le DGI est chargé d'administrer tout ce qui relève de la ressource en eau dans la province de Mendoza tout en jouant le rôle de police de l'eau (policía del agua). Or, ce cumul de la fonction économique et de la fonction d'arbitrage entretient la confusion des rôles. Bien souvent, en effet, le DGI se retrouve juge et partie dans les affaires qu'il traite, c'est pourquoi certains auteurs n'hésitent pas à l'accuser d'omnipotence (LAVIE, E., 2007, SALOMON, J-N., 2007). Ces mêmes auteurs ne manquent pas de dénoncer l'étendue des pouvoirs du Superintendant (Superintendente) qui est responsable de la gestion de la ressource en eau et de l'application de la Ley General de Aguas : « Son superintendant, élu pour cinq ans, est plus important que le Gouverneur de la Province » (LAVIE, E., 2007).

Figure 19 : Organigramme du DGI (élaboration propre d'après PINTO, M., s.d. et RETA, J., s.d.)

Comme le montre la figure ci-dessus, la gestion de l'eau du DGI est une gestion par bassins versants (cuencas), voire par sous-bassins versants (subcuenca) comme pour le Río Tunuyán. Car, si les grandes décisions sont prises à la capitale provinciale par le Superintendant, elles sont exécutées dans les bassins par les subdélégations (subdelegaciones). Celles-ci interviennent sur les cours d'eau et leurs barrages ainsi que sur le réseau de canaux primaires : c'est la « conduite » (conducción) de l'eau. Première échelle spatiale de la « médiation », la « conduite » consiste à dériver les eaux du cours d'eau vers le réseau de canaux primaires. La dérivation des eaux se fait au moyen d'un barrage. Le débit des eaux dérivées est alors mesuré de manière à calculer le « coefficient d'irrigation », puis le débit dont devrait bénéficier chaque canal primaire. En fonction de ces calculs, les « régulateurs » sont réouverts ou refermés de manière à soutenir le débit adéquat pour garantir un accès à la ressource qui soit équitable entre les usagers du système d'irrigation traditionnel. Cette première échelle spatiale de la « médiation » de l'eau est donc celle qui influe le plus sur l'équité de l'accès à l'eau. Une erreur de mesure dans l'ouverture ou la fermeture d'un « régulateur » situé sur un canal primaire n'aura évidemment pas les mêmes conséquences sur la disponibilité de la ressource que la même erreur sur le « régulateur » d'un canal secondaire ou tertiaire qui relève de la compétence des « associations d'usagers » : c'est la « distribution » de l'eau.

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