3) La répartition spatiale des cultures
De plus, il semblerait que la répartition spatiale des
cultures au sein de l'oasis n'obéisse pas aux mêmes logiques tant
les superficies cultivées en vignes et en fruits paraissent
concentrées par rapport aux superficies cultivées en
légumes.
Carte 7 : Occupation des sols au début des
années 2000 dans l'Oasis de Valle de Uco (source : élaboration
propre d'après la carte « Cultivos por grupos »
réalisée par le SIPH sur la base du recensement effectué
par l'INA en 2002)
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Carte 8 : Présentation de l'Oasis de Valle de Uco
(source : élaboration propre d'après les fonds de cartes «
BASEUCO » de l'INA et « Red Vial Zona Centro » de la DPV)
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Les superficies cultivées en fruits se retrouvent, en
effet, au centre de l'oasis, dans le département de Tunuyán, et
ce qui est communément appelé le « Corridor productif »
(Vista Flores, Los Sauces, Villa Seca et Los Arboles). De même, les
superficies cultivées en vignes forment deux pôles : l'un Sud,
à cheval entre les départements de Tunuyán et San Carlos,
l'autre au Nord, dans le département de Tupungato, décrivant un
arc de cercle autour de la Route Provinciale N°89 qui ne manque pas de
figurer sur toutes les cartes de la « Route des vins ». A l'inverse,
la répartition des superficies cultivées en légumes est
nettement plus hétérogène, ces dernières se
rencontrant de manière équivalente dans les trois
départements. D'une manière générale, les
superficies cultivées en fruits et en vignes sont surtout
présentes à l'ouest, sur les hautes terres du piedmont, tandis
que les superficies cultivées en légumes se situent plutôt
à l'est, occupant les basses terres de l'oasis qui sont
traversées par la Route Nationale N°40.
Dès lors, quelles sont les logiques qui
déterminent la répartition spatiale des cultures : comment, par
exemple, expliquer le fait que le département de Tupungato, dont le
climat fut si propice à la culture de la pomme de terre dans les
années 1980, soit aujourd'hui presque entièrement voué
à la viticulture ? S'il est encore trop tôt pour répondre
à cette question, il est néanmoins possible d'affirmer que, comme
dans tout espace aride, les modalités d'irrigation contribuent
grandement à la répartition spatiale des cultures.
B) Les modalités d'irrigation : le fonctionnement en
vase-clos de l'oasis
Car, même si l'Oasis de Valle de Uco reçoit des
précipitations plus abondantes que la plaine le total
pluviométrique annuel ne suffit pas à maintenir une agriculture
sous pluie. Les cultures sont alors irriguées par l'eau des cours d'eau
qui descendent de la Cordillère et par l'eau présente dans le sol
qui, malgré les apparences, constituent une seule et même
ressource.
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