1) L'eau superficielle
Les cours d'eau qui descendent de la Cordillère forment
un réseau hydrographique dense mais aux débits
non-régulés : le seul barrage de retenue (El
Carrizal23), situé à l'aval, alimente en eau le
Tunuyán Inferior, de sorte que l'Oasis de Valle de Uco ne
possède que des barrages de dérivation : Las Tunas, Yaucha,
Aguanda et surtout Valle de Uco qui dérive 17% des eaux du
Río Tunuyán, principal cours d'eau et collecteur du
réseau.
Carte 9 : Réseau hydrographique de l'Oasis de Valle de
Uco (source : élaboration propre d'après le fond de carte «
BASEUCO » de l'INA et la carte « Caudales superficiales »
réalisée par le SIPH)
23 Ce barrage, construit en 1971, possède une
capacité de stockage de 360 hm3 (DGI, 2006). Il s'agit du seul barrage
situé en aval d'une oasis ce qui le rend, de fait, plus
vulnérable aux problèmes de contamination anthropique (LAVIE, E.,
2007).
Si la majeure partie des cours d'eau prennent leur source dans la
Cordillère, certains sont alimentés par l'affleurement de
l'aquifère : c'est notamment le cas des arroyos Negro, Claro et
De La Casa Pintada.
2) L'eau souterraine
L'eau souterraine constitue, en effet, une cuvette en forme
d'éventail dans laquelle elle suit un mouvement radial dirigé
vers l'extrémité orientale de l'oasis24.
Carte 10 : Circulation de l'eau souterraine dans l'Oasis de Valle
de Uco (source : élaboration propre d'après CHAMBOULEYRON, J.L.,
2002)
24 Cf. Annexe XI
D'ouest en est, trois zones peuvent être
distinguées (CHAMBOUEYRON, J.L., 2002). La première,
située sur le piedmont, présente un aquifère libre et se
caractérise par une infiltration rapide : c'est la zone de recharge
(Ibid). La seconde, de moindre taille, présente un
aquifère libre et un aquifère confiné dont le toit
imperméable permet à certains endroits des résurgences :
c'est la zone de transit (Ibid). La troisième et
dernière zone présente un aquifère libre que le
dénivellement fait affleurer : c'est la zone de décharge
(Ibid).
3) L'eau superficielle et l'eau souterraine : une
même ressource
En apparence, l'eau superficielle et l'eau souterraine
semblent être deux ressources distinctes. En réalité, elles
sont une seule et même ressource : l'eau de fonte nivo-glaciaire des
cours d'eau andins.
Figure 10 : Corrélation entre les débits du
Río Tunuyán et la recharge de l'aquifère libre
entre 1974 et 2001 (source : réalisation propre d'après les
données de l'INA et celle de Estadística Hidrológica
2004, 24/04/09)
D'après la figure ci-dessus, la recharge de
l'aquifère libre apparaît étroitement
corrélée au débit du Río Tunuyán.
Ce sont, en effet, les pertes par infiltration de l'eau de fonte nivo-glaciaire
des cours d'eau et des canaux d'irrigation qui alimentent l'aquifère
libre : l'eau s'infiltre et rejoint l'aquifère libre dans lequel elle
s'écoule jusqu'à atteindre la zone de décharge où
elle donne naissance à des petits cours d'eau qui se jettent ensuite
dans le Río Tunuyán. Le fonctionnement
hydrique de l'oasis est donc celui d'un fonctionnement en
vase-clos25, subordonné à la disponibilité en
eau de fonte nivo-glaciaire des cours d'eau andins.
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