Malgré son climat montagnard et semi continental, la
Suisse subit des perturbations en provenance des trois zones maritimes proches
: L'atlantique, la mer du Nord et le golfe de Gênes.
Lors de la troisième semaine d'Aout 2005, une
dépression saisonnière en provenance de la Grande Bretagne en
passant sur la France a permis, sur son flanc est, d'apporter de l'air de plus
en plus humide en précipitant jusqu'à 80mm de pluie par endroit.
Cette dépression qui s'est ensuite évacué a
été suivie de deux journées d'ensoleillement.
Au même moment, une dépression dite « au sol
» s'est mise en place sur le Golfe de Gènes et elle est
remontée sur le nord de l'Italie et sur les Balkans apportant un air
maritime chaud et humide. Par l'enroulement anti-horaire des
dépressions, l'air chaud et humide a rencontré le versant nord
des alpes et a ainsi précipité jusqu'à 200mm de pluie en
48 heures. (Cf. figure 7)
Figure 7
: Déroulement et intensité
pluviométrique de l'évènement pluvieux d'aout 2005
en
Suisse. Source : OFEV Les crues de 2005 en
Suisse
Ces fortes précipitations ont eu pour
conséquence de provoquer de nombreuses
inondations
par ruptures de digues, surélévation du niveau des lacs et par
coulées de
4, aura,
boues. Cet événement qui aura couté
plus de trois milliard de francs suisses malgré des mesures prises
depuis 1997, permis de montrer des lacunes.
La parution, en 1997, du document de l'Office
fédéral de l'environnement (OFEV) « Prise en
compte
des dangers dus aux crues dans le cadre des
activités de » a permis de démarrer
les différen
l'aménagement du territoire tes actions
à l'échelle
de la confédération en posant les bases
des actions qui ont été mises en place les années
suivantes. Ce document a été remplacé par les directives
de 2001 de l'OFEV qui a, entre autre, inclus les mesures de
mitigation.
Ces document
s précisent le déroulement d'une
étude
, les points à relever et la
constitution du document final. Ce document doit
comporter sept parties :
· l es principes de base :
définition des termes, lecture de la loi ;
· l a vue d'ensemble des phénomènes
: Recensement d es phénomènes et
caractérisation ;
· l'é valuation des caractéristiques
des cours d'eau : données sur les sites
déterminant et pouvant engendrer une menace
;
· une carte des dangers : document
de base du plan d'affectation du sol ;
· la détermination des zones de
danger : fonction de l'intensité et de la
probabilité du phénomène ;
4 Environ 2 milliard d'euros
· des mesure d'aménagement tant sur l'existant
que sur le neuf et
· un plan d'affectation.
Ces données ressemblent peu ou proue à celles
que nous retrouvons en France sur le règlement et sur le document de
présentation. Il y a cependant une différence importante
concernant le zonage.
Celui ci est composé de quatre zones qui prennent en
compte non pas la hauteur d'eau et la vitesse du courant comme c'est le cas
pour la France mais prend comme variable l'intensité des dommages
liés aux bâtiments et la période de retour (Cf. figure 8).
Celle ci est plus élevé que celle que nous avons en France, elle
est de l'ordre du tricentennale pour la probabilité faible. Ce choix
certes pertinent, a certaines lacunes. La non-évaluation des hauteurs
d'eau pour mettre en place les mesures de mitigation entraine une
imprécision quant à l'aléa minimum nécessaire pour
mettre en place ces mesures.
De plus, il n'existe pas, comme en France, des mesures dites
obligatoires ou recommandées pour les particuliers. En effet si les
cantons et les communes peuvent prétendre à une subvention
concernant les couts qui incombent à l'obligation de mise en place, par
la confédération, des mesures de protection et de
prévention, les particuliers ne peuvent quant à eux
prétendre à aucune aide ; comme le précise l'Ordonnance
sur aménagement des cours d'eau (OACE) du 2 novembre 1994 «
Aucune indemnité n'est accordée pour des mesures visant
à protéger des ouvrages, des installations aménagés
dans des zones désignées comme dangereuses ou sur des territoires
réputés dangereux »
Figure 8 : Diagramme intensité -
probabilité
Source : OFEV Prise en compte des dangers dus aux
crues dans le cadre des activités de
l'aménagement du territoire
Les mesures sont donc conseillées et non soumises
à sanction. Elles sont néanmoins différenciées
entre celles utiles à toutes sortes d'inondation :
· éviter l'affouillement des fondations ;
· édifier les bâtiments sur des remblais de
terrain ;
· choisir des matériaux hydrofuges ;
· rehausser l'étage le plus bas ;
· protéger les gaines électriques et les
arrivées d'eau ;
· fixer les cuves d'hydrocarbure et installer des clapets
anti-retour ;
· installer des batardeaux et
· permettre une sorte de secours.
De celles recommandées dans le cas de laves torrentielles
:
· adapter la forme du bâtiment en fonction des
pressions attendues ;
· organiser l'utilisation des pièces en fonction de
ce risque ;
· prêter attention à la hauteur des portes
;
· renforcer les murs extérieurs ;
· ériger des digues de retenue pour les petits
évènements ;
· ériger des déviateurs de laves à
l'amont du bâtiment ;
La Suisse a donc mis en place des mesures de mitigation
détaillées et précises deux ans avant la France afin de
limiter la récurrence des évènements financièrement
et humainement lourds. Cependant, depuis 2005, l'État Suisse remet en
cause son mode de fonctionnement, tente d'améliorer son système
de financement et entame des projets de remise aux normes, des digues
notamment.