Le département de l'Hérault comprend 343
communes dont 88% sont concernées par le risque inondation.
L'état d'avancement des PPRI est relativement comparable à celui
de ces deux proches voisins. En effet sur les 301 communes concernées
par ce risque, 173 ont un PPRI approuvé et 33 ont un PPRI prescrit ce
qui correspond à une couverture départementale de 68%. Cependant,
elles ne sont pas toutes concernées par des obligations sur l'existant.
(Cf. figure 4)
Figure 4 : Carte de localisation des douze bassins versant de
l'Hérault incluant des PPRI
comprenant des mesures de mitigation
Les mesures de mitigations apparaissent pour la
première fois dans les PPRI en 2006
lors de l'approbation du PPRI du
bassin versant de l'Orb section Vieussan - Cessenon.
On comptabilise actuellement 64 communes dont le PPRI
approuvé comprend une obligation d'entreprendre des mesures de
mitigation. (Cf. figure 5)
L'évolution des mesures de réduction de la
vulnérabilité dans l'Hérault est comparable à celle
qui a été décrite dans le département de l'Aude.
Ainsi, il apparaît que lors de la rédaction des PPRI de 2006 et
2007, les services de la DDE ont rendu obligatoire un très grand nombre
de mesure. De par leur nombre, elles ont été classées
selon le type de bien à protéger. On retrouve ainsi les
bâtiments stratégiques, les réseaux, les activités
économiques et les biens d'habitation. Pour chacune de ces
catégories, hormis pour les réseaux, les mesures sont
classées par objectifs et elles comprennent les mesures visant à
assurer la sécurité des personnes, les mesures visant à
réduire la vulnérabilité des biens ainsi que les mesures
visant à faciliter le retour à la normale. (Cf. annexe 4)
Figure 5 : Carte de localisation des PPRI incluant des mesures
de mitigation dans l'Hérault
Suite à ces approbations il a été conclu
que le nombre de mesure était trop conséquent. Les PPRI
approuvés depuis 2008 et ceux actuellement en cours d'élaboration
comprennent désormais un nombre plus restreint de mesures. En effet,
elles ont un caractère global et ne se différencient plus en
fonction du type de bien à protéger. Les PPRI comprennent six
mesures obligatoires et neuf mesures recommandées.
Les mesures obligatoires incluent :
· la réalisation d'un diagnostic des
bâtiments,
· la création d'un espace refuge,
· la mise en place de batardeaux,
· la matérialisation des piscines,
· la fixation de tout objet flottant et
· les travaux sur les cours d'eau.
Les mesures recommandées incluent :
· la création d'un ouvrant de toiture,
· l'aménagement des abords immédiats et
l'installation d'un anneau d'amarrage,
· la protection des fondations face aux affouillements,
· l'installation de clapet anti-retour,
· l'utilisation d'isolants thermiques hydrofuges,
· l'installation de menuiserie en PVC,
· de placer le tableau électrique au dessus de la
PHE et de mettre en place un système électrique descendant,
· de mettre hors d'eau les installations de chauffage, VMC
et les climatiseurs et
· l'installation d'un drain périphérique.
Les mesures précédemment citées sont
issues des 24 mesures officielles. Il a cependant été permis une
liberté dans la règlementation précise de ces mesures ;
les DDTM diffèrent en ce point.
Les PPRI de l'Hérault prévoient une
réglementation précise pour les espaces refuge et pour les
batardeaux :
« La pose de batardeaux est rendue obligatoire pour
chaque ouvrant situé en dessous de la cote de la PHE, afin
d'empêcher l'eau de pénétrer, au moins lors des crues les
plus courantes.
En outre, si le diagnostic ou l'auto-diagnostic
précise que la hauteur d'eau à la crue de référence
dans le bâtiment est supérieure à 1 m, la mise en
sécurité des personnes doit être examinée :
- pour les bâtiments non collectifs
d'activités ou d'habitation, et pour les maisons individuelles, une zone
refuge accessible depuis l'intérieur devra être
réalisée dans un délai de 5 ans à compter de
l'approbation du PPRi si le bâtiment ne dispose pas d'un niveau hors
d'eau (étage accessible, grenier, etc.). Cette zone refuge sera
dimensionnée en fonction du nombre d'habitants dans le logement à
la date du projet de
création, sur la base d'une surface minimale de 6
m2 et de 1 m2 par personne ;
- pour les autres bâtiments, le propriétaire
ou la copropriété devra étudier la faisabilité
d'une mise en sécurité des personnes présentes dans le
bâtiment par toute solution permettant le refuge hors d'eau, et, en cas
d'impossibilité, s'assurer de sa prise en compte dans le PCS.
»
(Extrait du PPRI de Marsillargues)
Si les mesures de mitigation ont été incluses dans
les PPRI en même temps que le Gard et l'Aude, le département de
l'Hérault a du retard dans leur mise en place.
Actuellement, le constat dans le département est
simple. Aucune demande de subvention n'a été constatée. Le
retard est donc conséquent, d'autant plus que les services de l'Etat ne
commencent à mettre en place cette procédure que depuis ce
premier trimestre 2010.
Les fonds ont pourtant été
budgétés en 2009 pour l'année 2010 et sont de 50
000€. Le retard dans la mise en place de ces mesures est inquiétant
car la fin d'échéance pour les premières communes
concernées par un PPRI avec des mesures de mitigations est en 2011.
Si aucune action n'a été entreprise tant par
les collectivités territoriales que par les particuliers ou les
entreprises, ce n'est pas par un manque de volonté mais bien par un
manque d'information sur leurs obligations et leurs droits.
Les communes de Lunel et de Marsillargues, dont leur PPRI a
été approuvé en 2009, sont les premières à
avoir contacté l'unité risque de la DDTM à ce propos. Leur
proximité avec le département du Gard ayant surement joué
un rôle.
Tous comme dans l'Aude, ce sera l'État, dans
l'Hérault, qui se rapprochera des collectivités locales afin de
leur présenter le PPRI ainsi que les mesures de mitigation afin de faire
comprendre aux élus la nécessité d'entreprendre les
obligations incluses. Tout ceci afin qu'ils puissent à la fois mettre en
conformité leurs bâtiments et renseigner leurs administrés
lors des réunions publiques qu'ils sont tenus à faire tous les
deux ans.
Le risque inondation n'est bien entendu pas uniquement
apparent en France. De nombreux autres pays s'efforcent de protéger
leurs populations en créant ce qui peut être, même de loin,
l'équivalent de notre PPRI. Il sera traiter, dans cette partie, trois
pays dont deux se situent sur le continent européen (Suisse et Royaume
Uni) et le troisième sur le contient nord américain (États
Unis). Le choix de ces pays repose sur la volonté de connaître ce
qui est fait à l'étranger afin de pouvoir réfléchir
sur les méthodes employées en France. Cette sélection n'a
pas été arbitraire, elle dévoile tant une volonté
d'approche de la vision anglophone du risque que celle d'étudier la
gestion du risque inondation dans un pays qui est culturellement proche de
nous. Les trois cas étudiés reflètent trois
démarches différentes permettant de diffuser le risque inondation
auprès de leurs populations.