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La gestion du risque inondation sur le bà¢ti existant. Evaluation financière des mesures incluses dans le PPRI de Marsillargues et estimation de la demande en fond « Barnier »

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par Alexandre Martini
Université de Montpellier III Paul Valéry - Master I GCRN 2010
  

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1.1.2 Les cas concrets de l'Aude et du Gard

Le Gard et l'Aude ont tous deux vécus des crues meurtrières récemment. Ces événements, certes antérieurs à la loi Bachelot de 2003, ont fait prendre conscience à ces départements du risque qui existait sur leur territoire et qui était, jusqu'à cette date, pratiquement disparu des mémoires collectives. De ce fait, assez tôt, ils ont entreprit des travaux afin de prévenir le risque inondation et ainsi protéger leurs populations. L'arrivée des mesures de mitigation a également pris de l'ampleur dans ces départements et ils sont actuellement devenus les plus avancées sur ces sujets dans la région.

Avant d'expliciter les actions qui ont été prises dans ces départements il est utile de retracer les étapes qui ont permis le développement de la conscience du risque inondation et d'établir un rapide état des lieux des actions entreprises.

1.1.2.1 Caractéristiques des inondations de 1999 et de 2002

Suite à l'inondation de 1999, le conseil général de l'Aude a décidé de mettre en place un Syndicat mixte nommé Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et des Rivières (SMMAR). Le SMMAR accompagne les trois SAGE du bassin versant de l'Aude dans toutes les démarches techniques, administratives, ainsi que dans les études de terrain. Le SMMAR coordonne la mise en oeuvre des actions et harmonise les stratégies des SAGE sur l'ensemble du bassin versant. Il est composé des 438 communes de l'Aude, du conseil général et des 30 communes de l'Hérault.

Le programme majeur de ce territoire est le Programme d'action et de Prévention des Inondations (PAPI). Il a été signé en 2006 et se déroulera jusqu'en 2013. Le cout total de ce programme est de 80 millions d'euros et il est financé par sept acteurs de la gestion de l'eau2.

Le PAPI de l'Aude prévoit cinq axes :

· l'entretien de la mémoire du risque inondation par des actions de sensibilisation et d'information. (Montant de 0,72 millions d'euros) ;

· l'amélioration de l'alerte et du dispositif de sauvegarde. (Montant de 1,35 millions d'euros) ;

· le contrôle de l'urbanisation future et la mise en sécurité de l'habitat existant. (Montant de 0,8 millions d'euros) ;

· des travaux ralentissant les écoulements à l'amont des zones habitées : restauration des cours d'eau, rétablissement des champs d'expansion de crues, rétentions, confortement de déversoirs, ressuyage des basses plaines. (Montant de 41,43 millions d'euros) et

· des travaux de protection rapprochée des lieux habités : mise en transparence d'ouvrages, confortement ponctuel de berges, protections des lieux habités à l'amont des basses plaines. (Montant de 35,21 millions d'euros).

2 Les acteurs sont : Le SAGE du Fresquel, le SAGE de la basse vallée de l'Aude, le SAGE de la haute vallée de l'Aude, l'agence de l'eau, le conseil général de l'Aude, la région Languedoc Roussillon et l'Etat.

Vu l'importance de la somme mobilisée les crédits se répartissent chaque année afin de pouvoir suivre l'avancement des travaux. (Cf. figure 1)

Figure 1 Distribution réelle et estimée des financements du PAPI de l'Aude
Source : SMMAR

Les sommes engagées jusqu'en 2009 ne représentent que 21% du montant total alloué (17,25 millions d'euros) car ce sont des montants alloués pour des travaux de restauration des cours d'eau et pour des frais liés aux études opérationnelles. Les années 2010, 2011 et 2012 verront la naissance des grands travaux programmés et donc l'utilisation de la grande majorité des crédits.

L'Aude connait donc une action à l'échelle de son bassin versant homonyme. Le premier est approximativement le périmètre du deuxième ce qui rend les actions plus aisées à organiser. Le Gard ne connait pas ce cas de figure et doit déployer des moyens plus importants pour canaliser ses cours d'eau et protéger sa population.

Le Gard peut être concerné par deux types d'évènement pluvieux.

Le premier est nommé épisode cévenol car il nait d'une arrivée d'air chaud et humide provenant de la méditerranée. Cet air chaud, en arrivant sur les contreforts sud des Cévennes va s'élever, se refroidir et libérer de fortes précipitations en se condensant. L'épisode sera d'autant plus violent si à cela s'ajoute une « goutte froide » venant du Nord par le Massif Central ou par la vallée du Rhône.

Le second est appelé orage de plaine ou épisode méditerranéen. Il s'agit soit d'un épisode de pluie intense et soutenu quand une « goutte froide » se situe vers les îles des Baléares soit d'un orage en « V ».

Ces deux évènements se sont déroulés à de nombreuses reprises dans le Gard lors de cette décennie mais deux ont été particulièrement important et illustre à chacun le type d'évènement qui a été décrit.

Le premier, le plus important en terme de spatialité et de dommage, a eu lieu le 8 et 9 septembre 2002. Cet épisode cévenol a touché tout le flanc sud du Massif Central du Gard et a permis au Vidourle, à la Cèze et au Gardon de rentrer en crue. Les cumuls ont été important en amont de ces bassins versants et ont atteint jusqu'à 600mm sur la totalité de l'épisode. Les communes riveraines de ces cours d'eau ont donc subit des hauteurs d'eau importantes et des dégâts estimés à plus 1,2 milliard d'euros.

Le second évènement est survenu en septembre 2005. Cet épisode méditerranéen s'est déroulé en deux phases. La première, du 6 au 7 septembre 2005 a été la plus intense. Les cumuls les plus importants se sont situés sur l'amont du bassin du Lez dans l'Hérault, sur le bassin du Vistre au sud ouest de Nîmes et sur le Gardon à l'aval d'Anduze. La deuxième phase, le 7 et 8 septembre 2005, a connu des cumuls moins important mais il s'est principalement localisé sur le bassin du Vistre déjà saturé par le précédent épisode. Le cumul maximal a été atteint à Bezouce avec 529mm pour les deux épisodes de septembre 2005.

Comme pour l'Aude, ces évènements ont permis de faire renaitre la conscience du risque dans ces territoires qui croyaient être protégé par les aménagements réalisés.

Comme il a été dit précédemment, le Gard connait plusieurs bassins versant sur son territoire, les principaux étant, d'est en ouest, celui de la Cèze, du Gardon, du Vistre et du Vidourle. Dans ces conditions, même si un syndicat mixte a été crée en 2000, il n'est pas possible de réaliser une action globale.

De ce faite, il existe un Etablissement Public Territorial de Bassin (EPTB) pour chaque bassin versant et des mesures pour chacun d'entre eux.

Sur ces quatre EPTB, trois ont constitué un PAPI, le bassin de la Cèze n'étant
constitué que d'un contrat de rivière. Ces trois PAPI illustrent bien la réaction face aux
évènements qui se sont déroulés. Le PAPI du Vidourle et du Gardon ont

respectivement été signés en 2003 et 2004 soit juste après l'évènement de 2002. Une réaction qui a été semblable pour le Vistre puisque le PAPI de ce dernier date d'après la crue de 2005, en 2007.

Les aspects techniques de réduction du risque prévus dans les territoires de ces deux départements illustrent bien la volonté de réduire le risque inondation.

Ces PAPI, d'un montant allant de 40 à 60 millions d'euros, reprennent tous les mêmes volontés d'information et de conscientisation du risque auprès des populations. Ils engagent aussi des moyens sur l'amélioration des dispositifs de prévision de crue ainsi que des travaux sur les cours d'eau afin de réduire le risque inondation. Cependant les PAPI du Gardons et du Vistre se distinguent du troisième car ils ont tout deux prévus des moyens financiers afin de prévenir le risque en mettant en oeuvre des mesures de réduction de la vulnérabilité.

Par ces syndicats de bassin versant pour le Gard et par une démarche directe de l'État dans l'Aude, ces départements ont fait des efforts dans le domaine de la protection et donc de la réduction de la vulnérabilité.

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