Suite à l'inondation de 1999, le conseil
général de l'Aude a décidé de mettre en place un
Syndicat mixte nommé Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et des
Rivières (SMMAR). Le SMMAR accompagne les trois SAGE du bassin versant
de l'Aude dans toutes les démarches techniques, administratives, ainsi
que dans les études de terrain. Le SMMAR coordonne la mise en oeuvre des
actions et harmonise les stratégies des SAGE sur l'ensemble du bassin
versant. Il est composé des 438 communes de l'Aude, du conseil
général et des 30 communes de l'Hérault.
Le programme majeur de ce territoire est le Programme
d'action et de Prévention des Inondations (PAPI). Il a été
signé en 2006 et se déroulera jusqu'en 2013. Le cout total de ce
programme est de 80 millions d'euros et il est financé par sept acteurs
de la gestion de l'eau2.
Le PAPI de l'Aude prévoit cinq axes :
· l'entretien de la mémoire du risque inondation par
des actions de sensibilisation et d'information. (Montant de 0,72 millions
d'euros) ;
· l'amélioration de l'alerte et du dispositif de
sauvegarde. (Montant de 1,35 millions d'euros) ;
· le contrôle de l'urbanisation future et la mise en
sécurité de l'habitat existant. (Montant de 0,8 millions d'euros)
;
· des travaux ralentissant les écoulements
à l'amont des zones habitées : restauration des cours d'eau,
rétablissement des champs d'expansion de crues, rétentions,
confortement de déversoirs, ressuyage des basses plaines. (Montant de
41,43 millions d'euros) et
· des travaux de protection rapprochée des lieux
habités : mise en transparence d'ouvrages, confortement ponctuel de
berges, protections des lieux habités à l'amont des basses
plaines. (Montant de 35,21 millions d'euros).
2 Les acteurs sont : Le SAGE du Fresquel, le SAGE
de la basse vallée de l'Aude, le SAGE de la haute vallée de
l'Aude, l'agence de l'eau, le conseil général de l'Aude, la
région Languedoc Roussillon et l'Etat.
Vu l'importance de la somme mobilisée les crédits
se répartissent chaque année afin de pouvoir suivre l'avancement
des travaux. (Cf. figure 1)
Figure 1 Distribution réelle et estimée des
financements du PAPI de l'Aude
Source : SMMAR
Les sommes engagées jusqu'en 2009 ne
représentent que 21% du montant total alloué (17,25 millions
d'euros) car ce sont des montants alloués pour des travaux de
restauration des cours d'eau et pour des frais liés aux études
opérationnelles. Les années 2010, 2011 et 2012 verront la
naissance des grands travaux programmés et donc l'utilisation de la
grande majorité des crédits.
L'Aude connait donc une action à l'échelle de
son bassin versant homonyme. Le premier est approximativement le
périmètre du deuxième ce qui rend les actions plus
aisées à organiser. Le Gard ne connait pas ce cas de figure et
doit déployer des moyens plus importants pour canaliser ses cours d'eau
et protéger sa population.
Le Gard peut être concerné par deux types
d'évènement pluvieux.
Le premier est nommé épisode cévenol car
il nait d'une arrivée d'air chaud et humide provenant de la
méditerranée. Cet air chaud, en arrivant sur les contreforts sud
des Cévennes va s'élever, se refroidir et libérer de
fortes précipitations en se condensant. L'épisode sera d'autant
plus violent si à cela s'ajoute une « goutte froide » venant
du Nord par le Massif Central ou par la vallée du Rhône.
Le second est appelé orage de plaine ou épisode
méditerranéen. Il s'agit soit d'un épisode de pluie
intense et soutenu quand une « goutte froide » se situe vers les
îles des Baléares soit d'un orage en « V ».
Ces deux évènements se sont
déroulés à de nombreuses reprises dans le Gard lors de
cette décennie mais deux ont été particulièrement
important et illustre à chacun le type d'évènement qui a
été décrit.
Le premier, le plus important en terme de spatialité et
de dommage, a eu lieu le 8 et 9 septembre 2002. Cet épisode
cévenol a touché tout le flanc sud du Massif Central du Gard et a
permis au Vidourle, à la Cèze et au Gardon de rentrer en crue.
Les cumuls ont été important en amont de ces bassins versants et
ont atteint jusqu'à 600mm sur la totalité de l'épisode.
Les communes riveraines de ces cours d'eau ont donc subit des hauteurs d'eau
importantes et des dégâts estimés à plus 1,2
milliard d'euros.
Le second évènement est survenu en septembre
2005. Cet épisode méditerranéen s'est
déroulé en deux phases. La première, du 6 au 7 septembre
2005 a été la plus intense. Les cumuls les plus importants se
sont situés sur l'amont du bassin du Lez dans l'Hérault, sur le
bassin du Vistre au sud ouest de Nîmes et sur le Gardon à l'aval
d'Anduze. La deuxième phase, le 7 et 8 septembre 2005, a connu des
cumuls moins important mais il s'est principalement localisé sur le
bassin du Vistre déjà saturé par le
précédent épisode. Le cumul maximal a été
atteint à Bezouce avec 529mm pour les deux épisodes de septembre
2005.
Comme pour l'Aude, ces évènements ont permis de
faire renaitre la conscience du risque dans ces territoires qui croyaient
être protégé par les aménagements
réalisés.
Comme il a été dit précédemment,
le Gard connait plusieurs bassins versant sur son territoire, les principaux
étant, d'est en ouest, celui de la Cèze, du Gardon, du Vistre et
du Vidourle. Dans ces conditions, même si un syndicat mixte a
été crée en 2000, il n'est pas possible de réaliser
une action globale.
De ce faite, il existe un Etablissement Public Territorial de
Bassin (EPTB) pour chaque bassin versant et des mesures pour chacun d'entre
eux.
Sur ces quatre EPTB, trois ont constitué un PAPI, le
bassin de la Cèze n'étant
constitué que d'un contrat de
rivière. Ces trois PAPI illustrent bien la réaction face
aux
évènements qui se sont déroulés. Le PAPI du
Vidourle et du Gardon ont
respectivement été signés en 2003 et
2004 soit juste après l'évènement de 2002. Une
réaction qui a été semblable pour le Vistre puisque le
PAPI de ce dernier date d'après la crue de 2005, en 2007.
Les aspects techniques de réduction du risque
prévus dans les territoires de ces deux départements illustrent
bien la volonté de réduire le risque inondation.
Ces PAPI, d'un montant allant de 40 à 60 millions
d'euros, reprennent tous les mêmes volontés d'information et de
conscientisation du risque auprès des populations. Ils engagent aussi
des moyens sur l'amélioration des dispositifs de prévision de
crue ainsi que des travaux sur les cours d'eau afin de réduire le risque
inondation. Cependant les PAPI du Gardons et du Vistre se distinguent du
troisième car ils ont tout deux prévus des moyens financiers afin
de prévenir le risque en mettant en oeuvre des mesures de
réduction de la vulnérabilité.
Par ces syndicats de bassin versant pour le Gard et par une
démarche directe de l'État dans l'Aude, ces départements
ont fait des efforts dans le domaine de la protection et donc de la
réduction de la vulnérabilité.