2.2.3. LE MARIAGE DANS LE
CONTEXTE DE LUBUMBASHI.
La ville de Lubumbashi est une ville de création
coloniale et récente. Elle n'a pas existé au XIXè
siècle, bien que le site de Lubumbashi ait été
occupé avant la colonisation. Dès le début des
années 1900, une société est constituée à
Bruxelles en 1900 assurer la mise en valeur des richesses du sol et du
sous-sol. C'est soirée fut dénomée « l'Union
Minière du Haut Katanga » (UMHK), actuel Gécamines.
Les activités de cette entreprise ont commencé avec
l'exploitation de la mine de l'Etoile très riche en minerai de cuivre.
Le minerai de cuivre y est présent en grande quantité.
Pour des raisons propres à l'entreprise, elle
décide d'installer une fonderie près des chutes de la
rivière Lubumbashi qui lui fournit de l'eau en très grande
quantité. Les chutes lui offrait également la possibilité
de se ravitailler, énergie électrique. La fameuse cheminée
se construit. De cette fonderie, sortent des lingots de cuivre. En 1909, la
ville est créée sur papier, un quadrilatère de 20
Kilomètres carrés de forêts. La ville portait le nom de
« Elisabethville » (ou en néerlandais Elisabethstad)
d'après Elisabeth de BAVIERE (1876 - 1965), de venue reine de
Belgique.
De 1920 à 1928 la ville de Lubumbashi était
considérée comme une ville masculine essentiellement
constituée par la main d'oeuvre faite des hommes recrutés dans
toutes les régions périphériques de la ville ainsi que
dans le Ruanda - Urundi. A partir de 1930, suit e au phénomène de
regroupement familial, la ville de Lubumbashi aura un autre statut d'une ville
cosmopolite faite des hommes et des femmes venus de plusieurs horizons. A cette
époque, le mariage était une voie obligée pour toute
personne majeure car les colonisateurs belges, à la recherche croissante
de main d'oeuvre, se servaient des enfants des agents pour des services dans
les mines.
Actuellement, en R.D.Congo la loi fixe l'âge
légal au mariage à 18 ans pour les filles et 21 ans pour les
garçons.
La population de Lubumbashi est estimée à
1.628.388 d'habitants en 2009 alors qu'elle n'était que de 1.113.352 en
2003. Ce qui donne un taux d'accroissement moyen de 6,542%.
Cet accroissement ne s'est malheureusement pas fait
accompagné d'un plan de développement équilibré est
rationnel.
L'instabilité politique, la mauvaise gouvernance et la
crise économique ont non seulement accéléré l'exode
rural, mais aussi entraîné une affluence des habitants de
l'intérieur de la province et des provinces voisines de la province du
Katanga vers Lubumbashi, ville métropolitaine. Cette migration
intérieure concerne non seulement les hommes mais également les
femmes et les enfants. Les nouveaux venus dans la ville essaient autant qu'ils
le peuvent de s'adapter au nouveau mode de vie et abandonnent peu à peu
certaines pratiques telles que le mariage précoce.
Dans certaines familles, le mariage de la fille est devenue un
fonds de commerce. La valeur symbolique de la dot est occultée au profit
d'une transaction commerciale. La fille est partagée entre le
désir d'être « bien mariée » et l'amour
qu'elle éprouve pour son fiancé disposant des ressources
insuffisantes. Confrontée à ce dilemme beaucoup de fiancés
mettent les parents devant le fait accompli en provoquant une grossesse
prénuptiale ou en se mettant en ménage sans tambour ni trompette.
Avec l'émergence des unions informelles, il y a lieu de se demander si
ces unions ne sont qu'une étape vers un mariage officiel ou un rejet pur
et simple du contrôle social.
Si la plupart d'hommes et des femmes valorisent les unions
formelles à Lubumbashi, il faut reconnaître que certaines
personnes se démarquent du cadre normal. Ainsi, une femme peut devenir
deuxième femme d'un homme marié, on l'appelle aussi
deuxième bureau. L'homme dans ce cas la prend en charge et
reconnaît la paternité des enfants issus de cette union. D'autres
femmes, souvent plus éduquées, préfèrent s'engager
dans des unions sexuelles informelles pour poursuivre une carrière
professionnelle ou simplement pour se préserver d'un contrôle
conjugal excessif en cas de mariage traditionnel. Tout ceci, nous conduit
à parler de la polygamie urbaine telle que vécue à
Lubumbashi.
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