Section 2 : Enquête
DGCC-Opérateurs-Consommateurs
L'objectif de l'étude est de réaliser la
présence et les actions de la DGCC en matière d'inspection des
denrées alimentaires sur les opérateurs économiques et les
consommateurs finaux.
Dans le contexte de cette étude, réaliser la
présence et les actions de la DGCC sur le marché signifie
apprécier et analyser les changements de comportements des producteurs,
des distributeurs et des consommateurs générés par
l'intervention de la DGCC.
La démarche générale utilisée pour
analyser cette activité de la DGCC a suivi les étapes suivantes
:
Définition des hypothèses sur la base d'un
examen de la logique de la procédure légale d'inspection des
denrées alimentaires : des hypothèses ont été
construites sur les mécanismes de fonctionnement de la DGCC et donc des
effets attendus sur le « terrain » ;
Identification des domaines d'analyse prioritaire : les
différentes rencontres ont permis d'éclaircir les effets induits
par l'inspection ;
Référentiel de comparaison : l'analyse des
effets s'appuie sur le travail de compréhension des mécanismes
réels d'inspection des denrées alimentaires, mais aussi sur les
méthodes de dissuasion ;
Approche participative : la participation des Inspecteurs, des
opérateurs et des consommateurs a été significative dans
la réalisation de l'étude, et ce de diverses manières.
Les principaux outils qui ont été
mobilisés dans le cadre de cette étude et
développés plus loin sont des entretiens individuels avec des
Inspecteurs de la DGCC, notamment Monsieur François Xavier MEZUI
m'ALLOGHO (Inspecteur central des prix, Directeur de la Répression des
Fraudes et du Contentieux), Comment on pense le terrain, la motivation d'une
inspection et les objectifs à atteindre, deux séances ; Monsieur
Basile BAYEBI (Inspecteur central des prix, Chef de service de la
Répression des Fraudes), Comment on pense le terrain, la motivation
d'une inspection et les objectifs à atteindre, plusieurs séances
; Monsieur OTHA (Inspecteur central des prix, Chef de service du Contentieux),
la procédure du contentieux, mercredi 20 mai 2009 ; Monsieur BIKAPE
(Chargé de la réception), le fonctionnement de la
réception, mercredi 06 mai 2009 ; Monsieur Juste Parfait BIYOGHO
(Inspecteur central des
prix), le déclenchement d'une inspection des
denrées alimentaires, mercredi 06 mai 2009 ; Madame MEZUI (Inspecteur
central des prix, Directeur Adjoint de la Consommation), l'évolution de
la procédure d'une inspection des denrées alimentaires ; Monsieur
Aristide EDOWIZA (Inspecteur des prix, Chef de service de la Consommation), les
différentes étapes d'une réception, une séance ;
Madame Suzanne NSA (Docteur, Chef du service Laboratoire), l'instruction au
Tribunal, la concertation Inspecteurs du Contentieux/ Laboratoire en vue de
monter un dossier contentieux, une séance ; Monsieur Anex Rodrigue
NGOUONI (Inspecteur central des prix, Chef de service du Service provincial de
l'Estuaire), la démarche de liquidation d'un dossier contentieux.
De même, des enquêtes semi-directives ont
été réalisées avec un échantillon de 40
distributeurs de denrées alimentaires (12 gérants d'alimentation
générale, 10 gérants de caféhôtel-restaurant,
7 gérants d'épicerie, 5 gérants de poissonnerie, 3
gérants de boucherie, 3 gérants de boulangerie) ; 25
consommateurs physiques, la présence effective de la DGCC sur le
terrain, du lundi 18 au vendredi 22 mai 2009. Lors des entretiens avec ces
derniers, certaines questions ont été posées telles que
:
Connaissez-vous la DGCC, ses attributions, ses missions et ses
actions ?
Quelle est votre réaction lorsque vous constatez que vous
avez acheté un produit de mauvaise qualité ou
périmé ?
Quelles sont vos principales relations avec la DGCC ?
La principale technique dite « étude qualitative
»3consistait à collecter et à analyser les
comportements et les motivations des uns et des autres dans la
possibilité d'appréhender intégralement le processus
d'inspection. Elle a permis d'explorer le problème en partant d'aucun a
priori. Elle était incertaine quant à son issue, mais
néanmoins nous a conduit à des hypothèses
vérifiables qualitativement. En faisant usage des techniques mixtes
(entretiens libres et semi-directifs), nous commencions par interroger
librement nos interlocuteurs puis à poursuivre sur un autre champ
dès que l'on sentait le thème initial épuisé par
des entretiens semi-directifs. La consigne de départ permettait à
l'enquêté de s'exprimer sans véritable repère autre
que les siens. Il interprétait donc le sujet à partir de son
propre cadre de référence. Ce qui nous guidait vers la mise en
évidence de l'environnement de notre thème, des facteurs qui
l'influencent. A l'égard de l'interviewé, nous adoptions une
attitude de compréhension, d'écoute attentive, de non critique,
de non-jugement, de bienveillance et de non-directivité
pour éviter toute induction. Par exemple pour la
connaissance de la DGCC, l'objet était les possibilités de
recourir à une structure de répression, la formulation de la
consigne était : « Pourriez- vous me parler de votre
réaction face à un produit de mauvaise qualité ou
périmé ? »
Pour avoir davantage de réponses aux opinions,
attitudes et comportements de nos interviewés, nous procédions
à la technique de reformulation telle que le miroir qui reprend mot
à mot une opinion avec un ton interrogatif ; le résumé qui
reprend l'essentiel de ce qui a été dit en une formule plus
concise. Et la question de reformulation qui transforme une affirmation en
question : « tous les contrôles effectués par les
différents ministères sont nécessaires pour
améliorer la qualité des denrées alimentaires, mais ils
sont lourds de conséquence sur nos activités, contrairement
à une action commune qui pourrait contribuer à nous rassurer
quant à leur issue » donne « oui, je comprends, vous
préférez qu'ils travaillent tous ensemble ? »
Durant les entretiens, il a été aussi fait usage
des questions neutres (qu'entendez- vous par les contrôles et les
enquêtes sont nécessaires pour améliorer le quotidien des
consommateurs ?) et des synthèses partielles pour relancer la
conversation. La durée des entretiens, se situant entre 30 minutes et 1
heure, variait en fonction du thème proposé et de la
compétence des interviewés (la maîtrise de leur sujet). Les
contraintes de temps nous ont obligé à recourir à limiter
nos différents échantillons, selon que nous tentions d'explorer
le problème, de trouver des solutions et de les tester pour une prise de
décision. Nous ne disposions que de quelques notes prises lors des
entretiens papier/ crayon, la seule technique d'analyse a été le
résumé. Elle a consisté en une première lecture des
notes prises pour avoir une vision d'ensemble, une seconde lecture des notes,
plus analytique, permettant d'isoler les unités de sens, les
idées thématiques et une troisième lecture nous conduisait
à analyser chaque unité de sens, à souligner l'idée
directrice et les expressions qui mettent en évidence chaque argument,
à mettre entre crochets ce qui n'avait pas beaucoup
d'intérêt. Les thèmes des entretiens ont par
conséquent servi de canevas, de plan d'analyse et de
rédaction.
Notre préoccupation majeure était
d'apprécier et d'analyser la procédure d'inspection des
denrées alimentaires en République Gabonaise par la
DGCC.
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