I.2.2.2. Appartenance ethnique de la femme
L'ethnie, qui est un lieu de reproduction des us et coutumes,
joue également un rôle important dans l'explication de la maladie
des enfants. L'ethnie a un impact sur l'état nutritionnel des enfants
à travers les habitudes alimentaires, les modes de socialisation.
Certaines ethnies sont réticentes aux services de soin de santé
moderne. D'autres sont réticentes quand à la consommation de
certains aliments (les oeufs, la viande de boeuf...), soit disant porteurs de
malheur. Dans cette situation, les enfants sont nourris aux féculents et
aux tubercules pauvres en vitamines. Or, ce sont ces aliments riches en
protéines qui devraient maintenir l'état nutritionnel des
enfants.
L'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état
nutritionnel des enfants est saisi en termes de changement de
mentalités, d'attitudes et de comportements. Les mères
instruites, en raison de leurs connaissances, de leurs aptitudes et de leur
réceptivité aux valeurs modernes, adoptent des comportements en
rupture avec la tradition, bénéficient d'un statut social plus
favorisant et font un meilleur usage des services de soins de santé
(Caldwell, 1979). Plus la femme est instruite, plus l'appartenance ethnique n'a
pas d'influence sur elle. La femme crée un environnement propice
à la santé des enfants en espaçant les naissances, en
assurant à leurs enfants un bon état nutritionnel et en les
conduisant dans les formations sanitaires lorsque le besoin se fait sentir.
I.2.3. Les facteurs socio-économiques
Le niveau de vie économique du ménage qui peut
être saisie à travers le revenu, a une influence sur l'état
nutritionnel des enfants. Mais, Caldwell (1986 :76) démontre que :
« il serait raisonnable de postuler que la mortalité infantile
est une fonction systématique décroissante du revenu individuel,
abstraction faite des mesures de santé publique en vigueur ».
L'état nutritionnel des enfants qui est une des causes de
mortalité des enfants, ne dépend pas seulement des soins
sanitaires et de l'hygiène, il est aussi tributaire du niveau de vie
économique3. Certains auteurs ont prouvé que
l'éducation de la mère apparaît comme `'Proxy'' du revenu
et en tant que telle est associée à l'amélioration des
conditions de survie des enfants aussi bien en milieu urbain qu'en milieu
rural, quel que soit le niveau de développement atteint (Schultz, 1982).
Le capital humain incorporé dans l'homme permet d'accroître la
productivité du travail humain : il s'agit en fait de l'éducation
et de la santé qui ont un double caractère d'être une
fonction de production de revenu. Certains chercheurs pensent que : « le
développement économique pouvait être une condition
suffisante pour faire reculer la mortalité des enfants, mais qu'il
n'était plus une condition nécessaire » (Tabutin, 1995).
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