1.2.2. Les facteurs socio-culturels
Les facteurs culturels ont leur importance dans le
comportement notamment des mères vis-à-vis des enfants en cas de
maladie. Selon Gérard (1995), le culturel se définit comme «
un ensemble de normes, d'images, d'habitudes, d'idées de pratiques
quotidiennes, etc., procurant au sujet des cadres de pensées et de
pratiques qui sont reconnues et valorisées socialement et, tout au
moins, en adéquation avec la vie sociale et
le système de valeurs »2.
Cette définition constitue la pièce maîtresse autour de
laquelle s'articule le désir d'agir humain. De ce point de vue, les
facteurs culturels agiront sur l'état nutritionnel des enfants par
l'entremise des normes et des valeurs qui régissent les
différents domaines de la vie sociale des individus (Akoto, 1993).
L'attachement des individus à leur culture les conduit de fois à
adopter des comportements par rapport à ces normes et valeurs,
même si celles-ci peuvent compromettre leur santé ou celle de
leurs enfants. Dès lors, les déterminants culturels peuvent avoir
un impact important sur le comportement affectif et nutritionnel de la
mère vis-à-vis de l'enfant et sur les soins qui lui sont
donnés (Akoto et Hill, 1988).
I.2.2.1. Appartenance religieuse de la femme
Des chercheurs ont tenté d'expliquer les variations de
l'état nutritionnel des enfants selon la religion par des pratiques, des
attitudes, des croyances et des comportements. La religion est un ensemble de
croyances et pratiques représentées ou non par un groupe
organisé qui adhère à des dogmes religieux ou spirituels
déterminés. Elle est également un système qui
véhicule un certain nombre de valeurs et de normes, qui régit la
vie des fidèles sur les plans comportemental, physiologique et psychique
(Rakotondrabe, 2004).
La religion peut se révéler également
comme un facteur de différenciation de la malnutrition des enfants. La
conclusion de ces différentes études montre que, les enfants des
femmes chrétiennes ont un faible taux de malnutrition que les enfants
des femmes sans religion. Mais, des études dans certains pays comme le
Kenya, le Sénégal, le Lesotho et le Cameroun par exemple, ont
montré que les enfants des femmes chrétiennes courent le risque
de mortalité avant le cinquième anniversaire de 15 à 73 %
respectivement que les enfants des femmes adeptes ou d'autres religions (Akoto
et Tabutin, 1989 ; Akoto, 1992).
L'impact de la religion sur l'état nutritionnel des
enfants s'exerce à travers les comportements et les pratiques
alimentaires. La religion amène l'individu à accepter ou non
certaines pratiques en matière de soins de santé. Nous pouvons
par exemple, citer chez certaines femmes le refus de transfusion sanguine ou de
vaccination de leurs enfants à cause de leur affiliation religieuse.
2 GERARD H., `' Pour une reconstruction sociologie des faits de
la population'' In La sociologie des populations. Gérard Hubert
et Piché Victor (eds), AUPELF/UREF, Québec, Canada, 1995, p48.
Depuis une décennie, les Eglises ne cessent de pousser
comme des champignons. La montée vertigineuse de ces différentes
Eglises a modifié le mode de vie des centrafricains. La
non-réglementation rigoureuse des Eglises en Centrafrique donne lieu
à la prolifération des Eglises dont la doctrine interdit
l'accès aux soins médicaux, en cas de maladie. Tandis que
d'autres religions, prône une bonne éducation nutritionnelle
à travers la scolarisation et l'alphabétisation. L'instruction
permet aux femmes chrétiennes d'adopter de nouveaux comportements et de
rompre avec certaines pratiques traditionnelles néfastes à la
nutrition des enfants, et d'être sensibilisée au problème
d'hygiène alimentaire (Ntsame, 1999).
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