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Une institution culturelle dans le champ de la professionnalisation d'acteurs culturels : le Palais de Tokyo et son projet de Licence en apprentissage médiateur jeune public

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par Vincent Gicquel
Université Paris XII, Faculté des Sciences de l'éducation et des sciences sociales - Master professionnel Sciences de la sociéte, mention Travail, Education, Formation, spécialité Conduite de projets et management 2006
  

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3.3.3 Développer des situations de travail apprenantes

Construire un parcours formateur avec l'entreprise et développer le tutorat permettront entre autres de développer des situations de travail apprenantes. Pour Ch. Darvogue et D. Noyé64(*), le travail permet toujours d'apprendre. La conception des formations en alternance comme celle pilotée par le Palais de Tokyo reprend cette idée que le travail est facteur d'apprentissage. Mais pour ces deux auteurs, certaines situations favorisent plus particulièrement les apprentissages. Ils proposent 5 lois de l'apprentissage au travail :

· 1ere loi : on apprend au travail si le travail a du sens.

Pour Ch. Darvogue et D. Noyé , « comprendre et apprendre sont étroitement liés ». Ils considèrent que pour progresser, « le salarié a besoin de saisir la signification de ce qui est fait, la raison d'être des activités [de l'entreprise] ».

· 2eme loi : on apprend au travail si on se donne des objectifs de performance ambitieux.

Pour nos deux auteurs, « les objectifs de performance ambitieux sont des déclencheurs de progrès ». En produisant de la qualité, le salarié construit sa qualification et se construit lui-même.

· 3eme loi : on apprend si la situation de travail appelle et active des processus cognitifs

« Pour se développer, les processus mentaux doivent être utilisés et souvent aiguillonnés. Les aptitudes sont de rares choses qui augmentent quand on les utilise. Il est donc essentiel de concevoir des situations de travail  [apprenantes] ».

· 4eme loi : on apprend au travail les uns des autres

« Le groupe auquel on appartient est un lieu d'apprentissage. Cette façon d'apprendre est accentuée lorsque le management des compétences est organisé de manière volontariste ».

· 5eme loi : on apprend au travail en y prenant des responsabilités

« L'exercice de la responsabilité implique de mener une réflexion pour se donner des objectifs et pour se préparer à réaliser certaines activités. Il se manifeste aussi par l'autoévaluation de ce que l'on a réussi et par l'analyse des difficultés rencontrées. C'est cette information en retour qui permet de décider, de modifier le tir afin de mieux ajuster son action. Il y a là une boucle d'apprentissage dans cet enseignement : objectif, préparation ; réalisation, évaluation. »

Pour respecter ces cinq lois définies par Ch. Darvogue et D. Noyé, dans le cadre de l'alternance, il est nécessaire que l'entreprise d'accueil de l'apprenti s'implique pour lui donner des situations de travail apprenantes. Même si des entreprises ou du moins des maîtres d'apprentissage, ont conscience de cette nécessité, pour d'autres prendre un apprenti constitue avant tout un avantage financier puisque celui-ci est moins rémunéré qu'un salarié normal. Pour éviter cette situation où les entreprises seraient plus consommatrices que productrices de compétences, l'organisme de formation en alternance, en l'occurrence, le Palais de Tokyo doit donc prendre le temps de construire un parcours formateur avec les entreprises et donc de développer le tutorat, outil indispensable au suivi des activités des apprentis et à la construction de leurs compétences.

Nous avons pu voir la nécessité d'adopter les outils de la démarche compétences que sont les référentiels d'activités, de compétences et de formation pour rendre cette formation professionnalisante. La construction de ces référentiels et du profil professionnel visé, nous permettent désormais d'avoir une vision claire des activités du médiateur jeune public et des compétences que l'apprenti devra acquérir pour pouvoir se dire professionnel. Ces référentiels ont également aider à la construction du référentiel de formation même si la construction de celui-ci était déjà bien amorcé avant même que soit élaboré le référentiel d'activités. Ces outils devront néanmoins certainement être adaptés aux exigences du CFA-PAE qui souhaite en faire des outils de liaison en ligne pour suivre et évaluer le parcours des apprentis. Nous avons ensuite pu voir quelques conseils qui permettront de favoriser la construction de compétences au cours de la formation et qui concernent notamment le savoir-agir, le vouloir-agir, et le pouvoir-agir, et également les cycles de construction de compétences et l'apprentissage expérientiel. Tous ces aspects me semblent essentiel pour rester en permanence dans cette logique de professionnalisation tout comme l'est l'importance de construire avec les entreprise d'accueil le parcours des apprentis.

* 64 Darvogue Ch., Noyé D., Organiser le travail pour qu'il soit formateur, INSEP Consulting.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld