3.3.2.4 Les limites du tutorat
Les difficultés d'exercice, compensées toutefois
par une attirance pour la fonction placent les tuteurs au sein de
contradictions internes. De l'improvisation à la construction d'un
accompagnement rationnel, le tutorat fait appel à une combinaison de
ressources complexes. Il nécessite de la part du tuteur une
capacité à organiser sa propre activité. On remarque
notamment que ceux qui n'ont pas une très grande lisibilité de
leur travail ont tendance à restreindre la fonction tutorale à
une relation interpersonnelle, gérée le plus souvent sur le mode
affectif.
L'expérience montre que, de façon
générale, le tutorat prend beaucoup de temps pendant et hors du
travail. Pour beaucoup, il est perçu comme du temps volé à
soi-même et à la structure à laquelle ils appartiennent, au
regard des impératifs de production qu'ils ont à gérer.
L'équilibre à trouver entre objectif de
production et objectif de qualification constitue un exercice difficile. Par
ailleurs, la reconnaissance affectée à cette mission est purement
symbolique. La reconnaissance institutionnelle n'existe pas en terme financier
notamment ; celle dont ils bénéficient, est une
reconnaissance d'estime. Pourquoi être tuteur alors ?
Peut-être pour trouver un espace de réflexion sur son propre
travail, qui souvent ne leur est pas accordé ailleurs
Ainsi, nous avons pu voir l'importance que peut avoir le
tutorat dans une formation en apprentissage. Ce tutorat peut-être
difficile à mettre en place car il nécessite un investissement
des tuteurs dans leur nouvelle fonction. Toutefois, le management du tutorat
semble apparaître pour beaucoup comme une des clés de la
réussite des formations en apprentissage.
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