III L'hypothèse de Yirmiya et al., (1996).
Yirmiya et al. (1996) suggèrent une dissociation dans
le développement de la théorie de l'esprit en fonction du type
d'états mentaux. Le développement de certains états
mentaux se ferait de façon plus précoce que d'autre car demandant
moins d'aptitudes cognitives.
1. Une tâche
particulière de théorie de l'esprit : la tromperie.
a. Introduction
Comme nous l'avons vu précédemment, le
mécanisme de la théorie de l'esprit (ToMM) proprement dit
(Baron-Cohen, 1995) permet d'inférer l'ensemble des états mentaux
à partir du comportement, c'est-à-dire d'utiliser une
théorie de l'esprit. Il permet de se représenter l'ensemble des
états mentaux épistémiques tels que faire semblant,
croire, imaginer, rêver, tromper, ect. Baron-Cohen (1995) met ces
différents états mentaux sur un même plan et
présuppose qu'ils se développent en même temps puisqu'ils
sont tous dépendants d'un même mécanisme.
Afin d'étudier le développement de la
théorie de l'esprit, on étudie le développement de ces
différents états mentaux. L'état mental le plus
expérimenté est celui de croire notamment avec les tâches
de fausses croyances. Ainsi, de nombreuses épreuves de théorie de
l'esprit sont en fait des tâches de fausses croyances (le «test des
Smarties », le« test de Sally et Anne»,
le « test des histoires étranges », le
« Théorie of Mind test » de Muris et al., (1999)).
Depuis peu, un autre type de test est plus fréquemment
utilisé, ce sont les tâches de tromperie. Ainsi selon Oswald et
Ollendick (1989), un déficit en tromperie serait un exemple de la
manière dont le déficit de théorie de l'esprit dans
l'autisme affecte le comportement dans le monde réel. Sparrow, Balla et
Cichetti (1984) ont montré une corrélation forte entre une
épreuve de tromperie (the penny hidding game), une tâche de
fausses croyances (test de compréhension de croyances) et une mesure du
comportement social. Ce même constat a été posé par
Oswald et Ollendick (1989). Les résultats de leurs expériences
indiquent que la capacité à tromper apparaît en même
temps que la capacité à comprendre les fausses croyances, soit
vers 3 ans. Ceci semble tendre vers l'hypothèse de Baron-Cohen
(1995) : les différents états mentaux se développent
en même temps et sont à considérer sur un même niveau
de théorie de l'esprit.
La compréhension de la théorie de l'esprit
pourrait aussi se faire en étudiant la capacité à
tromper.
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