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Le projet de loi sur les partis politiques au Maroc

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par Hassan Bentaleb
Université Montpellier 1 - Master recherche en science politique 2005
  

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2- La participation de l'Etat au financement des compagnes électorales 

La participation de l'Etat au financement des compagnes électorales constitue une autre forme de subvention en faveur des partis politiques. Il se différencie des autres subventions par son aspect occasionnel, puisqu'il est attribué à chaque échéance électorale. Cette échéance a été limitée, selon la constitution de 1996, à 5 ans pour les élections parlementaires et à 6 ans pour les élections municipales.

La participation de l'Etat prend la forme d'une somme d'argent définit pour chaque échéance électorale. Il est distribué selon les résultats électoraux ou à partir d'une somme limitée aux voix obtenues.

En Grande-Bretagne et en Suisse, il n'existe aucune participation de l'Etat au financement des compagnes électorales, sauf que les partis britanniques peuvent bénéficier de la gratuité des courriers destinés à la propagande électorale, ainsi que les salles publiques, afin de faire leurs meetings électoraux. A l'inverse, en Italie, le remboursement des partis politique, à l'occasion des élections législatives, européennes et régionales, et les référendums populaires reste la seule forme de soutien public à l'égard des partis politiques italiens. En Espagne, le gouvernement prend en charge les dépenses des compagnes électorales, à chaque élection nationale, municipale, ou européenne. Les sommes accordées aux partis politiques, à l'occasion des élections législatives, prennent en compte le nombre de sièges et de voix obtenus. La loi espagnole possède aussi des dispositions avantageuses réservées au financement des publicités électorales.

Au Maroc, le soutien donné par l'Etat, ne peut être considéré comme un soutien aux élections, mais un soutien aux partis politiques, pour faire face aux dépenses des compagnes électorales. C'est pour cette raison que les candidats ne bénéficient pas de soutien, et surtout les candidats indépendants.

Ce soutien public n'englobe pas toutes les échéances électorales, il se limite aux élections municipales et législatives et exclut les élections législatives de la deuxième chambre, ainsi que les élections partielles destinées à remplir une chaise parlementaire vide à cause du décès de son propriétaire, ou suite à l'annulation des résultats d'un district électoral.

Ce soutien a été organisé selon les dispositifs du décret n° 2.92.721 du 28 septembre 1992, et ce sont les mêmes dispositifs que le code des élections va raffermir : l'Etat participe au financement des campagnes conduites par les partis politiques participant aux élections municipales ou législatives.

Cette participation de l'Etat est destinée aux dépenses concernant l'affichage, les documents électoraux, et les rassemblements électoraux. La somme totale accordée par l'Etat est définie par décret fait par le Premier ministre, selon une proposition du ministre de l'Intérieur, de la Justice, et des Finances à l'occasion de chaque échéance électorale. Mais d'autres parties sont aussi consultées à l'image de la commission nationale des élections et jouent un rôle capital dans la définition de la somme allouée aux partis.

La distribution de cette subvention est le travail d'une commission spéciale qui doit respecter certains critères définis par l'article 27 du décret 2.92.721, à propos du nombre de candidats, le nombre de voix, et enfin le nombre de sièges gagnés par chaque parti politique. Il faut souligner que la distribution de la subvention selon le chapitre 4 du même décret se fait en quatre étapes : la première, limitée à 20% de la subvention, est distribuée avant la fin de la date de déposition de candidatures, ce qui veut dire que chaque parti voulant participer aux élections peut bénéficier de subvention sans tenir compte de son implantation géographique, ni de sa représentation au Parlement ou dans d'autres institutions représentatives. Ce même parti à le droit de se retirer de l'élection avant même sa fin, et personne n'a le droit de l'obliger à rester, ni même de l'obliger à rendre les sommes qu'il a bénéficiées, puisqu'il n'y a pas une loi qui pénalise ce genre de comportement. Ce qui laisse les portes grandes ouvertes aux partis qui veulent seulement bénéficier de subventions sans pour autant participer à l'élection.

Après la fin de la déposition des candidatures, les partis politiques bénéficient du deuxième volet de la subvention limitée à 30% de soutien. Le critère de distribution est le nombre de candidats de chaque parti. En réalité, cette étape transforme les partis politiques en « entreprises politiques », avec la vente des accréditations sans s'intéresser aux siéges.

Si 50% de la somme des subventions se distribue avant la participation effective des partis au scrutin, la deuxième moitié (50%) se distribue après les élections selon deux critères :

- le premier concernant les sièges gagnés par chaque parti politique (25%).

- le deuxième concernant les voix obtenues sans compter les voix des candidats qui n'ont pas passé la barre 5% des voix (25%).

Cette procédure va être changée avec les élections de septembre 2002, puisque le nouveau critère pour avoir de subvention sera (50%) des voix et (50%) des siéges, avec annulation de toute possibilité pour les partis politiques de bénéficier de soutien avant le scrutin, sauf des crédits accordés à certains partis politiques.

En jetant un coup d'oeil aux décisions du Premier ministre prises avant les élections législatives et municipales de 1992 et 1993, on trouve que les sommes dépensées par l'Etat est de 120 millions de DH (60 millions pour chacune). Cette somme va atteindre le chiffre de 210 millions DH, pour les élections municipales de 1997, et 120 millions DH pour les élections législatives. Ce qui veut dire que les élections législatives de 1997 ont coûté autant que les élections législatives et municipales de 1992 et 1993 réunies.

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