Gestion de la relation entre les professionnels de l'information et leurs prestataires de services : adaptation de l'offre à la demande( Télécharger le fichier original )par Amélie JONCHERAY Université Catholique de l'Ouest - Angers - Maitrise de Documentation et Sciences de l'information 2005 |
2 - Le marché de l'externalisation documentaire
Ces chiffres sont à nuancer car seules trois agences d'abonnements ont répondu à l'enquête, quant à l'activité de numérisation, elle ne représente en valeur absolue qu'une seule société. 2 - 2 - Les acteurs impliqués dans la relation documentaliste - prestataire2 - 2 - 1- Les donneurs d'ordre L'externalisation documentaire représente un coût important pour une entreprise. C'est pourquoi, comme le montre l'enquête, les services de documentation y ayant recours sont très majoritairement, soit 81,82% des personnes interrogées, rattachés à de grands organismes employant au minimum cent salariés. Pour beaucoup, l'externalisation représente une décharge de travail et cela est en partie vrai, cependant elle engendre aussi une nouvelle tâche d'encadrement. Ce suivi du prestataire est essentiel pour orienter convenablement le travail demandé et éviter les déceptions. Après le dépouillement des résultats, il apparaît que dans la plupart des cas, soit 33,33%, un membre de l'équipe est désigné pour suivre un seul travail sous-traité. Ce chiffre reflète la volonté des centres de documentation de bien gérer le suivi des fonctions externalisées en permettant à la personne en charge de n'être centrée que sur cette tâche et non pas d'en suivre plusieurs parallèlement. Elle sera plus attentive et concentrée dans la relation au prestataire. Les chefs de service sont quant à eux, 29,17% à suivre leurs fournisseurs. En valeur absolue, cela représente seulement une différence d'une réponse avec l'observation précédente. Cette proportion reste donc importante et paraît justifiée puisque, généralement, ce sont les responsables du service qui prennent la décision finale d'externaliser, parfois en relation avec la direction de l'organisme ou le service financier car ce sont eux qui contrôlent et valident le budget du service. L'implication des responsables de la structure documentaire montre que la prestation est importante pour le centre et qu'elle peut avoir une dimension stratégique. Les abonnements par exemple, sont un enjeu primordial car les informations publiées dans les revues professionnelles représentent une source majeure de données pour les organismes. Auparavant, les chefs de service pouvaient donc être amenés à suivre de près les éditeurs mais le recours aux agences d'abonnement a allégé la gestion administrative des périodiques. Les responsables de service continuent néanmoins de superviser leur sous-traitant. Il faut ajouter que deux documentalistes ont coché la réponse « autre » en précisant qu'elles étaient seules dans leur service et donc qu'elles géraient le suivi des prestations bien qu'elles n'aient pas le statut de chef de service. Cette situation entraîne de fait l'implication de la documentaliste en charge du service dans la relation avec le prestataire, en revanche, elles ne participent pas forcément à la décision d'externaliser une fonction qui peut rester au choix de la Direction. Par ailleurs, dans 8,33% des cas, n'importe quelle personne du centre de documentation supervise les fonctions traitées à l'extérieur. Cela pourrait, à terme, être néfaste pour le service puisque le suivi des prestations peut paraître moins rigoureux et donc on pourrait constater que des sous-traitants sont moins bien orientés dans leurs travaux. La qualité des réalisations risquerait alors d'en pâtir ainsi que le contact qui se noue avec les prestataires. De même, 16,67% des documentalistes interrogés ont répondu qu'un seul membre du service de documentation supervisait l'ensemble des travaux externalisés lorsqu'il y en avait plusieurs. Toutefois, cette proportion montre que l'on a une volonté de suivi rigoureux qui ne souffre pas du fait qu'il y ait plusieurs prestations. Il faut également préciser que dans ces deux cas là, le service de documentation externalise peu de tâches, seulement deux dans la majorité des cas. 2 - 2 - 2 - Les prestataires Parmi les répondants, plus de la moitié affirment travailler dans une entreprise spécialisée comptant plusieurs salariés, un consultant a également répondu à l'enquête. Enfin, on note la présence de deux documentalistes indépendants. De par leur fonction, les prestataires sont parfois appelés « infomédiaires » puisqu'ils font le lien entre leurs clients et les informations, ou pour les agences d'abonnement avec les éditeurs. Pour cela, ils doivent connaître les besoins de leurs clients si bien que, lors de la réalisation d'un travail, les prestataires mobilisent un personnel spécifique pour être en contact avec les clients et gérer avec eux le suivi des prestations demandées. Ainsi, les trois quarts des sous-traitants ayant répondu à l'enquête affirment que chaque client est en contact avec une seule personne de leur société. Dans les entreprises comptant plus de vingt-cinq salariés, la personne en charge de ce suivi peut avoir une fonction particulière et exercer son activité au sein d'un service spécifique comme c'est le cas dans les grandes agences d'abonnements, telles EBSCO et SWETS. Ces employés sont gestionnaires de comptes ou encore appartiennent à un service satisfaction qui suit notamment leurs réclamations. Ce chiffre important montre la volonté des prestataires d'accompagner leurs clients tout au long des étapes de réalisation des travaux et de personnaliser le contact établi. Cette volonté de personnalisation doit être réciproque, c'est-à-dire que les prestataires doivent également n'être en contact qu'avec un seul membre de la société cliente. Or on l'a vu, cela n'est pas systématique puisque 8,33% des services de documentation ne délèguent pas cela à une personne précise. Toutefois, la majorité des sous-traitants ont déclaré être, généralement, en contact avec les chefs de services de documentation. Ce résultat corrobore en partie les réponses des documentalistes concernant les personnes en charge du suivi des prestations car ils étaient 29,17% à affirmer que ce sont les responsables de service qui encadrent les fonctions documentaires.
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