CONCLUSION
Ainsi, l'information a acquis une dimension stratégique
et est alors devenue un bien marchand. C'est pourquoi, les structures
documentaires et les bibliothèques, travaillant au coeur de
l'économie de l'information, sont de plus en plus régies comme
n'importe quel secteur économique. La demande croissante de
rentabilité pousse ces services à se tourner vers des
sociétés extérieures pour faire réaliser des
produits et services. Ces évolutions économiques ont fait
émerger un marché en plein essor, celui de l'externalisation
documentaire. Dès lors, les professionnels de l'information doivent
maîtriser de nouvelles compétences. En effet, de l'analyse des
besoins jusqu'au suivi des prestataires, les documentalistes doivent appliquer
à leur secteur d'activité des méthodes et techniques
couramment utilisées dans d'autres domaines et apprendre à
piloter une contribution extérieure. Ils ne doivent pas
déléguer totalement les tâches sous-traitées
à leurs prestataires. Par ailleurs, ceux-ci peuvent les aider à
mettre en place l'organisation de suivi ou planifier des rencontres afin
d'organiser la supervision de la mission. Néanmoins, la phase d'analyse
de leurs besoins par les clients ne doit pas être assumée par les
fournisseurs. Ils n'étudient les attentes des professionnels de
l'information que pour mettre en place une offre de services. Le partenariat
s'établit à partir de la contractualisation de la relation afin
d'encadrer juridiquement les protagonistes. La confiance mutuelle contribue
également à renforcer cette collaboration et l'individualisation
des rapports optimise le service fourni grâce à une
compréhension réciproque. A partir de là, la contribution
extérieure peut se concrétiser par l'utilisation des
procédés de la conduite de projet. L'un des objectifs de
l'externalisation étant d'obtenir un service au meilleur rapport
qualité/prix, prestataires et professionnels de l'information doivent
adapter le produit aux attentes des usagers des structures documentaires. Cela
nécessite une bonne communication et écoute entre les acteurs. La
mesure de la satisfaction du besoin est l'aboutissement de la
coopération. Chaque partie évalue le service fourni d'autant plus
que le prestataire a une obligation de résultat vis-à-vis de la
structure cliente. Cette étape est primordiale et peut mener un
documentaliste à cesser son partenariat. L'idéal étant
bien entendu de prolonger la collaboration pour profiter des
bénéfices d'une bonne connaissance mutuelle permettant alors, de
mieux adapter les services aux besoins des usagers.
Le recours à des entreprises de services
représente une perspective inquiétante pour certains
professionnels de l'information. Ils voient dans cette pratique une menace pour
leur activité et une perte de savoir-faire en interne. Pourtant, la
présence dans une entreprise d'un documentaliste devrait rester
nécessaire puisque, connaissant ses usagers, il resterait un
intermédiaire indispensable pour obtenir des prestations parfaitement
adaptées.
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