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Gestion de la relation entre les professionnels de l'information et leurs prestataires de services : adaptation de l'offre à la demande

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par Amélie JONCHERAY
Université Catholique de l'Ouest - Angers - Maitrise de Documentation et Sciences de l'information 2005
  

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2 - 3 - Mettre en oeuvre la relation

La mise en place de la collaboration relève du savoir-faire et du « savoir-faire-faire », le documentaliste ne réalise plus le service mais en conserve la maîtrise. En effet, le professionnel de l'information ne fait pas une confiance aveugle à son prestataire, il doit organiser le suivi de ce dernier, piloter sa mission et valider progressivement les réalisations. Cela sort du cadre traditionnel de ses missions de documentaliste et requiert d'autres compétences. Le donneur d'ordre peut utiliser les méthodes de la conduite de projet, bien que les professionnels de l'information ne se soient pas encore appropriés celles-ci. L'enquête démontre ainsi que seules six structures documentaires mettent en place une instance collective de gestion de la mission : le comité de pilotage et/ou un groupe de validation des résultats. L'une de ces structures dispose même de ces deux instances. Ce type d'organisation pourrait, dans l'idéal, être appliqué systématiquement. La formation d'un comité de pilotage permet de rassembler toutes les personnes de l'entreprise cliente concernées par l'intervention extérieure. Il définit les grandes orientations de la mission, la coordonne et évalue les résultats définitifs. Seuls 14,29% des personnes interrogées, soit dans trois cas, affirment qu'une telle instance a été créée. Il est intéressant de noter que la formation d'un comité de pilotage concerne principalement des activités à plus forte valeur ajoutée que la gestion des abonnements, mentionnée dans un cas de figure. Pour ce dernier, le groupe de pilotage est composé de la Direction, du responsable des marchés et bien sûr du documentaliste. Dans les deux autres cas qui concernent la gestion d'un site Web, il est constitué du responsable de la communication, de veilleurs et enfin, du documentaliste. Cette instance permet aux deux parties de travailler en commun et, pour le client, de valider régulièrement le travail du sous-traitant. Cependant, si le comité de pilotage n'est pas systématique, une instance de validation plus légère peut être mise en place. Quatre autres documentalistes déclarent ainsi disposer d'une telle organisation surtout pour réaliser des activités de veille, de numérisation ou encore une revue de presse. Dans les autres cas, les prestations concernent très majoritairement la gestion des périodiques, cette activité étant principalement administrative, les donneurs d'ordre estiment que de telles structures ne sont pas nécessaires. Toutefois, dans plus des deux tiers des cas, les professionnels de l'information désignent une personne chargée de suivre l'avancée des travaux, soit le responsable du service, ou un membre de l'équipe. C'est le signe d'une volonté de suivre efficacement la prestation et de ne pas se disperser. Dans tous les cas, limiter le nombre d'interlocuteurs permet d'éviter les contradictions et les malentendus.

Pour maîtriser le déroulement de la prestation, chaque phase est clairement précisée et les donneurs d'ordre suivent les travaux notamment grâce à différentes procédures et outils, comme le montre le tableau suivant :

Question 3 : quel(s) outil(s) utilisez-vous pour suivre l'avancement des travaux ?

Outils

Effectifs

Pourcentage

Tableau de bord

7

19,44%

Réunion de coordination

8

22,22%

Plan de déroulement de la prestation

7

19,44%

Programme

1

2,78%

Rapports, comptes-rendus intermédiaires

7

19,44%

Autres

6

16,67%

 

 

 

Total

36

100,00%

Ceux-ci permettent de suivre le bon déroulement de chaque tâche, d'éviter les retards et les dépassements de budget, ou encore de gérer les éventuelles difficultés. Ainsi, les réunions de coordination sont citées dans 22,22% des réponses des documentalistes et bibliothécaires. Au cours de celles-ci, l'avancée des travaux et leur validation sont abordés avec le prestataire. Ensuite, les donneurs d'ordre peuvent disposer de documents qui sont autant d'outils de traçabilité, ils permettent de conserver une trace écrite du processus de réalisation. Ils sont livrés par les prestataires selon une périodicité variable dépendant du service fourni. Les rapports et comptes-rendus intermédiaires, les tableaux de bord et enfin les plans de déroulement de la prestation sont tous sélectionnés à 19,44% par les professionnels de l'information. Ces réponses corroborent celles des prestataires interrogés qui affirment livrer, dans dix cas sur dix-sept, des rapports et comptes-rendus. Ces documents sont généralement remis à des dates précises et rendent compte de l'avancée des travaux et d'éventuelles anomalies. La nature des documents intermédiaires résulte d'un accord entre les partenaires et correspondent à différentes étapes de réalisation. Ainsi, les rapports et comptes-rendus sont généralement transmis aux clients après chaque étape de réalisation, tandis que les plans de déroulement sont plutôt élaborés lors du diagnostic et planifient les actions à venir. Ces derniers se distinguent du programme qui est plus détaillé mais très peu livré par les prestataires, un seul documentaliste affirme en recevoir un. L'une des documentalistes interrogés, se plaignant de la lenteur des procédures, a déclaré que la possession d'un plan d'organisation aurait facilité la mise en oeuvre du suivi. Les tableaux de bord, quant à eux, peuvent être réalisés tout au long de la prestation. Cependant, les professionnels de l'information ne sont que 31,58% à déclarer valider régulièrement le déroulement de la mission. Ce chiffre peu élevé pourrait s'expliquer du fait que la gestion des périodiques étant le principal service externalisé, ils ne considèrent pas comme primordial de formaliser autant le suivi. Parmi ceux qui supervisent régulièrement la contribution, la gestion des abonnements est majoritaire. Les documentalistes utilisent dans ce cas, entre autres, les outils informatisés mis à disposition par les agences.

Les documents intermédiaires sont donc des outils de contrôle mais permettent aussi aux prestataires de communiquer sur leur travail. Ces documents et les réunions de coordination sont également des moyens d'action. En effet, disposer de données écrites permet aux documentalistes de réajuster la prestation en cours de réalisation afin d'obtenir un résultat adapté. Elles permettent de réagir rapidement et apportent de la flexibilité. Celle-ci est d'autant plus nécessaire que le fournisseur n'évolue pas nécessairement au sein de la structure cliente et ne connaît pas forcément les dernières évolutions. Les entreprises doivent faire face aux changements de leur environnement et être réactives en adaptant leur stratégie qui peut passer par un ajustement, notamment dans le cadre de prestations de veille. Pour accroître la flexibilité et la rapidité de transmission, certains prestataires, soit trois sur dix, utilisent un système de workflow permettant de gérer les flux d'informations. Cet outil de travail collaboratif permet, selon des procédures automatisées, aux comités de pilotage et de validation, ou à la personne en charge chez le client, d'approuver rapidement et régulièrement les résultats des prestations. Cette technique est notamment utilisée par deux grandes agences d'abonnement, SWETS et France Publications.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984