4.1.2 La formulation
Depuis 1982, la Mauritanie a entamé les premières
étapes préparant à l'expérimentation de
l'initiative de Bamako avec ses partenaires et singulièrement avec
l'USAID et l'Unicef. A cet effet un premier atelier national appelé
première revue des soins de santé primaire s'est tenu à
Nouakchott en novembre 1988 dans le but de mieux définir les nouvelles
orientations politiques et d'en préciser les conséquences
opérationnelles pour les acteurs de terrain. Tous les médecins
-chefs des wilayas, des moughaatas, les superviseurs ,les directeurs , les
chefs de services centraux , des fonctionnaires de d'autres départements
ministériels et les partenaires au développement ont
participé à cet atelier. C'est au cours de cet atelier, et
à la suite des différentes réflexions que les zones
d'expérimentations furent identifiées et en commun accord avec
l'Unicef retenues .Elle donnera naissance, à un
référentiel de travail national sur le renforcement des soins de
santé primaires en Mauritanie auquel se substituera le document
d'évaluation des zones d'expérimentation de l'Initiative de
Bamako. Ce référentiel fait donc figure de formulation de la
politique publique de santé de l'IB puisque des objectifs sont
clairement précisés, notamment celui de « tester un
système de santé qui non seulement tienne compte des
capacités des populations à contribuer modestement aux
coûts de leurs soins mais permette aux services de santé d'offrir
des prestations de qualité accessibles à tous ».En
ce qui concerne l'approvisionnement en médicaments la Direction du de la
pharmacie et du matériel(actuelle DPL) en avait la responsabilité
.Une première dotation était livrée gratuitement aux
formations sanitaires, et les réapprovisionnement devenaient payants .Au
niveau de la wilaya, il y a le dépôt régional de pharmacie
qui assure le relais entre les formations sanitaires et la DPM. Les outils de
gestion devant servir cette expérimentation ont été
inspirés de ceux utilisés dans la gestion du projet des SSP
à Pahou au Bénin. Le document de diffusion des résultats
de l'évaluation des zones d'expérimentation a largement
contribué à la conception des instruments pour la mise en place
de ce système. Contrairement à d'autres pays de la sous
région il n'a pas été mis ni de comité ni de groupe
de travail sur les aspects législatifs et socio-économiques
à l'exception du comité de rédaction du guide clinique et
thérapeutique. Pour Vincent Lemieux (2002), l'adoption n'est pas une
étape en soi du processus de mise en oeuvre d'une politique publique.
Ainsi, l'Etat eut retenu cette formulation de l'IB et s'engagea
réellement à la mettre en oeuvre par l'adoption en conseil des
ministres, en 1992, en tant que stratégie nationale pour la relance des
soins de santé primaires. Les différentes évaluations
faites à ce sujet recommandent la disponibilisation des moyens
physiques (les locaux et les équipements bureautiques et informatiques)
ainsi que la mise en place et/ou le renforcement des méthodes et outils
de travail du système de recouvrement des coûts. Les efforts du
ministère de la santé devaient être dirigés vers le
secteur du médicament à savoir la direction de la pharmacie et
des laboratoires (DPL) et sur le pouvoir de la centrale d'achat des
médicaments essentiels et des consommables (CAMEC). Les objectifs du
plan national de développement sanitaire devrait tendre à
renforcer les réalisations en matière de
planification, de coordination, de gestion des ressources
(humaines, financières et
matérielles) et de suivi et évaluation. En dehors
des mesures en cours et à poursuivre pour renforcer les fonctions de
gestion des ressources du secteur, il y a d'autres mesures à initier
d'urgence. L'expérience tirée du processus d'élaboration
des plans triennaux à horizon glissant (PTHG) et des plans annuels
opérationnels de santé (POAS), a permis de formuler une politique
nationale de santé devant servir au plaidoyer pour la conception d'un
cadre stratégique de lutte contre la pauvreté et
l'intégration de la Mauritanie dans l'initiative des pays pauvres
très endettés (PPTE).
Cette formulation a conduit en 2001 à
l'éléboration d'un cadrage budgétaire et une
répartition des enveloppes prévisionnelles des centres de
dépense (CD).Ce cadrage avait pour référence les
décaissements des années 1998 et 1999 .Ainsi des fiches
d'exécution des activités (spécifications, termes de
référence, etc.) ont été également
élaborées et expérimentée par les centres de
dépenses. Il faut prévoir des mesures de renforcement des
structures de pilotage de la politique et des outils de collecte des
informations.
En matière de gestion des ressources financières,
la mise en oeuvre du système
budgétaire et comptable et l'instauration de la
régie d'avance au niveau des DRASS
constituent des étapes importantes dans la gestion des
ressources financières.
L'expérience sur le système de recouvrement des
coûts des médicaments, les formations et les études, n'ont
pas permis d'améliorer la reformulation de ce volet de la politique de
santé.
Sur le plan de gestion des ressources matérielles, le MSAS
et ses partenaires devaient revoir les les procédures de passation des
marchés pour certaines catégories d'acquisitions (génie
civil; mobilier, équipements et véhicules; et consultants). Les
stratégies et les outils de gestion du matériel de toute
catégorie ainsi que d'entretien et de maintenance des bâtiments,
équipements et véhicules devraient être reformulés
et développés dans la politique nationale de maintenance.
Le Système des nations unies et le gouvernement
Mauritanien avaient décidé de revoir les procédures de
suivi et évaluation des indicateurs nationaux à cet effet des
modifications du système national d'infromation sanitaires devraient
voir le jour. Sur ce point il y a besoin de pourvoir les supports de l'actuel
système en attendant la mise en place et les financements
supplémentaires prévus pour le nouveau système. La
réforme du SNIS devrait permettre au MSAS de mieux préparer la
revue annuelle en précisant l'impact du PASS sur l'état de
santé des populations. En plus, le MSAS devrait développer
davantage les indicateurs de suivi des résultats (routiniers,gestion des
ressources du secteur et attentes du plan national de développement
sanitaire) qui sont proposés .Enfin, à mi-parcours de la mise en
oeuvre de ce plan,le domaine de la
recherche et de la documentation a suscité une attention
particulière et a été l'occasion pour la Mauritanie et ses
partenaires de s'y focaliser en 2005.
|