L'assurance qualité des soins de santé: un défi à relever en république islamique de mauritanie( Télécharger le fichier original )par Moussa Diouldé MBOW Institut international de l'Education IRERIE de Paris - Doctorat 2006 |
RésuméLe système de recouvrement des coûts de santé ou Initiative de Bamako (IB),la santé de la reproduction et les mutuelles de santé sont les principales approches adoptées par les pays africains en tant que politique de relance de la stratégie des soins de santé primaires.La mise en oeuvre de l'IB en Mauritanie a débuté par deux zones d'expérimentation (Ouad Naga au Trarza et Kankossa en Assaba)(1(*) )sous l'impulsion de l'UNICEF. Au terme de cette phase pilote l'extension fut menée dans les wilayas Nouakchott, Brakna et Trarza au début de 1993 et la généralisation au niveau des centres de santé et postes de santé fut totalement amorcée à la fin de la même année. La généralisation de cette politique de santé bien que se réfèrent à la stratégie des SSP a été faite en hâte et souvent sans tenir compte des véritables expressions des bénéficiaires en terme de qualité. Comme celles qui la précédèrent son impact n'a pas eu de signification notable sur les indicateurs du développement humain inhérents au secteur de la santé, car souvent les décideurs et leurs techniciens conseillers se sont surtout focalisés sur le processus gestionnaire pour la mise en place de ces politiques .Ainsi les critères de qualité de performance, de pérennité et d'universalité de cette politique ont été souvent passés sous silence pour ne pas dire négligés. Grâce aux études de cas réalisées sur la base des outils disponibles et entretiens avec les acteurs dans les wilayas de Nouakchott, de l'Assaba et nous avons mené cette recherche qui vise à mettre en exergue les critères de performance et de qualité pour optimiser la mise en place des politiques de santé. Nous avons utilisé des méthodes combinées d'investigation courante dans les sciences humaines aussi bien au niveau des acteurs qu'au niveau des bénéficiaires, une exploration documentaire. Les décideurs politiques et les partenaires au développement à quelques exceptions près sont surtout préoccupés par le processus de mise en oeuvre dans sa composante géographique et numérique. Il semble que le choix ces projets et de leur planification découlent le plus souvent des effets de modes régionaux et internationaux dans le but de mobiliser de ressources additionnelles ; et sont non congruents avec les besoins réels ou exprimés par leurs bénéficiaires. L'analyse du système de santé dans son ensemble a permis d'identifier les problèmes majeurs qui affectent la politique des soins de santé primaires et la mise en oeuvre de l'initiative de Bamako dont la finalité est la promotion du bien être des populations. Ces problèmes sont les suivants : i) Une décentralisation inefficace, aux contours flous sur laquelle repose le système de santé et de l'action sociale est l'un des handicaps qui a affecté l'offre des soins de qualité.Les insuffisances consécutives à cette décentralisation sont un manque de la collaboration multisectorielle et une absence effective de la participation communautaire Ces obstacles dénotent par un manque de communication entre les acteurs et les bénéficiaires, une indifférence de certains élus vis-à-vis des questions de développement l'action sociale et sanitaire et un manque de confiance entre populations, décideurs et prestataires ; ii) Des dysfonctionnements et contradictions de liés à la mise en place, à la logistique insuffisante et l'aliénation du système de gestions et d'informations (absence d'indépendance pharmaceutique, non sécurisation des structures, ruptures fréquentes de stocks...) ; Pour renforcer le système de santé il incombe à l'état Mauritanien et à ses partenaires au développement de : Instaurer une décentralisation opérationnelle exercée à partir des collectivités locales sous la supervision de l'administration de la wilaya. Il s'agit de transférer tous les pouvoirs de décision, de mise en oeuvre, de suivi et d'évaluation à la commune urbaine ou rurale dès lors il appartiendra aux waliyas et aux moughaatas d'assurer, l'évaluation normative de l'ensemble des aspects de la mise en oeuvre des politiques nationales. Il s'agira d'inciter les bénéficiaires à prendre une part active à la réalisation des objectifs de santé publique ; à la mise en place des structures professionnelles, administratives et de consommateurs de soins de santé. Les décideurs locaux auront la responsabilité de former des comités de développement de l'action sanitaire. Définir normes et procédures applicables à tous les niveaux ; mettre en place une logistique appropriée de pharmacie et de matériel biomédical.
Acronymes AMDEC : Analyse des Modes de Défaillances de leurs Effets et de leur Criticité APD : Aide Publique au Développement BAD : Banque Africaine de Développement BCI : Budget Consolidé d'Investissement BM : Banque Mondiale CAMEC : Centrale d'Achat des Médicaments Essentiels et des Consommables CBMT : Cadre Budgétaire à Moyen Terme CCA : Bilan Commun de Pays CCC : Communication pour le changement de comportement CHN : Centre Hospitalier National CNH : Centre National d'Hygiène CNORF : Centre Nationald'Orthopédie et de Rééducation Fonctionnelle CIP : Communication interpersonnelle CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté DAF : Direction des affaires de Administratives et Financières DAS : Direction des Affaires Sociales DES : Direction des établissements de santé DLM : Direction de Lutte contre la Maladie DIMM : La Direction des Infrastructures, du Matériel et de la Maintenance DPCIS : Direction de la Planification, de la Coopération et de l'Information Sanitaire DPL : Direction de la Pharmacie et du Laboratoire DPM : Direction de la Pharmacie et des Médicaments DPR : Dépôt régional de pharmacie DPS : Direction de la Protection Sanitaire DRASS : Direction régionale à l'action sanitaire et sociale DRPSS : Direction ou délégation régionale à la promotion sanitaire et sociale EDSM : Enquête Démographique et de Santé de Mauritanie EVCI : Espérance de Vie Corrigée de l'Incapacité FAO : Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population GTZ : Coopération Technique Allemande IB : Initiative de Bamako IDE : Infirmier Diplômé d'Etat IDH : Indice de développement humain IEC : Information Education Communication IMS : Infirmier Médico-Social IRA : Insuffisance Respiratoire Aiguë IST : Infections Sexuellement Transmissibles KFW : Coopération Financière Allemande MICS : Enquête à Indicateurs Multiples (Unicef) MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative MSAS : Ministère de la Santé et des Affaires Sociales NPO : National Project Officer NU : Nations Unies OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONG : Organisation Non Gouvernementale ONS : Office national des statistiques PASS : Programme d'appui au secteur de la santé PCIME : Prise en Charge Intégrée des Maladies de l'Enfant PCR : Plan de Consolidation et de Relance PEV : Programme Elargi de Vaccination PIB : Produit Intérieur Brut POAS : Plan Opérationnel Annuel de la Santé PTHG : Plan Triennal à Horizon Glissant PPN : Politique Pharmaceutique Nationale PPTE : Pays Pauvres Très Endettés PREF : Programme de redressement économique et financier PNLTL : Programme National de Lutte contre la Tuberculose et la Lèpre SCP : Stratégie de Coopération avec le Pays SNIS : Système National d'Information Sanitaire SNU : Système des nations Unies SOU (B ou C) : soins obstétricaux d'urgence (B=de base ou C= complets) UM/MRO : Ouguiya (monnaie nationale Mauritanienne 1euro = 340 UM) UNDAF : Cadre des Nations Unies pour l'Aide au Développement UNICEF : Fonds des Nations Unis pour l'Enfance Wali : Gouverneur Wilaya : Région /Province * 1. Rapport Unicef Mauritanie 1990 |
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