Tout comme l'étude de la situation des
activités économiques et des finances publiques, celle des
échanges et de la monnaie a pour miroir le rapport semestriel
d'exécution de la surveillance multilatérale du mois de
Décembre 2002. Ici, l'on s'attachera à dépeindre la
situation monétaire (A) avant d'examiner les échanges
extérieurs des pays de l'Union (B).
A- La situation monétaire
La situation d'ensemble des comptes monétaires serait
caractérisée par une augmentation des avoirs extérieurs
nets93(*) induisant ainsi
une progression de la masse monétaire94(*).
Ainsi, au Bénin, la situation monétaire serait
caractérisée par une hausse de 35,0 milliards des avoirs
extérieurs nets par rapport à leur niveau de l'année
précédente pour s'établir à 502,2 milliards en fin
décembre 2002. A ladite date, l'encours du crédit
intérieur95(*)
serait prévu en accroissement de 16,0 milliards par rapport à fin
Décembre 2001, pour établir à 95,8 milliards. Au total, il
en résulterait une augmentation de la masse monétaire de 10,6 %
pour atteindre 596,0 milliards.
Au Burkina Faso, la masse monétaire augmenterait de 5,1
% pour s'établir à 446,1 milliards. En Guinée-Bissau, elle
augmenterait de 21,2 % en s'établissant à 85,3 milliards. Pour
les autres pays comme la Côte d'Ivoire, le Mali, le Togo et le
Sénégal, bien que l'on observe également une augmentation
de la masse monétaire, celle-ci n'est due seulement qu'à la
croissance des avoirs extérieurs nets96(*). Dans tous ces pays, on remarque une baisse du
crédit intérieur. Par exemple, en Côte d'Ivoire, on note un
repli de 0,3 % du crédit intérieur qui ressortirait à
1666,2 milliards. Au Mali, le crédit intérieur devrait baisser de
0,3 % pour se situer à 318,8 milliards contre 319,7 milliards en
2001.
Cette légère baisse serait liée à
une contraction des crédits à l'économie.
Au Sénégal, l'encours du crédit
intérieur serait attendu à 803,4 milliards en Décembre
2002, en contraction de 4,1 % par rapport à un an plus tôt. Cette
situation serait imputable au repli des crédits à
l'économie et de la position nette du gouvernement,97(*) respectivement à 8,3
milliards ou 1,2 % et 47,6 milliards ou 30,3 %.
Au Togo, le crédit intérieur, enregistrerait une
baisse de 1,6 % pour s'établir à 185,9 milliards pour un objectif
révisé de 192,9 milliards. En effet, la position nette du
gouvernement est attendue à 45,8 milliards à fin Décembre
2002 contre 51,2 milliards en 2001. Il s'ensuit une amélioration de la
position nette du gouvernement de 10,5 %. Quant aux crédits à
l'économie, ils sont attendus à 140,1 milliards à fin
Décembre 2002 contre 137,8 milliards en 2001.
Si la situation des comptes monétaires renseigne un peu
plus sur la situation économique et financière des Etats,
celle-ci sera plus fidèlement connue si l'on évoque la situation
des comptes extérieurs.
B- Les échanges extérieurs
L'étude des échanges extérieurs permet
entre autres de mesurer le degré d'ouverture des pays membres de
l'Union.
Au Bénin, l'évolution des échanges
extérieurs se traduirait par une augmentation du déficit courant
hors transferts98(*)
officiels qui représenterait 8,2 % du PIB contre 7,5 % en 2001. Cette
situation serait imputable à la balance commerciale99(*) qui est dans un état
défavorable. Cette contre-performance serait due à la baisse des
exportations de coton consécutive à la réduction de 26,9 %
des cours, malgré une augmentation de 38,9 % des quantités
exportées. L'excédent du compte de capital et d'opérations
financières100(*)
s'établirait à 116,5 milliards, du fait de l'évolution
défavorable des transferts au capital, notamment les dons projets, les
investissements directs et les autres investissements.
Au Burkina Faso, le déficit courant hors dons
ressortirait à 13,7 % du PIB contre 14,5 % en 2001. Cette contraction du
déficit s'expliquerait par l'augmentation des exportations, notamment
celles du coton.
En Côte d'Ivoire, les importations augmenteraient de 6,3
% en raison principalement de la progression des importations des biens
d'équipement. Quant aux exportations, elles progresseraient de 2 %. Au
total, les comptes extérieurs devraient enregistrer un excédent
de 47,0 milliards en 2002 contre 286,6 milliards en 2001. Ce recul serait
imputable à la dégradation des transactions courantes et à
la contraction du compte de capital et d'opérations financières.
Il masque l'impact positif sur le commerce extérieur de
l'amélioration des termes de l'échange estimée à
6,6 % au 3ème trimestre, et tirée notamment par la
remontée des prix du cacao en fève de 45 % et du cacao en
produits transformés de 35 %.
En Guinée-Bissau, le déficit courant hors dons
ressortirait à 21,1 % du PIB contre 12,1 % en 2001. Cette
dégradation serait due aussi bien à la balance commerciale
qu'à la balance des services. Le solde commercial passerait d'un
excédent de 0,8 milliard en 2001 à un déficit de 12,1
milliards en 2002. Quant à la balance des services, elle ressortirait
déficitaire de 20 milliards, en détérioration de 2,6
milliards par rapport à son niveau en 2001.
Au Mali, le solde global de la balance des paiements
ressortirait excédentaire de 40,7 milliards en 2002 contre 56,5
milliards un an plus tôt. Ce recul serait particulièrement le fait
de l'évolution du compte d'opérations financières.
Toutefois, le déficit des transactions courantes s'améliorerait.
Les importations s'inscriraient en retrait de 12,6 milliards, tandis que les
exportations connaîtraient une hausse d'environ 82,8 milliards par
rapport à 2001.
Au Sénégal, le déficit du solde courant,
hors dons, rapporté au PIB se réduirait en passant de 6,9 % en
2001 à 6,4 % en 2002. Cette amélioration sensible
résulterait de la contraction du déficit de la balance des biens
et services, conjuguée à la hausse de l'excédent des
transferts courants. Cet excédent proviendrait de la hausse de 8
milliards de l'aide budgétaire.
Au Togo, le solde global des paiements extérieurs
ressortirait en 2002 excédentaire de 5,4 milliards contre 9,2 milliards
en 2001. Cette contraction serait imputable, en particulier, à
l'aggravation de 7,1 % du déficit commercial et d'une réduction
de 3,2 % des transferts courants.
Malgré cette situation divergente des comptes
extérieurs des Etats membres, on peut observer que dans l'ensemble, les
échanges extérieurs se traduiraient par une légère
amélioration du solde courant hors dons, en dépit de la
détérioration des termes de l'échange résultant
essentiellement de la baisse des cours des matières premières,
à l'exception du cacao et de l'or.
Cette image donnée par la situation économique
et financière des Etats de l'union, permet à présent de
faire l'examen de l'état de la convergence.