2- Revue documentaire
Cette partie vise à exposer brièvement le point
des travaux antérieurs dans les domaines de notre étude.
Plusieurs études ont déjà
été menées dans le domaine des instruments de paiement.
PATAT J. (1993), sur la base des données de la Banque
de France en 1990 a établi un panorama des instruments de
règlement de la monnaie scripturale. Il a
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fait observer que le chèque est de loin l'instrument le
plus utilisé puisque près de 60% des échanges sont
effectués grâce à lui mais seulement 21% du mouvement des
transactions. Le virement, qui véhicule des montants beaucoup plus
considérables est peu utilisé par les particuliers. Quant aux
cartes de crédit, elles véhiculent près de 17% du nombre
des transactions mais moins de 16% du montant de ces dernières.
Pour EGBE R. (2000), il ne suffit pas seulement de
créer de nouveaux produits pour satisfaire la clientèle mais
surtout d'attirer l'attention des consommateurs sur l'existence et les
caractéristiques de ces produits et faire passer dans leur esprit, le
bienfait et les avantages que l'adoption de ces nouveaux produits leur procure.
Ceci contribuera à une meilleure satisfaction de la clientèle et
favorisera une meilleure utilisation des produits qui sont mis à leur
disposition. Abordant dans le même sens, KOTLER P. et B. DUBOIS (2000),
estiment qu'un produit ne connaitra du succès que s'il procure valeur et
satisfaction à son acquéreur. D'une façon
générale, un client cherche parmi les produits et service offerts
ceux qui lui procurent plus de valeur. Dans la limite de ses efforts, de son
information, de sa mobilité et de son revenu il cherche à
maximiser cette valeur. Lorsque le produit acheté délivre
effectivement la valeur escomptée, naît la satisfaction. Ainsi, le
prix du produit doit tenir compte du revenu de son acquéreur, qui doit
être suffisamment informé des avantages qu'il tirera de
l'utilisation du produit.
À ce propos, LENDREVIE L. et D. LINDON(2000) affirment
: « les consommateurs sont sensibles aux prix. Bien qu'ils ne connaissent
pas les prix précisément, ils les interprètent pour
décider de la conduite à tenir. Si le prix est exorbitant, les
consommateurs excluent tout achat. Lorsque le prix est bon marché, ils
jugent que c'est une bonne affaire. Dans le cas où le prix serait
très bon marché, ils saisissent immédiatement
l'opportunité tout en se demandant s'il ne cache pas quelque chose
». Pour renchérir ces opinions, ZOHOUNGBOGBO L. (2000) souligne que
les commissions relatives à l'utilisation des cartes bancaires ne
doivent pas être trop élevées.
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Par ailleurs, il faut remarquer que la sensibilisation sur un
produit entraine à son niveau le phénomène de perception.
KOTLER P. et B. DUBOIS (2000) définissent la perception comme le
processus par lequel un individu choisi, organise, interprète des
éléments d'information externes pour construire une image
cohérente du monde qui l'entoure. Pour eux, un individu motivé
est prêt à l'action. Mais la forme que prendra celle-ci
dépend de sa perception de la situation. Selon le rapport
rédigé par la BCEAO (2004) s'il y a une faible utilisation des
cartes bancaires c'est parce qu'il y a une absence de relation interbancaire
qui rend difficile l'acceptation des cartes bancaires par les
commerçants et l'accès de la population aux services bancaires.
La même remarque est faite par GBENOU P. (1999). En effet, la faible
utilisation des instruments de paiement en occurrence les cartes bancaires est
due d'une part, à la faiblesse du taux de bancarisation, à la
faible couverture géographique du
réseau bancaire, au sous-développement des
infrastructures de télécommunication, et d'autre part,
à la méfiance des populations par rapport aux instruments de
paiements scripturaux.
Après avoir étudié l'impact de
l'utilisation des cartes bancaires sur les clients au Bénin, BONKANO M.
(2008), a montré que l'usage des cartes bancaires au Bénin reste
marginal par rapport aux autres instruments que sont le chèque, les
ordres de virement et les espèces. Il a observé également
un bon niveau de satisfaction chez les utilisateurs.
Pour ZOHOUNGBOGBO L. (2000), on ne saurait parler de meilleure
utilisation des cartes tant que celles-ci n'offrent pas plus de garantie et
d'opportunités que les instruments classiques de paiement. Elle souligne
que les cartes de paiement devraient être acceptées par le plus
grand nombre de commerçants et qu'une bonne sensibilisation de la
population aux avantages des cartes bancaires et à leur fiabilité
participe à l'utilisation des cartes bancaires. Toutefois, elle fait
remarquer qu'à la condition qu'il y ait des DAB et GAB sur le territoire
et ces équipements doivent faire l'objet d'une bonne maintenance si non
le problème de dysfonctionnement se posera. C'est pourquoi selon elle,
les banques doivent
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assurer une bonne gestion des DAB. Il s'agira pour elles
d'analyser les états de fonctionnement des appareils, se doter d'une
télésurveillance. La gestion des DAB permettra de relever
d'éventuels incidents mais surtout de les prévenir.
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