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Les modes alternatifs de reglement des litiges fiscaux au Cameroun


par Martial Rony KUE TOUKAM
Université de Maroua - Master recherche 2017
  

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Paragraphe II : La rigueur de la procédure de la remise gracieuse

La question qui surgit est celle de savoir à quelle autorité la demande de remise gracieuse des pénalités doit-elle être adressée ?

56 GUILLIEN (R.) et VINCENT (J.) (dir.), GUINCHARD (S.), MONTAGNIER (G.), Lexique des termes juridiques, op.cit., 2010, p. 636.

57 MEKONGO (J.M.), Les retenues à la source dans le système fiscal du Cameroun, Thèse de doctorat en droit public, Université de Paris 1, Faculté de droit, 2005, p. 12 et S.

58 Voir Code Général des Impôts, article L29 du Livre des Procédures Fiscales, op.cit., p. 221.

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L'autorité à saisir dépend à la fois de la nature de l'impôt et du montant de la remise sollicitée par le contribuable. Ainsi au simplisme procédural du droit fiscal français en fonction des cas, la procédure de la demande au Cameroun dépend soit des pénalités liées aux droits directs (A) soit celles relatives aux droits d'enregistrement (B).

A. La procédure de remise gracieuse pour les pénalités liées aux droits directs

Conformément à l'article L145 du LPF du CGI59, en ce qui concerne les pénalités liées aux droits directs, la demande est adressée : au Chef de Centre Régional des Impôts (CRI) territorialement compétent, ou au Directeur des Grandes Entreprises (DGE), s'agissant des contribuables qui relèvent de cette structure, dans la limite de trente (30) millions ; au DGI dans la limite de cent (100) millions ; et au MINFI pour les pénalités des droits directs supérieurs à cent (100) millions.

En fonction du montant de la pénalité et du type d'impôt, la procédure diffèrera. En France, c'est selon les cas. Dans la plupart du temps, la demande de remise gracieuse est adressée au service des impôts dont dépend le lieu d'imposition du demandeur. Généralement il s'agit du centre des finances publiques. Dans les cas où l'imposition concernée par la demande a été établie par une Direction du Contrôle Fiscal (DIRCOFI) ainsi que par une Direction nationale ou spécialisée, la demande doit être adressée au Directeur de cette Direction. Il s'agit d'une procédure assez simple contrairement à la nôtre qui exige non seulement une typologie du montant de la remise mais aussi du type de l'impôt.

B. La procédure de remise pour les pénalités liées aux droits d'enregistrement

Cette procédure est encadrée par l'article 567 du CGI. S'agissant des pénalités relatives aux droits d'enregistrement, la demande est adressée : au Chef de Centre des Impôts de rattachement du contribuable , Centre Divisionnaire des Impôts (CDI), Centre des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME), Centre Spécialisé des Professions Libérales et de l'Immobilier (CSPLI), dans la limite de 01 (un) million ; au Chef de Centre Régional des Impôts territorialement compétent ou au DGE, s'agissant des contribuables qui relèvent de cette structure, dans la limite de 05 (cinq) millions ; au DGI dans la limite de vingt (20) millions ; et au MINFI pour les pénalités des droits d'enregistrement supérieurs à 20 (vingt) millions.

59 Source : Code Général des Impôts.

CONCLUSION DU CHAPITRE I

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Rendu au terme de ce premier chapitre, force est de constater que la transaction fiscale et la remise gracieuse en tant que modes alternatifs de règlement des litiges fiscaux de notre système fiscal sont conçus de manière restrictive. Cette restriction apparait à la fois aux niveaux des conditions et des procédures. La transaction, par la contrainte de ses obligations, le centralisme de son autorisation et l'exigence formelle de l'écrit marquent ce rigorisme.

De même, au niveau de la remise gracieuse, l'obligation préalable du paiement du principal de l'impôt avant tout dépôt de la demande et le choix sélectif des types d'impôts se rattachant aux pénalités ne s'en éloignent pas.

La rigueur à la fois de leurs conditions et procédures tranchent nettement avec le simplisme procédural et la souplesse des conditions à l'oeuvre dans le système fiscal français. Ce rigorisme mis en relief au niveau théorique déteint également dans la pratique qui se trouve elle-même limitée à certains points.

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