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Les modes alternatifs de reglement des litiges fiscaux au Cameroun


par Martial Rony KUE TOUKAM
Université de Maroua - Master recherche 2017
  

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CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE

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Il ne fait aucun doute à ce stade de notre démonstration que les imperfections, les limites du dispositif existant de règlement alternatif des différends fiscaux au Cameroun sont réelles. C'est pourquoi son extension est nécessaire à travers l'internalisation de la conciliation et de la médiation fiscale dans notre dispositif fiscal. La seconde partie s'est ainsi attelée à mettre en relief leur plus-value sur le plan théorique et l'influence du modèle français.

Deux arguments fondamentaux militent en faveur de cette extension des modes alternatifs de règlement des litiges fiscaux.

D'abord, la conciliation et la médiation fiscale offrent l'avantage d'être souple et peu couteuse, contradictoire et efficace en termes de déjudiciarisation du contentieux184. Des qualités substantielles à l'heure où l'on parle de simplification des procédures et de la nécessité de désengorger les prétoires.

Ensuite, il s'agit des procédures déjà rodées qui ont fait leurs preuves ailleurs et qui ont connu et connaissent du succès, notamment en France.

Au demeurant, dans cette seconde partie, il s'est agi de mettre en relief la plus-value théorique, pratique de la conciliation et de la médiation fiscale afin de plaider pour leur internalisation dans notre législation fiscale.

184 HUBLOT (M-L.), Les procédures de règlement de la double imposition résultant de la correction des prix de transferts entre entreprises associées, Thèse, Université de Panthéon-Assas, 2014, p. 277.

CONCLUSION GÉNÉRALE

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Les réformes actuelles engagées dans le système fiscal camerounais en termes de dématérialisation, de simplification des procédures et de sécurisation des recettes de l'État sont essentiellement des réformes de politique fiscale et d'administration de l'impôt. Si elles sont à saluer car elles permettent essentiellement une mobilisation accrue des recettes de l'État, le volet relation publique (Administration fiscale- contribuable) n'est pas toujours bien pris en compte. Or le contribuable est bien considéré comme la « poule aux oeufs d'or », le partenaire incontournable et privilégié dans l'atteinte des objectifs des recettes.

Notre système fiscal en termes de modalité de règlement alternatif des litiges fiscaux est bâti essentiellement autour de la transaction fiscale et de la remise gracieuse. S'il est vrai qu'ils jugulent tout de même une bonne partie du contentieux fiscal, il est aussi vrai que l'on peut faire encore mieux. Ce système dont la pratique est limitée, en témoigne les statistiques froides liées au faible volume des transactions et de remise enregistrées, est consacrée dans notre législation fiscale de manière restrictive. La rigueur de ses conditions et procédures ont été mises en relief. Il s'agit notamment de l'exigence formelle de l'écrit, du centralisme de l'autorisation de la transaction et de l'obligation préalable du paiement du principal de l'impôt, du choix sélectif des types d'impôts se rattachant aux pénalités concernant la remise.

Autant de raisons qui permettent de soutenir l'idée selon laquelle le système actuel de résolution alternatif des litiges fiscaux est dépassé. Or le litige est et restera, les conflits étant inhérents à la nature humaine185. Ils auront même tendance à se démultiplier vue la complexification de la fiscalité au fil du temps. D'où le plaidoyer légitime de son extension, de son enrichissement à d'autres modes novateurs.

Notre étude a permis de relever et d'explorer des pistes nouvelles qui devraient permettre d'améliorer les relations entre l'Administration fiscale et le contribuable, gage de pérennisation d'un système fiscal productif et efficient.

Cette amélioration appelle à la densification juridique du dialogue entre le Fisc et le contribuable186. Ceci est une invite aux pouvoirs publics d'internaliser dans notre législation fiscale la conciliation et la médiation fiscale, qui sont des procédures souples et efficaces.

185 SIMMEL (G.), « Le conflit », op. cit., p. 14.

186 ATANGA FONGUE (R.), Contrôle fiscal et protection du contribuable dans un contexte d'ajustement structurel : le cas du Cameroun, Paris, l'Harmattan, 2008, p. 312.

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