WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les modes alternatifs de reglement des litiges fiscaux au Cameroun


par Martial Rony KUE TOUKAM
Université de Maroua - Master recherche 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe II : Le conciliateur fiscal départemental

Un conciliateur fiscal départemental a d'abord été mis en place en France dans 13 départements pilotes à partir de septembre 2003. Ce service a ensuite été généralisé dans tous les départements français. Il a ainsi une mission spécifique (A) et des compétences précises (B).

A. La mission du conciliateur fiscal départemental

Le conciliateur fiscal départemental a pour mission de limiter les recours contentieux en matière fiscale.

Il peut être saisi par les contribuables de la réponse qui leur a été adressée par l'Administration à la suite d'un premiers recours. Il traite seulement les demandes des contribuables qui ont déjà fait l'objet d'une première démarche auprès des services de l'Administration fiscale.

Si à la suite de cette première démarche, le contribuable estime que sa demande n'a pas été examinée de façon satisfaisante, il peut alors s'adresser au conciliateur fiscal.

Le rôle du conciliateur est de dissuader le contribuable d'aller au contentieux, et si une action est déjà engagée, de l'amener à se désister en cours d'instance.

Pour obtenir ce désistement ou l'absence de recours contentieux, le conciliateur cherche à rapprocher la position de l'Administration fiscale et celle du contribuable. Il a pour ce faire une compétence élargie.

B. La compétence du conciliateur fiscal départemental

Le conciliateur fiscal départemental traite des problèmes fiscaux rencontrés par le contribuable.

Le conciliateur peut être sollicité par courrier ou courriel pour toute question relative au calcul et au paiement de l'impôt, au rejet ou à l'admission partielle d'une réclamation, au rejet d'une demande gracieuse de remise de pénalités et au refus d'octroi de délais de paiement128. Il est chargé de traiter les demandes des usagers et de rechercher une solution amiable. En cas

128 Hublot (M-L.), Les procédures de règlement de la double imposition résultant de la correction des prix de transferts entre entreprises associées, Thèse, Université de Panthéon-Assas, 2014, p. 272.

61

d'échec, le différend peut ensuite être porté devant le médiateur des ministères économiques et financiers. Il s'engage à répondre dans les trente jours pour informer le contribuable de sa décision, ou de l'état du traitement de sa demande pour les dossiers plus complexes.

Il traite également des litiges relatifs aux engagements de qualité de service pris par l'Administration fiscale. Ces engagements peuvent ne pas avoir été respectés par celle-ci en vertu de la charte qualité. A titre d'exemple, l'Administration peut ne pas avoir répondu aux demandes de rendez-vous ou aux demandes de renseignements téléphoniques des contribuables.

Le champ d'intervention du conciliateur est large. Il peut se prononcer aussi bien dans le cadre d'un contrôle sur pièce que dans le cadre du contrôle externe. En revanche, il ne peut se prononcer sur le déroulement de ce dernier. Il peut modifier, s'il ya lieu, la décision prise initialement par les services fiscaux. Il dispose donc d'un pouvoir qui excède celui classiquement attribué aux conciliateurs et aux médiateurs129.

Trois types de situations sont exclus de sa compétence : les litiges relatifs à la publicité foncière, les demandes ayant fait l'objet d'une requête auprès du Président de la République, du Premier Ministre, du ministre de l'économie et des finances, des directeurs généraux de l'administration fiscale, du Défenseur des droits, des parlementaires et des élus locaux, et enfin, les procédures de vérification de comptabilité ou d'examen de situation fiscale130.

L'intervention du conciliateur fiscal départemental est un recours hiérarchique. Sa réponse se substitue à celle de l'Administration. Elle permet le règlement définitif du litige. Mais son intervention n'interrompt pas le délai de recours contentieux.

De même la saisine du conciliateur fiscal ne dispense pas du paiement des sommes dues. La saisine ne bénéficie pas de l'effet suspensif.

129 HUBLOT (M-L.), Les procédures de règlement de la double imposition résultant de la correction des prix de transferts entre entreprises associées, Thèse, Université de Panthéon-Assas, 2014, p. 273.

130 Ibid, p. 272.

CONCLUSION DU CHAPITRE I

62

63

L'étude de la conciliation fiscale a permis au plan théorique de démontrer qu'elle a une plus-value certaine. En effet contrairement aux modes alternatifs de règlement des litiges fiscaux usités dans notre droit fiscal en vigueur, la conciliation fiscale se démarque positivement. Loin des procédures limitées, contraignantes, non ouvertes à la négociation et fortement centralisées de la remise et de la transaction fiscale, la conciliation fiscale par la souplesse, le faible coût et le caractère contradictoire de la procédure, s'affirme comme un mode novateur qu'il importe d'intégrer dans notre corpus législatif fiscal.

Au plan pratique, l'étude du modèle français de la conciliation fiscale à travers la commission départementale de conciliation et les missions, compétences du conciliateur fiscal départemental ont permis de mettre en relief le rôle de la négociation en matière fiscale. Celui-ci, en offrant les conditions, le cadre d'un échange contradictoire entre le contribuable et l'Administration fiscale en conflit, leur donne la possibilité de se réapproprier la solution de leur litige. La médiation fiscale à quelque différence près n'est pas éloignée de ce but.

64

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme