II.2.2) La théorie du capital humain
Le capital humain peut se définir comme un ensemble
d'aptitudes, de connaissances et de qualifications que possède chaque
individu. Il se définit, selon l'OCDE (Organisation de
Coopération et de Développement Economique), comme «
l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et
caractéristiques individuelles qui facilitent la création du
bien-être personnel, social et économique » (OCDE,
1998). Elle rajoute que « Le capital humain constitue un bien
immatériel qui peut faire progresser ou soutenir la productivité,
l'innovation et l'employabilité» (Ibid.,2001).
Samuelson et Nordhaus cité par FRAISSE-D'OLIMPIO (2009)
donnent ici une définition qui met en exergue le rôle de
l'institution scolaire dans le développement du capital humain. Ils
soutiennent que c'est le « stock de connaissances techniques et de
qualifications caractérisant la force de travail d'une nation et
résultant d'un investissement en éducation et en formation
permanente ». Le capital humain se développe en divers
occasions à travers l'acquisition de connaissances au sein de la
famille, les activités formelles d'enseignement et de formation, la
formation sur les lieux de travail et les connaissances acquises dans la vie
professionnelle et également à travers les acquis informels
OKACHA (2015).
Les origines de la théorie moderne du capital humain
remontent aux années 1960 avec Théodore Schultz et Gary Becker
à travers leurs analyses théoriques et empiriques des liens entre
l'investissement en capital humain et la rémunération des
travailleurs.
En effet, Schultz s'est intéressé à
l'économie du développement où il est parvenu à la
conclusion selon laquelle la formation et l'éducation constituent un
moyen essentiel pour améliorer la productivité et par ricochet la
rémunération du travailleur. En effet, pour atteindre le
développement, il faut investir dans le domaine de la formation et
l'éducation qui sont des sources de production et d'amélioration
du capital humain.
Gary Becker, quant à lui, il est le précurseur
de l'économie comportemental. Sa conviction est qu' « il est
possible d'évaluer les déterminants économiques qui
influencent, même de façon minime, l'ensemble des comportements
humains » (FRAISSE-D'OLIMPIO, 2009). Becker a imprimé
sa
23
marque dans la science économique en l'associant
à des champs longtemps réservés à la sociologie
telle que l'éducation et la formation. Il estime que chaque travailleur
possède un capital dont la source est de l'inné d'une part et de
la formation d'autre part. Becker est du même avis avec Schultz que
l'optimisation du capital humain passe nécessairement par un
investissement dans l'éducation et la formation. Par ailleurs, le
salaire étant considéré comme la
rémunération de l'investissement dans l'éducation, le
revenu du travailleur dépendra alors de l'importance de l'investissement
dans le développement de son capital humain.
L'aspect qui nous intéresse dans cette théorie
et qui affecte notre thème de recherche est la mobilisation et
l'engagement social autour de la question éducative.
Conscient que l'éducation contribue au développement
humain, à l'insertion de l'homme et à sa participation à
la vie sociale, la communauté bénéficiaire ne limite pas
son action à l'envoi des enfants à l'école mais elle
participe à l'effort d'éducation à travers un
investissement humain, matériel et financier. En dépit du
contexte sécuritaire délétère actuel et aussi de la
pauvreté des ménages, ceux-ci doivent supporter les
différents coûts liés à l'éducation et
à la formation des enfants. Mais ils semblent désormais
comprendre le bien-fondé de l'éducation et la formation des
enfants et s'y investissent davantage malgré les difficultés.
|