I.2) Justification du choix du thème de recherche
La décision d'étudier la question de la gestion
de l'éducation en situation de crise sécuritaire à travers
un mémoire de master est motivée par plusieurs raisons.
I.2.1) Les raisons personnelles
Nous exerçons dans le domaine de l'éducation et
nos obligations professionnelles consistent à mettre les
élèves dans des meilleures conditions d'apprentissage. Cela
implique la création d'un climat favorable aux apprentissages mais aussi
la création d'un cadre d'échanges avec les différents
acteurs locaux de l'éducation afin d'atténuer les risques de
déperdition scolaire. Cependant, la crise sécuritaire que
traverse le Burkina Faso nous amène à constater avec impuissance
la fermeture de plusieurs établissements laissant des milliers
d'élèves hors des structures éducatives. La question que
nous nous sommes posée est la suivante: Quelle est la posture de la
communauté éducative endogène pour sauver la
scolarité de ces enfants et adolescents qui fuient les zones
d'insécurité?
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Certes, la scolarisation de ces enfants est un défi
à relever au niveau étatique mais il faut également une
mobilisation sociale pour accompagner l'action gouvernementale. Cette recherche
est alors pour nous, une occasion de voir de plus près la pratique des
acteurs et partenaires de l'éducation, à différents
niveaux de responsabilité, pour la quête d'une éducation
pour tous. Cela nous permettra ainsi de mettre concrètement en pratique,
sur notre lieu de travail, des connaissances techniques appropriées et
d'adopter de nouvelles techniques et habitudes de planification.
I.2.2) Les raisons politico-éducatives
Il convient de noter que d'énormes efforts sont
consentis par l'Etat burkinabè, les collectivités territoriales
et les partenaires techniques et financiers dans le domaine de
l'éducation ces dernières décennies. Ces efforts ont
permis d'améliorer considérablement les données en
matière d'offre éducative. Cependant, la question
sécuritaire sape aujourd'hui les énormes efforts des acteurs de
l'éducation et les plans de résilience face à cette
nouvelle problématique sont peu définis dans la politique
éducative. Le Ministère de l'Education Nationale, de
l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN),
dans sa stratégie nationale de scolarisation des élèves
des zones à forts défis sécuritaires au Burkina Faso
2019-2024, mentionne que :
Grâce à la longue et relative période de
stabilité jusqu'en 2014, le pays n'a pas été
confronté à une crise humanitaire majeure, au-delà des
inondations du 1er septembre 2009 qui a quelque peu affecté le secteur
de l'éducation. La coordination des situations d'urgence n'est donc
qu'à ses débuts, même s'il existe des groupes sectoriels de
suivi de l'éducation en situation d'urgences entre-temps tombée
en léthargie mais réactivée en 2018 à la faveur de
la crise actuelle (SSEZDS, 2019).
Cette recherche pourrait donc contribuer à aider les
acteurs et utilisateurs des services éducatifs dans les prises de
décisions.
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