IV.2.1.4) Entretiens réalisés avec les
autorités éducatives et les chefs de services
? Les dispositions organisationnelles
Les autorités éducatives et chefs de services se
sont prononcé sur les dispositions organisationnelles. Pour celles
liées à la sécurisation des domaines scolaires, les
personnes interviewées estiment qu'il n'y a pas un dispositif
particulier mis en place par l'administration sécuritaire pour
sécuriser les élèves et le personnel éducatif. Les
établissements scolaires bénéficient seulement du cadrage
d'ensemble prévu par l'administration sécuritaire pour
sécuriser la ville. Cependant, des démarches ont
été entreprises par les autorités éducatives
auprès du haut-
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commissariat qui a bien voulu prendre attache avec les
services de la sécurité pour la sécurisation surtout des
élèves vivants dans les zones périphériques. Pour
ce qui est de la présence d'agents de sécurité à
proximité des établissements, l'administration sécuritaire
n'a pas honoré cette doléance car dit-elle, cela peut amener
l'ennemi à prendre les établissements pour cible. Par ailleurs,
des membres des administrations scolaires, des enseignants et des
élèves ont bénéficié d'une formation sur les
mesures de sécurité à adopter dans les
établissements scolaires en cas d'attaque. A ce sujet, un de nos
interviewés s'exprime : « nous avons reçu une formation
d'une semaine sur comment se mettre à l'abri en cas d'attaque et cela a
été suivie de simulations dans les établissements.
C'était vraiment instructive ».
S'agissant de l'accueil des élèves
déplacés, les autorités éducatives au niveau de
l'enseignement secondaire ont procédé à un
redéploiement des élèves, d'abord des classes d'examen et
ensuite des classes intermédiaires. Le redéploiement de ces
élèves a nécessité l'ouverture d'un nouvel
établissement nommé « classes d'accueil ou CEG d'accueil
». Aussi, le nouveau lycée communal qui disposait de salles a
été retenu comme site d'accueil. Toutefois, les
établissements scolaires tels que le CEG de Rimassa et de Bouna qui
pressentaient une fermeture éventuelle, ont eu une longueur d'avance en
se délocalisant dans d'autres locaux disponible dans la ville de Titao.
Certains établissements ont même procédé à
l'ouverture en leur sein, d'une classe spécifique pour accueillir des
élèves de classe d'examen qui accusaient un grand retard dans les
programmes d'enseignement. Au niveau de l'enseignement primaire, les directeurs
d'écoles par leurs propres initiatives ont emprunté des locaux ou
érigé des hangars pour augmenter les capacités d'accueil.
Aussi, l'ONG Educo par l'entremise de la direction provinciale a
accompagné les écoles à travers la construction de classes
temporaires.
? Dispositions matérielles
En recoupant les différentes interventions des
personnes interviewées, on retient qu'il n'y a pas d'accompagnement
particulier de la part des plus hautes autorités éducatives.
Cependant, des initiatives endogènes ont permis aux élèves
déplacés de bénéficier dès la rentrée
scolaire de kits scolaire. Par exemple, une autorité éducative
nous a fait entendre ceci : « au niveau des kits scolaires, il n'y a
pas eu un accompagnement particulier mais comme il fallait anticiper, nous
avons pu, à travers les quantités qui ont été mis
à notre disposition, prendre en compte ces enfants
déplacés dans la distribution des kits scolaires en début
d'année ». Par ailleurs, les établissements
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scolaires ont reçu des dons en nature au profit des
élèves déplacés et du personnel éducatif.
Les principaux donateurs sont les ONG tels que Educo, DRC, Terre des Hommes et
des associations locales. Ces dons sont composés de table-bancs, de kits
d'hygiène, de frais de scolarité, de vivres, de lampes solaires,
de vêtements et de documents. Cependant, tous les élèves
déplacés n'ont pu bénéficier de ce soutien. Les
plus récentes vagues d'élèves déplacés
semblent être les plus favorisés.
? Dispositions psychosociales
La prise en charge psychosociale est l'une des principales
actions des ONG suscitées. Selon nos interlocuteurs, des psychologues
ont été commis à cette tâche. En effet, un
psychologue a été commis à la prise en charge des
enseignants qui vivent des stress suite à des menaces ou pour avoir
vécu de façon directe ou indirecte des situations de violence.
Par ailleurs, des enseignants, des AVS et des élèves ont
bénéficiés de formation à travers le projet Safe
school. Cette formation visait d'une part à outiller les acteurs de
l'éducation du minimum de savoir-faire en matière de prise en
charge psychosociale. Il s'agissait d'autre part de forger la résilience
des acteurs face au phénomène d'insécurité et leur
enseigner les bonnes habitudes et aptitudes à avoir en pareil
circonstance. Il faut souligner également que de l'avis des personnes
interviewées, les autorités éducatives, administratives et
sécuritaires ne se lassent pas d'effectuer des visites
régulières dans les établissements scolaires. Et cela est
beaucoup encourageant pour le personnel éducatif et les
élèves.
Tableau 26: Visualisation des tendances des réponses
des différents publics ciblent selon les trois sous variables de la
dimension no 1
|
dispositions organisationnelles
|
Dispositions matérielles
|
Dispositions psychosociales
|
Enseignants
|
+ ou -
|
+ ou -
|
+
|
AVS
|
+
|
+
|
+
|
Elèves déplacés
|
+ ou -
|
+ ou -
|
+
|
Autorités et chefs de service
|
+
|
+
|
+
|
Source : Conçu par mous même
Le signe (+) exprime des réponses tendant à dire
qu'il y a une effectivité des dispositions organisationnelles,
matérielles et psychosociales au bénéfice des
élèves déplacés tandis que le signe
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(-) exprime une tendance exprimant le contraire. Enfin, le
signe (+ ou -) ne nous permet pas de décider de l'une ou de l'autre des
réponses précédentes.
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