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L'intervention du business développeur sur la vente en période de crise: le cas de Renault Group


par Mohamed ABIDI
CNAM d'Evry Ile de France - Master en Management et transformation digitale  2023
  

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1. Agilité

Baran B-E. et Woznyj H-M. (2020) soutiennent que « l'agilité - au niveau de la personne, de l'équipe et de l'organisation - est nécessaire pour une gestion efficace de VUCA ». Les auteurs précisent qu'au niveau individuel, l'agilité implique la performance adaptative. Celle-ci suppose que la personne soit capable de gérer des urgences, des crises, des émotions et d'apprendre de nouveaux outils ou technologies. Concernant les équipes et les groupes, l'agilité nécessite qu'ils soient en mesure d'assurer « une combinaison de compréhension rapide de nouvelles situations et de normes qui soutiennent une interaction et une dissidence robustes pour améliorer la qualité de la prise de décision ». Pour être agiles, les organisations doivent montrer leur aptitude à surveiller continuellement l'environnement et les parties prenantes de l'organisation pour pouvoir détecter

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et réagir « aux signaux faibles de menaces ou d'opportunités ». Mais, sans une communication et un travail d'équipe solides, les organisations ne seront pas en mesure de répondre de manière adéquate à VUCA. De même, le recours à des processus obsolètes qui ne correspondent pas à l'environnement ou aux tendances du marché peut nuire à l'agilité. Par conséquent, tous les acteurs seront confrontés à la difficulté de gérer l'incertitude relativement aux produits ou services que l'organisation doit fournir aux clients et à la manière dont elle devrait le faire.

Voilà pourquoi, selon les mêmes auteurs, il est attendu que les dirigeants « facilitent la création de sens nécessaire pour que tout le monde comprenne pourquoi le changement est impératif et pourquoi le plan d'action choisi est le meilleur pour eux et pour l'organisation ». Il est donc important de maintenir une communication continue, efficace et transparente sur les actions internes et les facteurs externes, en recourant à un ensemble d'outils et de ressources qui permettent une circulation de l'information optimale.

Il est à noter aussi que la communication ascendante facilite l'agilité organisationnelle et que le partage d'informations entre les personnes, les équipes et les départements, lors des réunions par exemple, génère la connaissance et promeut l'agilité. Ainsi, chaque collaborateur doit avoir une idée claire des connaissances ou des compétences des autres ainsi qu'une compréhension de la façon dont ils abordent les problèmes. Cela permet de réduire l'ambiguïté en clarifiant l'environnement et de faire face à la complexité, car il peut aider les organisations à relier divers systèmes et processus. Il est question donc, de multiplier les formations afin de développer à la fois les compétences et les connaissances des employés et des dirigeants, principalement ceux qui peuvent promouvoir le changement. En fait, « la gestion des talents est une initiative clé pour soutenir d'autres pratiques agiles » (Idem.).

De leur côté, Zenjari A. et Bouayad H. (2021) définissent une entreprise agile comme étant une organisation capable de tirer parti « de la nouvelle génération et de la technologie innovante pour créer une expérience digitale pour les clients et les employés et maximiser la productivité grâce à un degré élevé d'automatisation ». Il apparaît aussi qu'une organisation agile peut détecter des marchés concurrentiels qui sont dotés de ressources uniques et établir des relations avantageuses avec ses partenaires externes.

Les auteurs citent Zhang Z. et Sharifi H. (2000), qui ont divisé les capacités d'une entreprise agile en quatre catégories. La première est la Réactivité et elle se rattache à la capacité d'identifier les changements et d'y répondre rapidement de façon réactive ou proactive. La seconde est intitulée Compétence et elle exige la possession de capacités technologiques suffisantes pour pouvoir augmenter la productivité et atteindre les différents objectifs en combinant efficience et efficacité. La troisième est la Flexibilité et elle implique que l'entreprise est en mesure de réaliser différents travaux et d'atteindre ses objectifs avec les mêmes moyens. La quatrième est la Rapidité et elle

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concerne la capacité d'accomplir des tâches et des opérations dans les délais les plus courts. Les auteurs se réfèrent aussi à Mills B-R. et Keremah O-M. (2020) qui classent les deux dernières catégories comme les deux critères majeurs de mesure de l'agilité d'une entreprise.

Puisque notre recherche porte sur l'industrie automobile, nous nous sommes intéressé aux publications répondant à la question de l'agilité et de sa place dans ce domaine.

El Andaloussi Z. (2020) considère que « le défi majeur est d'être capable de s'adapter en permanence aux changements et aux mutations profondes qui caractériseront l'industrie automobile ». L'auteur affirme aussi que la résilience dépend d'une part, de « la refonte des paradigmes et de l'état d'esprit qui règnent au sein de l'écosystème » et d'autre part, « de l'effort d'investissement à déployer dans l'urgence pour financer l'accélération technologique et la transformation digitale ».

De son côté, Vial J-Ph (2020) atteste que les transformations sont difficiles et longues à mettre en oeuvre pour les entreprises étant donné qu'elles touchent l'organisation, les pratiques et la culture. L'auteur soutient que l'appui d'acteurs externes, ayant de l'expérience et maîtrisant la méthodologie « peut permettre de donner l'impulsion de départ aux organisations [...]. C'est l'ensemble de l'écosystème, de l'équipementier au concessionnaire, qui est impacté et qui doit se réinventer pour évoluer vers ces pratiques agiles ».

La même thématique a été traitée lors de la 4e édition d'Agile Automotive Conférence qui s'est tenue à Francfort en septembre 2019 ainsi que la Conférence membres/partenaires qui a eu lieu en septembre 2021, durant lesquelles les intervenants ont donné des pistes pour une mise en oeuvre opérationnelle de nouveaux modes de fonctionnement agiles. D'ailleurs, Arrentieres F. (2021) annonce que les constructeurs automobiles sont face à des exigences fortes d'amélioration de la performance dans les projets de développement, dans un contexte automobile caractérisé par une

profonde mutation et appelant de multiples challenges. Pour rendre plus efficace le déroulement

de leurs projets, les entreprises industrielles doivent s'impliquer dans l'intégration des pratiques agiles pour gagner en coût, en délai, en qualité, avoir un meilleur centrage client, responsabiliser les équipes sur leurs livrables, etc.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery