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L'intervention du business développeur sur la vente en période de crise: le cas de Renault Group


par Mohamed ABIDI
CNAM d'Evry Ile de France - Master en Management et transformation digitale  2023
  

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II. Quelques principes de gestion de VUCA

Heiderich D. (2020) affirme que « la planification est surtout envisageable dans un univers figé et dont l'horizon lointain peut être déterminé, ce qui est rarement le cas des crises qui nous imposent d'autres formes de gestion ». C'est pourquoi il considère que « l'avenir de la gestion de crise appartient au management de l'imprévisible » et propose un certain nombre de pistes de réflexion et d'action.

· Gérer l'imprévisible nécessite de dépasser les plans d'intervention élaborés qui sont très détaillés et qui intègrent des procédures de gestion et de communication de crise. Il faut au contraire penser à instaurer une véritable culture de l'imprévisible, du risque et de la gestion de crise au sein des organisations.

· Se préparer à la crise consiste à la fois à établir des relations publiques de crise et à permettre que les acteurs « nouveaux venus » dans l'entreprise jouent un rôle déterminant.

· Fixer des objectifs doit passer avant l'attente des résultats car une logique d'objectifs laisse la place à l'imagination et autorise le dépassement. Ainsi, il est possible de voir les bénéfices non mesurés d'une gestion de crise réussie.

· Coopérer permet d'agrandir le cercle des alliés et génère du profit immatériel puisqu'il devient possible d'ouvrir des opportunités.

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De son côté, Boyer F. (2022) présente un certain nombre de recommandations qui pourront aider les entreprises à s'adapter à l'environnement VUCA. Selon lui, elles seront capables de faire preuve de sérénité dans un contexte anxiogène, en différenciant ce qui est possible en termes d'actions à réaliser, en prenant du recul, en faisant preuve de discernement et en se montrant audacieuses et proactives. Par conséquent, elles auront la possibilité de saisir des opportunités d'évolution ou de renouveau.

Selon l'auteur, les sociétés doivent miser sur l'agilité et la réactivité, afin de faire face à la volatilité. Cela nécessite « d'assouplir les règles, voire d'en supprimer certaines qui constitueraient un frein à l'adaptation, de privilégier la culture du résultat à celle du respect des procédés, ce qui suppose d'offrir plus d'autonomie, d'adopter des « cycles courts » de production, pour avoir un feed-back régulier de ce qu'il convient d'ajuster ou de modifier avant que cela ne soit trop tard » (Idem.). En outre, les entreprises devront mutualiser la diversité des talents et relier les différents réseaux d'expertises, en valorisant l'intelligence collective de leurs équipes dans le but de surmonter la complexité de leur environnement. Enfin, elles sont amenées à adopter une culture spécifique, celle du «Test & Learn». Celle-ci consiste à expérimenter, à s'autoriser à échouer et à apprendre de l'expérience vécue. Ainsi, pour atteindre de tels objectifs, à savoir, « évoluer avec sérénité et efficacité dans un environnement en perpétuelle mutation, imprévisible, complexe à comprendre et paradoxal » (Idem.), les entreprises doivent développer de nouvelles aptitudes : l'humilité, la confiance en soi, l'audace, la coopération, le relativisme et le positivisme.

Chaminade B. (2021) précise que cela implique de la part des décideurs de clarifier les objectifs, de focaliser, d'une part, sur l'orientation stratégique et les valeurs de l'organisation, et d'autre part, sur les attentes des employés par rapport à leur rôle. Ces derniers doivent savoir clairement où l'entreprise se dirige à long terme. En effet, l'incertitude et l'ambiguïté ne peuvent pas empêcher l'entreprise de travailler sur une variété de scénarios possibles, d'avoir une vision qui évolue de même que les chemins qui permettent de l'atteindre. En travaillant avec des informations toujours mises à jour, consolidées et partagées, les directions peuvent réduire les risques de l'incertitude. Elles peuvent même en profiter en les combinant à une politique d'innovation plus forte, dans le but de les transformer en avantages concurrentiels, qui renforcent leur compétitivité. Il s'agit aussi de miser sur le collaboratif et la transversalité. Les décideurs sont toujours à la recherche de connaissances, d'informations et d'expertises sur des sujets toujours plus variés, car prendre une décision sans disposer d'une vue d'ensemble représente un risque que personne ne souhaite prendre. En plus, chaque opportunité qui n'est pas saisie est une perte pour l'organisation et offre des marges de manoeuvre à la concurrence. Alors, les décideurs doivent mobiliser des savoirs présents au sein de l'organisation, parfois dans ses territoires les plus éloignés. Ils sont amenés à

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promouvoir l'intelligence collective car elle est considérée comme la meilleure solution pour obtenir une vision d'ensemble et trouver des solutions.

Les chercheurs et les leaders d'opinion conseillent de s'assurer que les dirigeants ont les compétences et la formation nécessaires pour mener leurs équipes au succès. Ils ont opté pour trois compétences clés à maîtriser par l'ensemble des décisionnaires (L'équipe Proevolution, 2020).

La première compétence est la connexion avec les personnes. Elle implique que les leaders proposent une direction claire et se font comprendre par tous les acteurs de l'entreprise. Ils doivent démontrer une vraie volonté d'écoute et de compréhension des autres. De plus, leur communication doit être claire, fréquente, directe et ouverte. Ces leaders doivent avoir la capacité d'inspirer les autres. La deuxième compétence est la crédibilité. Elle engage les décisionnaires à inspirer la confiance des supérieurs et des collaborateurs. Ils doivent aussi être en mesure de prendre des décisions efficaces et courageuses. La troisième compétence est l'agilité intellectuelle. Elle nécessite que les leaders sachent appréhender les situations changeantes. Ils doivent donc accroître leurs capacités cognitives, s'engager dans une dynamique d'apprentissage continu et s'impliquer dans une ouverture au changement.

Junod Berger N. (2020) insiste sur le rôle central que joue la technologie afin d'aider les organisations à prospérer dans le monde VUCA. Celles-ci doivent investir dans des outils qui facilitent la collaboration et améliorent la mise en oeuvre stratégique. Mais de nombreux auteurs dont Robinson R. (2017), Cavazza F. (2017), Amiri H. (2022) focalisent sur les défis auxquels les dirigeants d'entreprises sont confrontés et qui sont liés aux transformations des pratiques de travail et des changements culturels induits par la technologie.

Nous nous proposons dans les sections suivantes de décrire plus en détails les principaux concepts, mentionnés en amont, et considérés comme étant les principes de gestion de VUCA.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand