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Problématique de la réforme administrative au sein des entreprises publiques en République Démocratique du Congo: cas de la société nationale d'électricité


par Kishoma Michael Emile
Université Pédagogique Nationale UPN - Licence en Sciences Politiques et Administratives 2021
  

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CHAPITRE TROISIEME: IMPACT DE LA REFORME ADMINISTRATIVE AU SEIN DE LA SNEL

Ce chapitre est le troisième et dernier, il nous donne la possiblité d'entrer dans le vif de notre sujet et de proposer nos pistes des solutions dans le cadre des perspectives. Comme les deux précédents, il a trois sections, dont la première porte sur le contexte général de la réforme administrative au sein de la SNEL,la deuxième fait une analyse de la réforme au sein de la SNEL et la troisième et dernière présentera l'état des lieux et perspectives.

SECTION 1: CONTEXTE GENERAL DE LA REFORME AU SEIN DE LA SNEL

III. 1.1. REFORME POLITIQUE ACTUELLE ET CADRE INSTITUTIONNEL

III.1.1.1. La politique énergétique actuelle

L'un des problèmes les plus pressants du secteur énergétique est l'absence de vision pour sa gestion à long terme. A titre d'exemple, les objectifs d'électrification sont fixés dans la stratégie générale de croissance et de réduction de la pauvreté, et l'Article 4 de la Constitution congolaise consacre le droit à l'électricité pour tous. Néanmoins, en dépit des difficultés rencontrées, il n'existe aucune stratégie de planification dédiée au secteur de l'électricité.

La stratégie d'électrification du Congo au cours du siècle passé s'est concentrée sur une production et une distribution centralisée de l'énergie hydroélectrique (au détriment d'alternatives hors réseau, par exemple). Depuis l'indépendance du pays en 1960, la production électrique passe principalement par l'intermédiaire de l'entreprise publique SNEL.

La SNEL a été constituée par le décret 70-033 du 16 mai 1970 afin de nationaliser la gestion de l'électricité, auparavant entre les mains de quelques entreprises privées sous la colonisation belge. Le pays, alors dénommé Zaïre, accorde à la SNEL un certain nombre de pouvoirs : « capturer et utiliser les eaux du fleuve Congo dans la région d'Inga pour produire de l'énergie ; construire, réhabiliter et exploiter les barrages à travers sa propre agence ou par le biais d'une tierce partie ; et utiliser et revendre l'énergie ».

Au cours des années 1970, la SNEL devient un monopole énergétique de fait. En 1974, la société prend possession des droits, obligations et activités de toutes les autres entreprises de distribution énergétique ; en 1979, elle s'empare également de toutes les centrales thermiques de l'ancienne société de distribution d'eau et d'électricité (SNEL, 2013).

Néanmoins, ces nouveaux actifs ne s'accompagnent pas d'une augmentation du soutien financier nécessaire à leur maintenance et amélioration. Pour ne rien arranger, pendant le règne de Mobutu Sese Seko (1965-1997), la SNEL « ne parvient pas à recouvrer les factures des entités gouvernementales, des utilisateurs résidentiels et des sociétés minières » (International Rivers, 2013) et se trouve dépourvue d'un système efficace de facturation électrique (voir section précédente).

Dès lors, l'entreprise se heurte à des difficultés financières dans lesquelles elle est encore empêtrée aujourd'hui. D'après l'ONG International Rivers (2013), la SNEL reçoit depuis 2007 le soutien financier de la Banque mondiale, ce qui ne l'a pas empêché de frôler la faillite en 2010. En 2014, l'entreprise publique enregistre des pertes financières de l'ordre de 330 millions de dollars, soit l'équivalent d'un pour cent du PIB national. « Ainsi, le secteur énergétique dépend de financements publics extérieurs et privés ».

L'une des conséquences de cette situation est l'ouverture progressive du secteur à la participation d'acteurs privés. Par exemple, en 1994, la construction et l'exploitation de centrales hydroélectriques et des réseaux liés a été ouvertes aux entreprises privées-uniquement à des fins commerciales. Cela explique pourquoi dans l'aperçu présenté plus haut, l'intégralité de l'électricité ne provient pas de la SNEL. En réalité, outre la production et la revente d'électricité à travers le pays, l'entreprise publique « rachète également l'électricité générée par des producteurs indépendants, comme certaines sociétés minières disposant de leurs propres centrales électriques ».

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault