2.2. CADRE THEORIQUE
Reprenant le thème de la réussite scolaire, le
présent mémoire vise à analyser l'un des facteurs
familiaux qui l'influe. Notre mémoire s'appuiera sur la théorie
du capital humain développé pour la première fois en 1961,
par l'économiste américain Theodore Schultz, approfondi puis
vulgarisé à partir de 1965, par Gary Stanley Becker, qui obtint
en 1992 le prix Nobel d'économie pour son développement de cette
théorie.
Le capital humain est l'ensemble des
aptitudes, talents, qualifications, expériences accumulées par un
individu et qui déterminent en partie sa capacité à
travailler ou à produire pour lui-même ou pour les autres. Le
capital humain initial revêt des formes comme l'intelligence, la force
physique ou les connaissances transmises par la famille. Il répond plus
à des facteurs génétiques ou familiaux
qu'économiques et est supposé peu modulable au cours du temps.
Bontis définit quant à lui le capital humain comme :
« Le rassemblement des ressources intangibles possédées
par les membres de l'organisation. Ces ressources peuvent être de trois
types : les compétences (incluant les talents et le savoir-faire),
les attitudes (motivation, qualités de leadership des dirigeants), et
l'agilité intellectuelle...». La théorie du capital
humain est construite par analogie à la théorie du capital
physique. L'éducation et la formation sont considérées
comme des investissements que l'individu effectue rationnellement afin de
constituer un capital productif inséparable de sa personne.
Qui dit capital, dit investissement. C'est cet aspect de la
théorie qui nous intéresse car il s'agit ici d'éducation
parentale en termes d'investissement dans le capital humain, investissement
financier, matériel, humain et moral. Investir dans l'éducation,
c'est comme investir dans le capital humain. C'est ainsi par l'éducation
et la formation que l'homme se construit un capital humain considérable.
L'éducation est donc le premier palier voire le seul, moyen de
sculpture, de modelage de l'individu puisqu'elle lui confère les
connaissances et les compétences élémentaires et
générales qui le rendent utile à sa société.
Avec ce nouveau concept de capital humain, s'ouvre toute une gamme
d'investissements autour des axes majeurs de l'éducation et de la
santé. L'investissement en capital humain consiste donc dans l'ensemble
des dépenses effectuées dans ce sens. Ces dépenses sont
estimées en deux temps : on a d'une part les coûts directs
(frais de scolarité, de médecine...) et de l'autre les
coûts d'opportunité. Ces derniers résident dans l'arbitrage
des individus dans leur gestion du capital humain.
Ainsi, associer « éducation parentale » et
« apprentissages scolaires » peut consister à
s'intéresser à l'implication du père et/ou de la
mère (voire de la fratrie) dans la scolarité de l'enfant. Etudier
l'incidence de la socialisation peut induire des choix méthodologiques
différents. Dans l'un et l'autre cas, les conclusions peuvent être
proches : existence d'une corrélation positive entre performance
scolaire et milieu social, par exemple (Davis-Kean, 2005) ; ou
divergentes : il ne suffit pas de dire que les enfants n'ayant pas de
suivi ont plus de risque de connaitre l'échec scolaire.
Selon l'OCDE, en matière économique, le capital
humain a une incidence positive à deux niveaux.
§ Au niveau micro-économique (l'individu), on
mesure le taux de rendement des investissements en formation sur les revenus du
travail (la détention de diplômes est corrélée
à la hiérarchie des revenus).
§ Au niveau macro-économique, le taux de rendement
social mesure l'impact des investissements sur la croissance économique
et l'ensemble de la société.
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