WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Influence de l’éducation des adultes sur l’instruction scolaire des enfants dans la ville de Porto-Novo.


par Alfred Benjamin DANSOU
Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS / UAC) - Licence professionnelle des sciences et techniques des activités socio-éducatives 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2.2. RECENSION DES TRAVAUX ANTERIEURS SUR LA QUESTION

De nombreuses recherches ont été faites pour expliquer la performance scolaire. Certaines ont abordé la question dans le sens de l'investissement personnel de l'apprenant (Stinebrickner, 2007; Schuman et al., 1985) ou de l'investissement des établissements scolaires en matière d'éducation (Hanushek, 1995). Maintes recherches indiquent que le style parental et les pratiques parentales sont de meilleurs prédicteurs de la réussite scolaire que les caractéristiques familiales (Dornbusch, Ritter, Leiderman, Roberts et Fraleigh, 1987).

Le premier axe de recherche montre que l'effort (nombres d'heures d'étude, assiduité aux cours, etc.) consenti par l'élève a un effet positif sur sa performance. Les recherches autour du second axe montrent que l'investissement des établissements scolaires a quelques fois un effet positif sur la performance des élèves. Les chercheurs, notamment les psychologues et les sociologues, ont aussi exploré un autre axe : l'axe familial. Cet axe est sans doute capital à la performance des élèves car la famille est avant tout la première institution éducative de l'élève. Les recherches autour de l'axe familial s'intéressent surtout au style parental et à la participation parentale au suivi scolaire. La relation communicationnelle parents-enfants à laquelle notre recherche s'intéresse est intrinsèque au style parental tandis que le suivi scolaire des parents ainsi que les récompenses des parents pour inciter les enfants à l'excellence sont inhérents à la participation parentale au suivi scolaire.

v Style parental

Selon Darling et Steinberg (1993), le style parental correspond à une constellation d'attitudes qui sont communiquées à l'enfant et qui créent un climat émotif à travers lequel les comportements parentaux sont exprimés. Par conséquent, le style parental se traduit, en partie, par les pratiques parentales qui représentent des comportements à partir desquels les enfants peuvent inférer les émotions des parents.

Les styles parentaux ont des conséquences différentes sur le développement des jeunes. Les enfants de parents autoritaires ont tendance à présenter un faible niveau d'autonomie et de compétences cognitives et sociales. À l'inverse, les enfants de parents démocratiques présentent une haute estime de soi, et s'avèrent indépendants et compétents dans les domaines social et scolaire. Par ailleurs, les jeunes issus de familles permissives sont plus souvent irresponsables, et montrent des faiblesses dans l'autocontrôle, de même que dans leurs compétences cognitives et sociales (Baumrind, 1978, 1991; Maccoby et Martin, 1983).

Baumrind a identifié trois styles parentaux qui influencent le développement cognitif et social des enfants : le style autoritaire, le style démocratique et le style permissif.

Le style autoritaire a les caractéristiques suivantes : les parents essaient d'influencer, de contrôler et d'évaluer les comportements et attitudes de leurs enfants sur la base d'un ensemble absolu de critères ; les parents insistent sur l'obéissance, le respect de l'autorité, le travail, la tradition et la préservation de l'ordre ; les échanges verbaux entre parent et enfant sont découragés.

Le style démocratique quant à lui se caractérise par : une attente de comportements matures de la part de l'enfant et une définition de critères clairs par les parents ; une ferme application de règles et critères, recourant aux ordres et aux sanctions si nécessaires ; un encouragement à l'indépendance et à l'individualité ; une communication ouverte entre parents et enfants, avec encouragement des échanges verbaux ; et une reconnaissance des droits des parents et des enfants par les uns et les autres.

Enfin, le dernier style est le style permissif dans lequel les parents sont tolérants et permissifs face aux impulsions de leurs enfants, utilisent le moins de punition que possible, demandent peu des comportements matures et permettent une considérable autorégulation des enfants.

Baumrind et Black (1967) dans une étude sur des élèves de la Maternelle et Baumrind (1971, 1973, 1978) dans des études sur des élèves de 8 à 9 ans montrent que les enfants issus des familles démocratiques ont de plus grandes compétences cognitives et sociales alors les enfants issus des familles autoritaires et permissives sont socialement et cognitivement peu compétents. Or notre recherche porte sur des adolescents dont l'âge moyen est de 16 ans. Ces résultats sont-ils vérifiés pour cette catégorie d'enfants ?

Pour répondre à cette question, Hess et McDevitt (1984) ont montré que l'effet des processus du contrôle parental sur la performance scolaire persiste parmi les enfants de 12 ans. De plus, Dornbusch et al. (1987) et Steinberg et al. (1992) utilisant de grands échantillons d'adolescents (entre 14 et 18 ans) ont abouti aux mêmes conclusions. D'autres études ont montré que le style démocratique, en dehors de la performance scolaire, développe un certain nombre d'attitudes et de comportements relatifs à l'orientation académique pendant l'adolescence parmi lesquels on peut citer une valorisation de l'école, un plus grand engagement dans les activités des classes, des aspirations scolaires élevées et peu de mauvaises conduites à l'école telles que la tricherie (Lamborn et al., 1991 ; Patterson et Yoerger, 1991 ; Steinberg et al., 1989).

Loin d'être sans conséquence sur la scolarité, les comportements parentaux associés à ces styles pourraient impacter les performances scolaires des élèves. D'ailleurs, Claes et Comeau (1996) stipulent que le modèle parental constitue un prédicteur de réussite plus efficace que des caractéristiques propres à la famille. Pour Nimal, Lahaye et Pourtois (2000, cités par Pourtois et al., 2013), les parents les plus investis utilisent un répertoire de pratiques jusqu'à six fois plus important que les autres, le style démocratique semblant le plus approprié (Deslandes et Royer, 1994). Selon Kanouté (2006, p. 21), « le style parental (démocratique, autoritaire ou permissif) réfère à l'éducation à l'intérieur de la famille (McAndrew, 1988), aux pratiques sociales familiales (Meirieu, 1997), à la socialisation générale en famille (valeurs inculquées, limites établies, proximité des parents à l'endroit de l'enfant, soutien à l'autonomie, etc.) ». Il a donc une influence sur le mode d'action des familles vis-à-vis de l'école et sur leur degré de participation.

Toute analyse du style éducatif des parents doit cependant prendre en compte le style éducatif des enseignants. Les résultats scolaires sont moins bons si les styles éducatifs sont trop différents. Or, « la continuité des normes familiales et scolaires est davantage caractéristique des milieux favorisés que des milieux populaires » (Duru-Bellat et van Zanten, 2009). Pour M. Duru-Bellat et A. van Zanten, la « permissivité est corrélée avec les problèmes d'attention et d'apprentissage, avec des attitudes hostiles à l'égard des professeurs et des pairs » ; un contrôle rigide induit de l'anxiété, de la passivité, un comportement obsessionnel (Duru-Bellat et van Zanten, 2006). Pour d'autres,

Les parents qui valorisent la conformité de l'enfant aux normes sociales attendent plus que les autres que l'école remplisse son rôle de socialisation, tandis que ceux qui valorisent l'autonomie de l'enfant attendent davantage qu'elle remplisse sa mission de formation intellectuelle. [...] les effets de la valorisation du conformisme sur les attentes de socialisation sont nettement plus importants dans les familles des milieux non populaires. (Tazouti et al, 2005).

Le style parental constitue une variable importante dans l'étude de l'influence familiale sur la réussite scolaire.

v Participation parentale au suivi scolaire

Selon Christenson et al. (1992, cités par Deslandes et Royer, 1994, p. 64), « la participation parentale correspond au rôle des parents dans l'apprentissage des enfants », ce qui fait dire à Fortin et Mercier (1994) qu'elle consiste notamment à vérifier le matériel scolaire, superviser les devoirs et leçons, ainsi qu'assister aux réunions de parents, tandis que pour Karsten, Ledoux et Sligte (2006, cités par Menheere et Hooge, 2010), elle fait davantage référence à la contribution des parents aux activités scolaires. En ce sens, elle n'est pas à proprement parler synonyme d'implication, même si elle peut permettre aux parents, par leur présence aux activités organisées par l'établissement scolaire, de montrer à leurs enfants l'importance que revêt l'école à leurs yeux (Kohl, Lengua et McMahon, 2000).

Darling et Steinberg (1993) décrivent les pratiques parentales comme des comportements définis par un contenu particulier, par les valeurs des parents et par les buts visés par le processus de socialisation.

Le lien positif entre la participation parentale au suivi scolaire et la performance scolaire a été mis en évidence par nombre d'études (Dornbusch et Ritter, 1992 ; Grolnick et Ryan, 1989 ; Paulson, 1994 ; Steinberg et al., 1992 ; Stevenson et Baker, 1987). La participation des parents se présente sous diverses formes. Les parents peuvent aider leurs enfants à faire leurs devoirs de maison, discuter avec eux, leur témoigner leur intérêt pour leurs études, ou les suivre dans les activités extrascolaires. Selon Dornbusch et Ritter (1992), les manifestations d'encouragements des parents qui soutiennent, complimentent et offrent leur aide, sont suivies d'une amélioration de la performance scolaire. Deslandes (1996) suggère que la participation des parents au suivi scolaire a cinq dimensions : le soutien affectif ; la communication entre parents et enseignants ; les interactions axées sur le quotidien scolaire ; la communication entre les parents et l'école ; et la communication entre parents et adolescents. Deslandes montre que deux dimensions ont une liaison significative avec les résultats scolaires : le soutien affectif des parents est positivement corrélé avec les résultats scolaires de leurs enfants, tandis que la communication avec les enseignants est négativement liée aux résultats scolaires. Plusieurs facteurs influencent la participation des parents au suivi scolaire. Les parents sont enclins à participer au suivi scolaire de leurs enfants si ceux-ci travaillent déjà bien à l'école (Baker et Stevenson, 1986 ; Dauber et Epstein, 1993 ; Keith et al., 1993). Alpert et Dunham (1986) montrent qu'une plus grande surveillance des activités des élèves aide à réduire les taux d'abandon.

Les travaux sur la supervision parentale confirment que l'encadrement des adolescents par les parents influence fortement la réussite scolaire et contribue à prévenir les comportements déviants, tels que la délinquance et l'usage de drogues (Brown, Mounts, Lamborn et Steinberg, 1993; Dornbusch et al. , 1987; Steinberg et al. , 1991; Steinberg et al. , 1994).

Pour Darling et Steinberg (1993, cités par Deslandes et Royer, 1994), la participation parentale se traduit au travers d'une série de pratiques, telles qu'une réaction aux résultats scolaires notamment, mais elle peut s'avérer insuffisante dans l'idée d'une augmentation des performances, comme le confirment Deslandes et Royer (1994). Parallèlement à leur participation, les parents communiquent à leurs enfants diverses émotions au travers de leurs attitudes et comportements (Darling et Steinberg, 1993, cités par Deslandes et Royer, 1994).

La réaction des parents aux résultats scolaires. En général, les seules réactions parentales liées à une amélioration de la performance scolaire sont les encouragements de la part des parents, mesurés par l'utilisation du soutien, de compliments, par l'incitation à faire mieux et par l'aide offerte lorsque les élèves ont de faibles résultats scolaires (Dornbusch et Ritter, 1992, Ginsburg et Bronstein, 1993).

Pour Feyfant (2011), L'autorité parentale se manifeste, dans les milieux populaires, par la surveillance et la punition ; dans les catégories moyennes et supérieures, la punition est plutôt d'ordre psychologique (on retire son affection) ou légitimée par le raisonnement. Depuis quelques années, on note une tendance à mélanger les formes de contrôle souple et l'autonomie. Dans les familles populaires, on stimule plus les filles, on laisse faire les garçons. En termes de réussite scolaire, l'encouragement à l'autonomie et à la prise d'initiatives est plus favorable à la réussite, notamment à l'école élémentaire et les rôles stéréotypés sont moins favorables à la réussite scolaire des garçons. Van Zanten (2009) pense que les parents de milieux populaires adhèrent à l'idéaltype de «développement naturel» (faible intervention parentale) alors que ceux des catégories moyennes et supérieures se retrouvent plus dans l'idéaltype d'une «inculcation systématique''.

Malgré une convergence ou non avec les pratiques de l'école, certains parents montrent une réelle envie de communiquer avec l'école et leur enfant, avec l'objectif éducatif commun de développer l'autonomie de l'enfant. Dutercq (1992) souligne qu' « une lente évolution dans le style de l'éducation, qui serait de moins en moins régulé par le contrôle et de plus en plus influencé par un choix de mode relationnel à l'intérieur de la famille privilégiant communication et coopération, aussi bien entre parents qu'entre ceux-là et leurs enfants » (p.125). La communication est une composante significative du processus éducatif et, par ce fait, elle influence considérablement la capacité de l'enfant à communiquer tant au sein de la famille qu'à l'extérieur de celle-ci. Ce désir généralisé de communication et de proximité avec l'école trouve sa source dans la volonté des parents de pouvoir communiquer avec les enseignants afin de prendre une part active dans l'éducation de leurs enfants : « Les parents cherchent eux-mêmes à participer à [la mission de transmission du savoir de l'école] en privilégiant la fréquence des contacts avec les enseignants et l'aide familiale au travail scolaire (...) » (p.126).

Le Pape et Van Zanten (2009, p. 202) notent que les parents des classes moyennes et supérieurs ont davantage tendance à « échanger à leur initiative avec les enseignants et à s'impliquer spontanément dans les diverses activités et instance scolaire ». Ainsi, ils n'attendent pas d'être convoqués et prennent rendez-vous avec les professeurs de leur enfant s'ils en jugent l'utilité. Ils vont également à la rencontre des professeurs de leur enfant même s'il n'y a pas de problème notoire. De même, ils n'hésitent pas à s'informer et savent à qui s'adresser lorsqu'ils ont des questions.

(Maulini, 1997) affirme que

cela fait à peine plus de cent ans que les enfants sont scolarisés dans une institution commune, accessible à tous, quelle que soit leur origine géographique, culturelle, religieuse ou socio-économique. Cela fait donc cent ans que se pose cette difficile question : quelle part de l'éducation des nouvelles générations revient-elle à la famille, quelle part à l'école ? Si une division du travail est utile, souhaitable, nécessaire, où fixer des « limites » entre sphère privée et instruction publique, entre éducation familiale et éducation nationale ? (p.2)

Contrairement à ces études, notre recherche vise à analyser dans le contexte béninois l'influence de l'éducation parentale et d'un suivi sur l'instruction scolaire d'un apprenant.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"