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Non application de l'orientation scolaire dans les écoles secondaires, son impact sur le choix d'une option d'études. Cas de Mwene-Ditu.


par Jean Pierre Tshisuabantu Yamba
Institut Supérieur pédagogique de Mwene-Ditu  - Graduat en pédagogie appliquée 2019
  

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SECTION II. LES PROBLEMES EXOGENES

S'il y a des problèmes d'orientation scolaire qui dépendent en grande partie de la nature propre de l'apprenant, il y en a d'autres par contre, qui sont fonction du milieu dans lequel vue l'apprenant. Ce milieu influence grandement l'enfant dans sa vie scolaire.

L'orientation scolaire pseudo-scientifique qui se fait par les parents et autres membres de la famille, ne tient pas compte de la connaissance de ce problème. Les psychologues seuls en sont dignes. René ZAZZO a montré que la différence du milieu a plus d'influence sur l'instruction, sur la scolarité que la différence héréditaire (71).

70 MAYIZA C, Les grands Problèmes d'Orientation Scolaire, Paris, France 1945 p 34

71 René ZAZZO cité par KABONGO Albert, Op.cit. Inédit.

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Parmi les milieux de l'enfant ou apprenant qui peuvent influencer négativement la scolarité dans une option choisie sans l'aide de l'orientation scolaire, nous citons : la famille, l'école, la rue ou l'environnement social.

II.2.1. La famille de l'apprenant

La famille est l'ensemble du père, de la mère et des enfants (72). La famille est un milieu par excellence ou vit l'apprenant. Il constitue la première moule dans lequel se façonne l'homme de demain et qui jette les premières bases de l'éducation de l'apprenant. Elle apparait aux yeux de tous comme une pierre angulaire dans le processus du développement physique et mental de l'enfant.

C'est en famille ou l'apprenant apprend à se faire comprendre, à se débrouiller tout seul, à tenir compte des autres et les prendre en considération ; à regarder, à écouter, à imiter ses frères et soeurs ainsi que ses parents, il apprend à jouer, à danser, à lire et à écrire pour certaines familles. Il apprend les règles de politesse, le respect des biens communs...

Lorsque son horizon s'élargie au niveau d'une classe, l'enfant a donc toute une histoire derrière lui, une histoire que nous pouvons facilement obtenir en famille. Les habitudes de langage, de comportement spécifique, de goût et de rejet. Bref, la famille est comme une moule, de sa forme dépend celle que prendra l'enfant.

En toute transparence, la famille constitue un grand problème d'orientation scolaire pour un apprenant dans une option d'études qu'il s'est choisi lui-même sans l'intervention de l'orientation scolaire. Comment ? Analysons ce cas, une famille compte 12 enfants dont 10 sont scolarisés, et cette famille reçoit 120.000Fc par mois comme salaire, dans une location ou il faut payer 40.000Fc par mois.

Un enfant décide d'entreprendre la coupe et couture ou soit la nutrition où il y a trop des pratiques à faire. Et comme nous le savons tous, à chaque pratique il faut au moins 7000 à 10.000Fc fois 10 mois d'études ! Plus les frais scolaires qui remontent actuellement à 15.000Fc et cela fois 10 mois d'études sans compter les frais connexes.

Notons qu'avec ce que la famille (père) touche mensuellement comme salaire et vu le nombre d'enfant dans cette famille y compris les dépenses que

72 BUKASA Grégoire, Cours de Sociologie Générale, G1 OSP/ISP/MDT 2016-2017 Inédit.

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cette dernière est appelée à faire, un tel enfant (apprenant) qui s'est choisi de lui-même la nutrition ou la coupe et couture comme option d'études au secondaire sans tenir compte de possibilité en famille, tombera dans l'inadaptation scolaire parce qu'il sera toutes fois renvoyé de la salle de classe à causes d'argent.

Même les parents, élèves eux-mêmes ne savent pas que le poids du ménage, le salaire mensuel peut compromettre la scolarité et appeler le terme inadaptation pour enfin tombé dans la déperdition scolaire.

Dans le souci d'éradiquer cette impasse, les psychologues scolaires dans le processus d'orientation scolaire d'un apprenant vers une forme d'études adaptée à sa personnalité, utilise la fiche familiale pour connaitre à fond la famille de l'individu à orienter. Après la prise de cette connaissance, l'orientation scolaire est alors établie avec espoir de ne plus tombé dans les conséquences comme : l'échec scolaire puis la déperdition scolaire.

L'expérience Française montre que 85% des jeunes dont la fiche familiale a été utilisée pour leur orientation scolaire, ont échappé aux tristes conséquences scolaires que les autres pays du monde font face actuellement (73).

La famille joue plusieurs fonctions qui peuvent influencer comme nous l'avons déjà dit ci-haut, l'apprentissage scolaire d'un apprenant dans une option d'études qu'il s'est choisie lui-même. Les fonctions sont entre autres : la protection et le soutien de l'apprenant dans la scolarité, l'initiation aux aspects les plus divers de l'existence humaine. Le soutient de l'enfant et la protection dans ces études incluent l'organisation de la maison.

Retenons tous que la maison est le cadre de vie pour l'apprenant, elle joue un rôle très important dans l'apprentissage de l'ordre, de la régularité et du travail. L'apprentissage scolaire commence à l'école et continue jusqu'à la maison et dans la société. Ainsi, la maison doit avoir le minimum des mobiliers qui facilitent la mise en ordre de consommable (74).

Pour étudier, l'élève doit avoir une chaise, une table, une armoire pour déposer les objets classiques et une lampe comme source de lumière. Si la famille n'est pas organisée, l'apprenant ne saura pas organiser où mettre à son tour ses biens en ordre. Il sera pour lui impossible d'acquérir facilement la psychologie de propreté et de l'ordre.

73 P. WAUTRICHE, Introduction à la Psychotechnique, Editions l'Avenir Bruxelles, 248p S.D. 1997

74 KABAMBA MUTOMBO P, Op.cit.

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Or, tous les travaux pratiques et théoriques exigent une bonne présentation, un ordre pour être reçu et coté. Donc tout apprenant sans l'habitude d'ordre et de propreté sera inadapté dans son option d'études choisie et échouera au final.

Ainsi, les parents en famille doivent reconnaitre que la maison ou la famille est le cadre de vie, elle doit être aussi le cadre d'étude à domicile à condition qu'elle soit bien organisée.

A l'intérieur de la famille, nous trouvons les interactions entre mère et enfant, père et enfant, fraternelles qui peuvent à leur tour rendre l'apprenant inadapté à l'école ou dans une option d'études si ces dernières n'ont pas été examinées d'avance par les psychologues scolaire avant le choix d'une option d'études. Comment cela ? Prenons tous le temps d'analyser chacune d'elles.

2.2.1.1. Relation mère et enfant.

De tous les rapports que l'enfant entretient avec son entourage familial, la relation mère-enfant est d'ordinaire la plus importante et la plus agissante sur la personnalité toute entière. Si cette relation est mal entretenue, en toute transparence, l'enfant aura des grands problèmes non seulement d'adaptation scolaire mais aussi sur tous les plans de la vie et cela pourra l'accompagner toute sa vie terrestre.

Dès sa naissance, l'enfant a besoins de la protection physique et physiologique considérable qu'il est incapable de satisfaire sans l'aide de sa mère. Ces besoins sont en effet : le manger, le boire, le bain.... Et, c'est auprès de sa mère qu'il commence son apprentissage. La satisfaction d'un besoin renforce le sentiment de sécurité et de paix chez l'enfant. Par contre, la non satisfaction d'un besoin, risque d'être une cause de frustration (75).

Lorsque la relation mère et enfant est inexistante ou busée, et que l'enfant ne peut pas trouver un remplaçant de sa mère, il en résulte une rupture irrémédiable du point de vue développement affectif de l'enfant.

Un enfant pareil tombera et fera face à des nombreux problèmes dans son parcours scolaire. Pendant que les autres suivent attentivement les enseignements et répondent aux questions des enseignants, lui sera toujours

75 Pierre ERNY, L'enfant dans la pensée traditionnelle de l'Afrique noire, Paris, Editions de l'Ecole, 1968, 200p (Traduit en Anglais).

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stressé, triste et frustré par cette absence de la relation entre lui et sa mère. Il va échouer, doubler les classes puis, abandonner un jour.

En interrogeant de jeunes d'âge scolaire inadaptés de la commune de BONDOYI sur les sentiments qu'il entretiennent à l'égard de leur maman, nous avons recueilli les expressions suivantes :

« Mon coeur saigne des bonnes histoires, j'éprouve un sentiment de dette envers elle, un certain sentiment indicible, d'enchantement, monte en moi, je vois l'affection qu'elle portait et j'ai envie d'en faire autant plus tard à ma mère, je revois les belles soirées de la saison sèche... » (76).

En définitive, c'est la bipolarité mère-enfant qui est à l'origine de la relation affective. La responsabilité de la mère ou celle de son substitut, tout comme la stabilité de la famille, va permettre d'assurer un équilibre psychique harmonieux qui peut favoriser une réussite scolaire et une bonne insertion sociale de l'apprenant.

2.2.1.2. Relation père et enfant.

Dans toutes les familles du monde entier, le père est le premier membre et chef de la famille. Il a le bâton de commandement entre ses deux mains et dans le bon tout comme dans le mal, tous les autres membres de la famille se soumettent à ses ordres et les exécutent facilement pour éviter les sanctions.

.

L'expérience des psychologues généticiens montre que vers 3 ans, l'enfant à tendance à s'affirmer socialement, son père représente une image de puissance et d'autorité. Et pourtant, il s'attache passionnément à sa mère. Cet attachement passionné, s'explique par le fait que, c'est essentiellement sa mère qui satisfait tous ses besoins (nourriture, baisé, caresse...) (77)

La qualité de la relation père-enfant a une influence certaine sur la scolarité d'un enfant dans une école secondaire. En effet, un enfant qui ne collabore pas normalement avec son père, sera toutes fois frustré lorsqu'il observera un climat d'ambiance entre ses collègues et leurs pères et surtout lorsqu'il le voit être accompagné à l'école et au marché les jours de fêtes.

76 Sentiments recueilli lors d'une interview accordée à l'élève BUANGA BUANGA Félicien de la 3ème Biologie Chimie à l'Institut Saint Charles LWANGA mais actuellement abandon.

77 Francis GALTON, Les premiers pas dans la vie de l'enfant d'Afrique Noire, Naissance et première enfance, Paris, éditions de l'Ecole, 1972, p 360

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Cette frustration rendra l'enfant inadapté en totalité dans une salle de classe. Comme nous l'avons déjà relevé ci-haut, il sera toujours distrait, stressé et dirigera toujours son attention vers la maison aux relations perdues entre lui et son père pendant que les autres sont concentrés au développement des leçons par les enseignants dans une salle de classe.

C'est le cas des orphelins des pères. D'où, les papas doivent en toute transparence et toute sécurité être en bon terme avec leurs enfants. Car la réussite scolaire d'un apprenant à l'école dépend en grande partie des relations ou du climat existant entre père et enfant. Devant le père, l'enfant doit se sentir à l'aise, aimer et chéri de façon que quand il a un problème, une plainte, qu'il ait le courage de se décharger facilement sur son père.

D'une façon très concrète, il existe une relation triangulaire dans une ou toutes les familles du monde. Enfant-père-mère. Nous déconseillons donc toute tentative à vouloir boucher une des directions de cette relation pour un enfant. L'enfant ne doit pas collaborer seulement avec sa mère, mais aussi et surtout avec tous les deux, car, sa réussite scolaire dépend aussi des relations qu'il entretienne avec les deux.

A leur tour, les deux parents doivent eux aussi se laisser ouverts, mettre l'enfant dans les conditions quasiment favorables afin de permettre non seulement son développement physique, mais aussi le développement mental et la réussite scolaire.

2.2.1.3. Relation fraternelle

Le terme « fraternité » désigne le lien de parenté entre les enfants issus de mêmes parents. C'est aussi un lien affectif entre frère, ou entre frères et soeurs (78). La relation fraternelle est un facteur d'enrichissement de la personnalité enfantine par le contact varié qu'elle permet entre les enfants d'une même famille d'âge. Mais elle suscite également des difficultés d'adaptation scolaire compte tenu de la place que l'enfant occupe dans la famille ou dans la fratérie.

La fraternité ou la relation fraternelle intervient dans notre travail comme problème d'orientation scolaire dans ce sens que la position qu'occupe un enfant dans la lignée de ses frères et soeurs peut en toute transparence avoir une influence totalement négative dans son parcours scolaire.

78 Aron RAYMOND, Mémoire cinquante ans de réflexion politique, Edition JULLIAND, Paris, 1983, p 17

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Seuls les psychologues scolaire ou conseillers d'orientation scolaire comme nous l'avons déjà dit, sont les seuls qui peuvent poser un diagnostic sur ce problème, en prévenir puis amener l'enfant à un très bon résultat. Analysons dans ce travail certains cas ou positions qu'occupent un enfant dans une famille dans sa fratrie et les conséquences que cela apporte sur sa scolarité.

Un enfant unique dans une famille dont la procréation des parents s'est brusquement arrêtée soit par consentement de deux à cause des moyens financiers limités, ou soit involontairement à cause des certaines maladies qui ont endommagé l'organisme de l'un des conjoints dans le couple, est facilement gâté, chérit et totalement heureux chez ses parents (79).

Il jouit avec plénitude un amour, une affection et une intense sécurité de ses parents. Tout ce qu'il demande lui est donné, tout ce qu'il fait comme acte et caprice est supporté par ses parents, il décide, donne les ordres et annule les uns à la maison comme il veut, et cela s'exécute par ses parents incontestablement.

Quelle serait la conséquence ? Cet enfant, à l'école il va croire qu'il est encore unique comme à la maison. Les enseignants et ses collègues de classe selon lui, seront appelés à supporter tous ce qu'il présentera comme caprice dans la salle de classe. En cas de résistance, il va pleurer, multiplier les absences en avançant des raisons illusoires contre la salle et pour finir, il tombe dans l'inadaptation scolaire à cause de ses absences prolongées et sans motifs valables.

Parlons d'un autre enfant appelé « ainé » de la famille. Puisqu'il est le plus rapproché de ses parents et applique de l'autorité sur les autres enfants qui viennent après lui, se croit premier ministre dans sa famille. Il a une autorité qui lui est léguée par ses parents. Bien que cette autorité ne sont pas acceptée par ses frères et soeurs en famille, lui se sent aimé, chéri et considéré par les parents de plus que les autres enfants, et surtout qu'à l'absence des parents, lui prend le bâton de commandement en famille.

Les conséquences qu'apporte la position d'un tel enfant dans sa famille sont quasiment semblables à celles d'un enfant unique développé ci-haut. Cet enfant cherchera a gagner tous le respect de la salle en commençant par les enseignants qui entrent dans son option pour donner cours. Il cherchera à être major de la classe pour enfin être autorité, imposer les ordres aux les autres

79 L. DEHEUSCH, Essaie sur le symbolisme de l'inceste royal, p 20, Paris 1945

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sera sa principale mission. Et lorsque cela pourra échouer, l'enfant devient inadapté parce que tout a échoué en sa faveur.

Enfin, parlons du cadet. Plus souvent choyé pas ses parents, accapare l'affection de ces derniers et bénéficie d'une certaine partialité qui rend les autres jaloux et frustrés en famille. Cet enfant se sent quelques fois inférieur car ses frères et soeurs lui défavorisent et cela ne développe pas souvent sa personnalité et son autonomie (80).

Comme les autres, cet enfant sera inadapté dans une salle quelque soit son âge. Et surtout que ses caprices ne seront pas supportés par les autres élèves en classe, il va fuir l'école avant la fin d'un cycle. Il va confondre ses enseignants à ses parents et cherchera à tout prix qu'il soit choyé et protégé comme chez ses parents. Il se sentira également inférieur dans la salle de classe en présence de ses collègues comme cela est le cas en face de ses frères et soeurs à la maison. Et ce complexe d'infériorité qu'il va développer dans la salle lui amènera à un résultat misérable au cours de sa scolarité dans une option d'études choisie.

Après une expérience reçue dans une recherche, J. ZEMPLENI-RABAIN a montrée en pays occidentaux que la période qui suit le servage et où peu à peu l'enfant est amené à faire partie du groupe des frères et soeurs, est dominée elle aussi, comme la période d'allaitement, par la relation de corps à corps, de peau à peau, la manipulation des uns par les autres. Les parents encouragent les premiers contacts entre enfants de même âge sous forme de luttes, y voyant l'expression même de l'intégration horizontale.

Les petits semblent avoir besoin de pouvoir jouer avec le corps de leurs ainés ou de leurs camarades d'âge pour retrouver le plaisir qu'ils éprouvaient au contact du corps matériel. Les premiers jeux auxquels ils s'adonnent constituent souvent à promener la bouche sur le corps d'enfant cadet

(81).

En toute transparence, la connaissance de la place de l'enfant ou sa position dans la fratrie est d'une importance très capital car elle renseigne et complète les informations qu'un conseiller d'orientation a besoin pour dépister, prévenir et enfin rééduquer l'enfant qui est en face de lui.

80 Read M, Intégration sociale et personnalité, Paris, la Presse Universitaire, 1974, p 440

81 J. ZEMPLENI-RABAIN cité par Pierre ERNY dans « L'enfant et son milieu en Afrique noire », Essaie sur l'éducation traditionnelle, petite bibliothèque payot 106, Boulevard Saint-Germain, 75005 Paris, p 100-101.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein