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De la responsabilité du médecin découlant de la violation du secret professionnel médical en droit congolais. étude jurisprudentielle.


par Dieudonné Bulambo Batumujaye
Université Libre de Grands Lacs ULGL/BUKAVU - Licence en droit 2018
  

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Section 3 : De l'analyse de quelques décisions rendues par les juridictions étrangères : cas des juridictions Belges

§1. Du résume de fait et de la décision commentée

L'arrêt de la cour d'appel de Mons du 19 novembre 2008 fournit
une illustration intéressante de la justification d'une violationdu secret professionnel par l'état de nécessité dans une situationde maltraitance d'enfant. Il rappelle que même si les conditionsde l'article 458bis du Code pénal ne sont pas réunies, l'état denécessité peut toujours être invoqué lorsque l'intégrité physiqueou mentale du mineur est gravement menacée.

Cependant une violation du secret professionnel, dans une situation de maltraitance d'enfant, peut trouver sa justification, non
seulement dans l'article 458bis du Code pénal (qui autorise une dérogation au secret), mais aussi dans l'état de nécessité lorsque les conditions ne sont pas identiques à celles de l'article 458bis du Code pénal. L'arrêt de la cour d'appel de Mons a admis l'état de nécessité dans pareille hypothèse. Il n'en demeure pas moins que l'état de nécessité est un moyen de défense qui suppose la réunion de conditions strictes que nous proposons de rappeler. Les circonstances de la cause étaient les suivantes: deux enfants, âgés de 6 et 7 ans, avaient enduré divers sévices commis par leurs parents, lesquels ne contestaient d'ailleurs pas les faits. Parmi les mauvais traitements infligés aux enfants, on avait relevé des punitions dans la cave, des bouteilles attachées aux mains avec du scotch en les obligeant ainsi à les porter à bout de bras, des coups de manche à raclette, des immobilisations pieds et poings liés durant plusieurs heures, les poignets attachés parfois durant toute la nuit, des coups de ceinture sur le corps et à la tête, des étranglements avec une ceinture, des pendaisons par les pieds dans le vide jusqu'à la perte de connaissance, des coups de pieds et de mains, des bâtons de raclette mis dans la bouche, ... Malgré les interpellations du corps enseignant ou des membres
du PMS (faisant suite aux absences répétées des enfants à l'école,
aux suspicions engendrées par la présence d'hématomes,...), les parents ne s'étaient jamais ouverts des problèmes personnels qu'ils rencontraient dans l'éducation des enfants. Le fils avait été amené par le SAMU aux soins intensifs du CHU de Charleroi dans un état de coma, atteint d'une hypothermie profonde, de brûlures au deuxième degré sur la partie supérieure du thorax, d'un hématome sur la partie droite de la face et de pétéchies sur l'épaule gauche. Ses jours étaient en danger. Le médecin qui s'occupa de l'enfant à l'hôpital, le docteur D., constata les traces de sévices et prévînt un confrère,
médecin légiste, le docteur F. C'est ce dernier qui dénonça les suspicions de maltraitance au procureur du Roi. Les parents, pénalement poursuivis du chef des coups aggravés et des mauvais traitements infligés aux enfants, ont
soutenu l'irrecevabilité de l'action publique car fondée sur une violation du secret professionnel45(*). La particularité du cas d'espèce vient de ce que le médecin qui a dénoncé les faits n'a pas reçu directement les confidences de la victime et n'a pas non plus examiné celle-ci personnellement, comme le prévoit l'article 458bis du Code pénal. C'est au contraire de façon indirecte que les constatations médicales et l'état de l'enfant ont été portés à sa connaissance, par l'intermédiaire d'un confrère. La cour d'appel de Mons a ainsi précisé que le docteur F. «ne se trouve pas dans les circonstances visées par l'article 458bis du Code pénal puisqu'il n'a pas examiné la victime».

* 45J. DE CODT, Des nullités de l'instructionet du jugement, Bruxelles, Larcier, 2006, p. 124.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams