B. Une obligation de préservation et de conservation
des « ressources
vivantes »
L'Etat côtier doit préserver et conserver les
ressources vivantes dont disposent les eaux sous sa juridiction de la pollution
et de la surexploitation. En effet, lorsque l'Etat côtier se livre
à la surexploitation de ses ressources halieutiques, cela peut conduire
à la naissance d'un différend entre cet Etat et un Etat
côtier voisin dans la mesure où les intérêts
économiques de l'un divergent avec ceux de l'autre27. Ce fut
par exemple le cas entre le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande
dans l'affaire du «Thon à Nageoire Bleue» dont l'Ordonnance
aux fins de mesures conservatoires fut rendue en août 1999 par le
Tribunal international du droit de la mer28. Dans sa
décision, ce dernier fait de « la conservation des ressources
24 Ordonnance du 8 décembre 2003, Recueil
des arrêts, avis consultatifs et ordonnances du Tribunal international du
droit de la mer, 2003.
25 DUPUY (P.-M.), « Où en est le droit
international de l'environnement à la fin du siècle ? »,
Revue générale de droit international public. - 101(1997),
n°4, p. 873-903, 1997.
26 Déclaration de Rio du 16 juin 1992,
principe 15 : « Pour protéger l'environnement, des mesures de
précaution doivent être largement appliquées par les Etats
selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou
irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas
servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de
mesures effectives visant à prévenir la dégradation de
l'environnement ».
27 NOUZHA (C.), « Le rôle du Tribunal
international du droit de la mer dans la protection du milieu marin »,
Revue québécoise de droit international, 2005, 18 (2), p. 76.
28 Ordonnance du 27 Août 1999, Recueil des
arrêts, avis consultatifs et ordonnances du Tribunal international du
droit de la mer, 1999 ; CAZALA (J.), Le principe de précaution en droit
international, L.G.DJ., p. 212, 497 pp.
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biologiques de la mer [...] un élément essentiel
de la protection et de la préservation du milieu marin
»29.
Section 2 : Les autres conventions pertinentes de
protection de la biodiversité
La création des aires marines protégées
est encouragée par plusieurs instruments juridiques plus
spécifiques. Nous n'en retiendrons que deux dans le cadre de cette
étude, à savoir la Convention sur la diversité biologique
(paragraphe 1) et la Convention relative à la conservation des
espèces migratrices (paragraphe2).
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