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Amnisties et prescriptions penales en droit international des droits de l'homme


par Seth Jireh OUMBA BAZOLA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master 2021
  

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Section II : Les impacts sur les présumés auteurs de crimes et la société

Les impacts des amnisties et des prescriptions pénales sur les présumés auteurs, les auteurs et la société feront l'objet dans cette section, d'une analyse minutieuse.

Paragraphe I : Sur les présumés auteurs de crimes

Les présumés auteurs des violations des droits de l'homme dans le contexte des CA se retrouvent dans un bon nombre de cas amnistiés ou bénéficient des prescriptions pénales qui, ont des effets non négligeables soit sur leurs condamnation soit sur la suite de leur vie dans la société. C'est pourquoi nous retenons l'effacement de la peine pour l'amnistie et l'oublie de l'acte délictueux au bout d'un temps déterminé par la loi pour les prescriptions pénales.

L'effacement de la peine concerne plus les amnisties que les prescriptions pénales. En effet, nous nous trouvons dans 3 cas distincts. D'abord, lorsque les poursuites contre le présumé auteur des violations n'ont pas encore été déclenché, la mise en oeuvre de l'amnistie vient arrêter la possibilité des poursuites.

Dans le deuxième cas, c'est lorsque les poursuites sont en cours et que la décision du juge est attendu pour rendre justice. Dans cette perspective, le prévenu amnistié bénéficiera d'un non-lieu de la part de la juridiction en charge de l'affaire. Ce qui est considéré comme une décision de relaxe.

Enfin, si le délinquant avait déjà été condamné pour son acte, la décision d'amnistie vient mettre fin à la condamnation et, les faits pour lesquels il a été condamné ne figureront pas dans son casier judiciaire. Aux termes de l'article 133-9 du CP français, « l'amnistie efface les condamnations prononcées. Elle entraine, sans qu'elle puisse donner lieu à la restitution, la remise de toutes les peines. Elle rétablie l'auteur ou le complice de l'infraction dans le bénéfice

96 R. MAISON, La responsabilité individuelle pour crime d'Etat en droit international public, Bruxelles, Bruylant/Université de Bruxelles, 2004. Cf aussi E. LAMBERT-ABDELGAWAD, « Existe-t-il une spécificité de la réparation pour crimes internationaux ? », in Les règles fondamentales de l'ordre juridique international, Journées franco-allemandes de la SFDI, Paris, Pedone, 2005, à paraître.

97 Hélène RUIZ FABRI, Recherche sur les institutions de clémence en Europe (Amnistie, Grace, Prescription).

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du suris qui avait pu lui être accordé lors d'une condamnation antérieure. ». Le Conseil constitutionnel français dans une décision ajoute « qu'il est de l'essence même d'une mesure d'amnistie d'enlever pour l'avenir tout caractère délictueux à certains faits pénalement répréhensibles, en interdisant toute poursuite à leur égard ou en effaçant les condamnations qui les ont frappées ; que la dérogation ainsi apportée au principe de la séparation des pouvoirs trouve son fondement dans les dispositions de l'article 34 de la Constitution qui font figurer au nombre des matières qui relèvent de la loi la fixation des règles concernant l'amnistie »98. Ici, le juge constitutionnel réaffirme l'idée de d'effacer toute peine et poursuite après le vote de la loi d'amnistie.

L'effacement de la peine par la mesure d'amnistie ne donne pas droit à une rétroactivité. En effet, après une condamnation, le délinquant plusieurs avantages, notamment professionnel. Mais, après la loi d'amnistie qui éteint sa condamnation, l'auteur des violations n'est plus en droit de réclamer une réintégration professionnelle. Cet argument est illustré par le CC français en 1988, dans sa décision n 88-244 DC du 20 juillet 1988, lorsqu'il affirme que : « l'amnistie ne comporte pas normalement la remise en état de la situation de ses bénéficiaires ».

En ce qui concerne enfin l'oublie de l'acte délictueux, il concerne les prescriptions pénales car pour ces mesures les peines ne s'effacent pas, mais sont juste oublié. Ainsi, si le présumé auteur commet à nouveau de tels actes, il sera considéré comme récidiviste du fait que son casier judiciaire aura toujours la mentions inculpé pendant une certaine période.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand