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L'accord de Paris dans l'enjeu climatique


par Assiri A. Ephraïm OBROU
Université Catholique de l'Afrique de l'ouest- Unité Universitaire à Abidjan (UCAO-UUA) - Master en droit public 2019
  

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A- Le renforcement des capacités

Le renforcement des capacités est le processus par lequel les particuliers, les organisations et les sociétés acquièrent, développent et entretiennent les aptitudes dont ils ont besoin pour définir et réaliser leurs propres objectifs de développement142. En matière environnementale, il s'agit des méthodes capables de consolider et de pérenniser ces fondations.

La Convention de Vienne se prononce sur le renforcement des capacités des pays Parties. Afin de l'assurer, elle approuve la participation des acteurs privés. Cependant, elle limite cette dernière. Elle reconnait le besoin de leur implication dans le but de mener des recherches dans le domaine du réchauffement climatique. Le caractère scientifique de leur participation restreint leur rôle. Il faut aussi rajouter que les entités privées ne sont pas toutes expertes en

141 « Équivalent d'une tonne d'émissions de dioxyde de carbone (CO2) réduite ou piégées à la suite d'un projet de Mise en oeuvre conjointe calculée à l'aide du Potentiel de réchauffement mondial », Troisième rapport de synthèse sur les changements climatiques du GIEC, 2001, p. 196

142 Le renforcement de capacités, Note de pratique du PNUD, octobre 2008, p. 2

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matière de traitement de données scientifiques sur le réchauffement climatique. Leurs activités s'étendent à plusieurs secteurs. De l'industrie sidérurgique en passant par l'industrie cotonnière, les entités privées ont nécessairement un impact sur l'environnement positif ou négatif. Mais dans la situation de la Convention de Vienne, il n'y a que le volet scientifique de leurs capacités qui est indexé comme nécessaire pour la lutte contre le réchauffement climatique. Elle met en avant le fait que les résultats de leurs prospections sont essentiels aux Etats Parties qui les abritent. Ainsi, les recherches privées prévues ou en cours143 constituent des renseignements que les Etats Parties doivent transmettre aux autres. La Convention de Vienne, en dehors de ce cadre, refuse toute interférence des entités privées dans les actions entreprises par les Etats Parties aux fins de protéger la couche d'ozone contre les rejets nocifs. La Convention de Vienne restreint le champ d'action des entités privées en les condamnant à uniquement participer aux recherches scientifiques pour trouver les meilleures stratégies pour contrecarrer le réchauffement planétaire.

L'Accord de Paris donne aussi l'opportunité aux acteurs du secteur privé de se joindre aux Etats Parties dans la cause climatique comme précédemment dit. Il les intègre à la lutte en imposant aux Parties de les faire participer activement à la mise en oeuvre des contributions déterminées au niveau national144. Le rôle des acteurs privés est on ne peut plus profond que celui qui est dessiné dans la Convention de Vienne. Et pour cause, les entreprises ont montré ces dernières années leur relative sensibilité aux questions environnementales. Désormais, elles ont une grande capacité à intégrer dans leurs stratégies les questions de développement durable. Il est vrai qu'elles sont prises entre le développement durable et leur propre durabilité145. Cependant, les deux ne sont plus antinomiques. Ainsi, elles voient dans l'environnement une opportunité pour rebondir et réorienter leurs stratégies. Parmi les capacités techniques les plus importantes pour les acteurs du secteur privé, citons la capacité à mener des évaluations de risques climatiques et de vulnérabilité. Il s'agit ici d'intervenir dans des activités à risques ou dangereuses qui ne sont pas interdites par le droit international mais qui représentent un risque significatif de destruction environnementale146. Les entreprises sont multi sectorielles ce qui rend leurs actions encore plus poignantes.

143 Annexe II § 3, Convention de Vienne sur la protection de la couche d'ozone

144 Art. 6 § 8 al. b) Accord de Paris

145 BOST (F.), DARRIET (S.), « Entreprises et environnement : quels enjeux pour le développement durable », Presse universitaire de Paris Nanterre, 2011, pp. 11-18

146 DOUMBE-BILLE (S.), MIGAZZI (C.), et al. Droit international de l'environnement, Larcier, p. 114

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On considère aussi les entreprises comme les principaux acteurs des diverses pollutions. Mis à part cela, elles détiennent les solutions nouvelles de protection de l'environnement. Pour certains secteurs, il s'agit de changer radicalement de modèle ou de technologie. Les entreprises se posent de plus en plus la question du périmètre d'actions. Si la neutralité carbone est une contrainte, c'est une contrainte créative invitant à réaménager ce qui fait le coeur d'un produit ou d'un service147. Il n'est plus rare de voir des entreprises s'aligner sur les recommandations des scientifiques pour limiter la hausse de la température148. Elles peuvent à leur niveau interne se fixer des objectifs ambitieux. Elles pourront suivant leurs ambitions propres adopter des mesures environnementales préventives et palliatives149.

Les secondes reposent sur des équipements destinés à traiter la pollution en aval des procédés et n'impliquent pas de modification des méthodes de productions. Ces équipements représentent des investissements souvent coûteux dont l'impact sur la rentabilité ou la productivité est nul la plupart du temps. A l'inverse, les actions préventives impliquent des changements techniques et organisationnels situés en amont du processus de production. Par exemple les mesures visant à améliorer l'efficacité énergétique ou à réduire les coûts et le gaspillage. Tout compte fait, qu'elles utilisent l'une ou l'autre des mesures, les entreprises se lancent dans une dimension nouvelle de la lutte contre le réchauffement climatique. Les politiques des entreprises sont ainsi de plus en plus indissociables d'activités visant directement l'amélioration de la compétitivité et de la productivité.

L'utilité du secteur privé dans le renforcement des capacités des pays n'est plus à reprouver et c'est ce que l'Accord de Paris présente dans ses articles.

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