3.2.4 Critiques
Les ex-détenus sont avant tout des hommes et des femmes
avec une histoire à raconter. Il ne faut donc pas se
désintéresser de leur situation en dehors de la prison car d'un
point de vue individuel, ces aides256 leur permettent de se sentir
acceptés dans la société malgré leurs
méfaits ce qui facilite également leur réinsertion. D'un
point de vue général, une meilleure insertion dans la
société diminue le risque de récidive, les coûts
supplémentaires257 que cela engendre et participe à la
création d'une société plus solidaire envers les plus
démunis d'entre nous.
Par conséquent, un meilleur financement des CPAS et des
ASBL agréées en vue d'aider les ex-détenus est fortement
souhaitable dans cette optique. En effet, c'est principalement le manque de
moyens qui est mis en avant, notamment par l'ASBL AIDE ET
RECLASSEMENT. Il est donc important que notre société change
le regard qu'elle porte sur la personne détenue.
De plus, les assistants sociaux de l'ASBL AIDE ET
RECLASSEMENT déplorent aussi le manque d'information chez les
détenus ou ex-détenus par rapport à l'offre en
matière en réinsertion sociale que ce soit à
l'intérieur ou à l'extérieur de la prison. Les prisons ne
mettent pas un point d'honneur à ce qu'ils soient au courant des
différents aides disponibles pendant et après leur
séjour.
La principale critique que je formule à propos de ce
système est qu'il est aussi nécessairement actionné par
une demande de l'ex-détenu. Par contre, lorsqu'il sollicite l'aide d'une
ASBL ou du CPAS, un suivi individuel et personnalisé est apporté
par les assistants sociaux et les juristes pour permettre une meilleure
réinsertion.
255 Pour autant qu'ils remplissent les conditions d'octroi.
256 Qu'elles soient financières, matérielles,
psychosociales, alimentaires ou encore médicales.
257 Un détenu coûte 125 €/jour selon PINTO, R.,
en ligne.
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Toujours selon l'ASBL AIDE ET RECLASSEMENT, les
personnes ayant eu recours à leur service ont mieux évolué
que les personnes n'ayant pas réalisé cette
démarche258. Par conséquent, le législateur
devrait imposer un suivi obligatoire259, à tout le moins
durant la première année. Cela serait bénéfique
pour les ex-détenus et la société toute entière
malgré le coût que cela impliquerait260.
258 Témoignages d'assistants sociaux de l'ASBL AIDE ET
RECLASSEMENT à Huy.
259 En opposition au système sur demande.
260 Aucun suivi n'est réalisé lorsqu'un
détenu est remis en liberté sauf dans le cadre d'une
libération provisoire ou conditionnelle ; Cela entrainerait directement
des coûts supplémentaires mais aussi, indirectement, des
économies en raison de la diminution de la récidive.
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