CHAPITRE VI :
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Introduction
L'objectif principal de ce travail était
d'apprécier empiriquement le sens du lien existant entre le
développement boursier et la croissance économique dans les
marchés financiers émergents d'ASS et d'ASE. Etant donnée
la controverse sur les effets du marché boursier sur
l'économie réelle, en particulier dans les pays en voie de
développement, la méthodologie retenue pour effectuer nos
analyses prend appui sur le modèle de régression directe d'Atje
et Jovanovic (1993), Levine et Zervos (1997) repris par, Mohtadi et Agarwal
(2000), Adjasi (2006), Wong et Zhou (2011).
Les variables expliquées sont le taux de croissance,
la capitalisation boursière, le ratio de liquidité
boursière liée à l'économie et le ratio de
turn-over, les variables explicatives sont les mêmes que les variables
expliquées en fonction du modèle et les variables de
contrôle sont celles révélées dans la
méthodologie. Les paramètres du modèle ont
été estimés par la méthode des MCGF sur des
données de panel statique, après avoir eu par le biais de tests
adéquats la certification d'une absence d'autocorrélation et
d'hétéroscédasticité des erreurs. Mais
exceptionnellement dans l'une de nos estimations nous avions utilisé la
méthode des MCO. Notre échantillon constitué de huit PED
est reparti en deux groupes : le premier groupe est composé de quatre
marchés émergents d'Afrique Subsaharienne (Afrique du Sud, Cote
d'ivoire, Ghana, Nigeria) et le second groupe est constitué des «
Tigres asiatiques » (Indonésie, Malaysie, Thaïlande,
Philippines,). La période d'analyse va de 1988 à 2010. Nos
données annuelles proviennent du World Development Indicators de
2012.
L'essentiel de ce dernier chapitre est consacré
à la synthèse de notre travail. Ainsi en VI.1 nous aurons les
principaux résultats, en VI.2 les recommandations et axes de
recherche future en VI.3.
VI.1. Principaux résultats
Nous retenons des analyses faite que :
Ø En ASS, l'absence d'une
relation significative entre le développement boursier et la croissance
économique (Rejet total de H1 et H2).
Ø Par contre en ASE entre le ratio de Capbours
et la croissance économique, il existe une relation unidirectionnelle,
qui va de la finance vers la croissance (vérification partielle
H1).
Ø Par ailleurs, il existe une relation
bidirectionnelle entre la Rto et la croissance économique en ASE
(acceptation totale de H1 et H2).
Ø Enfin en ASE, l'absence d'une relation
significative entre le ratio Traval et la croissance économique (Rejet
total de H1 et H2).
Ces résultats présentés de
manière spécifique bien qu'ambigus sur le sens de la relation
entre finance et croissance, ont été mis en évidence par
de récentes études empiriques. En effet, nos résultats
empiriques rejoignent ceux de Kar et al. (2011). Selon ces derniers, le sens de
la relation entre la finance et la croissance varie selon l'indicateur de
développement boursier utilisé, ainsi qu'entre les pays de
l'échantillon étudié. Des résultats similaires ont
aussi été trouvés dans une étude récente sur
l'effet d'un marché boursier émergent sur la croissance
économique de Hong Kong par Odhiambo N. and Ho S., (2012).
D'après leurs résultats, le sens de la relation entre le
marché boursier et la croissance économique dépend du
proxy utilisé pour mesurer le niveau de développement du
marché boursier. Rioja et Valev (2004b) montrent finalement qu'en
présence de systèmes financiers faiblement
développés, le développement boursier exerce un effet
ambigu sur la croissance qui diffère selon la catégorie
d'indicateurs de développement boursier utilisés.
Ces résultats médiocres peuvent être
expliques par la petite taille, le nombre limité de titres
négociables, le faible volume de transactions et la liquidité
médiocre des bourses ainsi que l'étroitesse des économies
nationales qui les abritent. Ces contraintes restent les plus importants
handicaps qui empêchent les marchés financiers africains, de jouer
pleinement leurs rôles de sources de financement pour les entreprises et
de véhicules d'investissement pour les investisseurs, surtout locaux et
de levier pour le financement du développement. Ces handicaps sont
eux-mêmes des conséquences de facteurs qui minent le
développement d'un vigoureux secteur privé. L'un (sinon le plus
important) de ces facteurs est la lourdeur du climat des affaires qui
décourage carrément le développement d'entreprises locales
formelles viables dans les pays africains. Pour attirer plus de capitaux locaux
et étrangers, les décideurs et autorités des pays
africains et d'ASE devraient donc s'attaquer principalement à ces
contraintes et à leurs facteurs sous-jacents afin d'accroître
l'offre et la demande des titres sur leurs marchés des capitaux.
Au dénouement de notre analyse, nous sommes
amènes à formuler les suggestions suivantes liées à
nos résultats à l'endroit des décideurs politiques, et des
autorités des marchés boursiers.
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